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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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déglutit avec difficulté.
    — Avec les autres, avec les verdiers.
    — Non, c’est faux. Il était près de vous, n’est-ce pas ?
    La jeune fille cilla et acquiesça.
    — Mon père craignait que Lord Henry ne prenne prétexte de la chasse et de son absence pour s’éloigner et...
    — Venir vous retrouver ?
    — Non, Sir Hugh, m’assaillir. Fracasser la porte et me violer. Comme il l’a tenté maintes fois. J’avais peur et mon père était affolé. Il est revenu chez nous, sur le domaine. Je lui ai dit que tout irait bien ; il est alors reparti en hâte avant qu’on ne s’aperçoive de son absence.
    — Et c’est pendant ce temps que Lord Henry a été tué ?
    — Mon père est arrivé à Savernake Dell peu après que l’assassin eut frappé. Il a jeté un coup d’oeil sur ce qui s’était passé et m’a précipitamment rejointe. Il voulait fuir et atteindre l’un des ports, Rye ou Winchelsea, et s’embarquer pour l’étranger.
    Alicia s’interrompit.
    — J’ai refusé. J’ai dit qu’il était injuste de devoir nous enfuir à cause d’un crime qu’aucun de nous deux n’avait commis.
    — Pourquoi ne pas avoir délogé auparavant ? demanda Corbett.
    — Sir Hugh, où aurions-nous pu aller ? Mon père est verdier. Les routes sont encombrées de familles errantes et Lord Henry était à la fois puissant et redoutable. Pourquoi aurions-nous dû abandonner notre façon de vivre à cause de ses désirs licencieux ?
    — Êtes-vous heureuse qu’il soit mort ?
    — Il peut bien brûler en enfer étant donné ce qu’il nous a fait, à moi et à mon père !
    — Et à présent ? s’enquit le magistrat.
    — Sir William est de la même engeance. Mais, au fond de son coeur, je crois que les agissements de son frère lui font honte.
    — Et pourquoi êtes-vous venue me voir ?
    — Mon père est dans le sanctuaire.
    — Vous pouvez lui rendre visite.
    — Pour combien de temps ?
    — Demain, répliqua promptement Corbett, demain je tiendrai tribunal dans l’église de St Oswald. Je convoquerai tous ceux qui sont concernés par cette affaire et je découvrirai la vérité. N’est-ce pas, Ranulf ?
    Son serviteur inquiétait à présent le magistrat. Ranulf n’avait ni touché à sa nourriture ni pipé mot ; il se contentait de fixer Alicia. D’habitude, devant une jolie damoiselle, il était tout yeux pétillants et esprit vif, aussitôt prêt à conter fleurette. Mais là, il restait ébahi, frappé de stupeur, bien que la jeune femme ne semblât pas le remarquer.
    — Je dois rentrer.
    Elle écarta le tabouret et se leva.
    — Je... je vais vous conduire à votre cheval.
    Ranulf repoussa son tranchoir et se dressa comme un somnambule. Prenant le bras de la jeune fille, il l’escorta avec délicatesse à travers la grand-salle jusqu’aux écuries. Un palefrenier amena un cheval de piètre allure harnaché d’une selle usagée et déchirée. Ranulf eut un geste de colère et s’empara lui-même des rênes. Puis il aida Alicia à se hisser sur sa monture.
    — Vous montez comme un homme ?
    Il trouva sa question à la fois empruntée et maladroite. Il souhaitait juste que cette jouvencelle le remarque et ne s’éloigne pas. Elle baissa les yeux.
    — Vous êtes sans doute Ranulf-atte-Newgate ?
    — Oui, répondit-il tout à trac. Clerc principal à la chancellerie de la Cire verte.
    Elle sourit.
    — Contemplez-vous toujours ainsi les femmes ?
    Le jeune homme essuya ses mains moites sur son justaucorps.
    — Je n’ai encore jamais vu personne comme vous.
    Alicia éclata de rire.
    — Aurais-je deux têtes !
    — Non, vous n’en avez qu’une, répliqua-t-il avec grand sérieux.
    Il se saisit derechef des rênes et la fixa farouchement.
    — Votre père est innocent, dit-il d’une voix rauque. Il doit l’être.
    Il saisit un éclair de trouble dans ses yeux.
    — Attendez et vous verrez. Le vieux Maître Longue Figure, là-bas, je veux dire Sir Hugh Corbett, découvrira la vérité.
    — Cherchez-vous une récompense ? questionna-t-elle d’une voix douce. Est-ce la raison de votre présence, Ranulf-atte-Newgate ? Êtes-vous comme les autres : la cervelle dans vos chausses ?
    Il rougit.
    — Vous vous méprenez.
    — Vous croyez ? Je ne me suis jamais méprise sur un homme de toute ma vie ! Tout sucre tout miel et prêt à jouer au jeu de la ficelle...
    — Ce n’est point mon cas ! s’insurgea Ranulf, la colère lui empourprant

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