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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ait eu l’intention de frapper Verlian, expliqua Corbett. Je pense que c’est vous qu’il voulait tuer !
    Le prêtre porta la main à sa bouche.
    — Jesu miserere !
    — Réfléchissez, mon frère. Un coup à l’huis, de nuit, Verlian répond...
    — C’est vrai, il portait une de mes bures ! Alicia m’a dit qu’il avait mis le capuchon !
    — Le meurtrier ignorait que Verlian avait trouvé refuge chez vous et que vous étiez allé voir Odo.
    Le franciscain acquiesça.
    — Il n’avait que peu de temps, quelques instants. La lumière était chiche et Verlian vous ressemblait. Une flèche s’envole et l’âme du pauvre homme aussi.
    — Mais qui ça peut-il être ? Qui veut me tuer ?
    — Je ne le sais pas encore, mon frère, bien que j’aie des soupçons. Et la vraie ironie de tout cela, c’est que je crois que l’assassin, même s’il vous avait tué, aurait commis une erreur ! Mais je dois m’en aller, à présent.
    Le magistrat traversa le jubé et vit que Ranulf se tenait toujours aux côtés d’Alicia. La jeune femme parlait doucement, avec sérieux. Quand Ranulf leva les yeux, Corbett fut frappé par son air affligé ; ce n’était plus le jouvenceau pétulant, le combattant des rues, le joyeux drôle au sourire sardonique. Il paraissait plus jeune, comme un enfant qui vient d’apprendre un hideux secret.
    — Je serai à la taverne, lui annonça Corbett. Quand tu seras prêt, rejoins-moi.
    Le magistrat fit un signe de tête au prêtre et sortit de l’église. Il prit son cheval, encore fourbu et crotté après leur rapide retour de Rye, et se mit en selle. Alors qu’il allait lancer sa monture au galop, des cavaliers surgirent de sous les arbres. Il porta la main à son épée, mais arrêta son geste en reconnaissant la livrée des Fitzalan. Sir William fit arrêter son cheval et rabattit le capuchon de sa cape militaire.
    — Je croyais que vous étiez à Rye, Corbett
    — J’y suis allé. Nous en sommes repartis avant l’aube.
    Sir William désigna l’église d’un signe de tête.
    — Un autre meurtre. Pauvre Verlian !
    — Oui. Pauvre Verlian.
    Sir William scruta le visage de son interlocuteur pour voir s’il raillait.
    — C’était un habile verdier, qui connaissait bien les lois de la forêt.
    — C’était aussi un homme bon et un père affectueux, ajouta Corbett.
    — C’est vrai, c’est vrai, admit Sir William avec agacement. Je suis venu ici hier soir présenter mes condoléances.
    Il s’agita sur sa selle.
    — Messire, je le reconnais, nous, les Fitzalan, avons fait grand tort à cette famille. Je ferai en sorte que Verlian soit décemment enterré.
    — Et sa fille ?
    — Quoi, Messire, elle ne vous a rien dit ? s’étonna-t-il et, sans attendre de réponse, il enchaîna : Elle a une parente prieure à Malmesbury. J’ai accepté de fournir à Maîtresse Alicia une dot convenable...
    — Elle va entrer au couvent ! s’exclama Corbett. Prononcera-t-elle ses voeux ?
    — Elle entrera au couvent, affirma Sir William en se penchant pour flatter l’encolure de sa monture. Mais prononcer ou non ses voeux, c’est une affaire qui la concerne seule. Hier soir je me suis engagé par serment et je n’ai qu’une parole. Elle recevra une dot et une annuité.
    Il rassembla les rênes, mais Corbett leva la main pour le retenir.
    — Sir William, pourquoi avez-vous quitté la chasse le matin où votre frère a été tué ?
    — Je vous l’ai déjà dit. J’avais mal au ventre et les entrailles en eaux.
    — Non, c’est faux, affirma le magistrat en faisant avancer son cheval. Vous aviez bu fort peu de ce vin frelaté la veille.
    — Comment...
    — Peu importe ! Pourquoi avoir abandonné la chasse pour aller sous les arbres ? Était-ce pour vous éloigner du tireur ? De l’assassin caché de l’autre côté du vallon ?
    — Ne soyez pas absurde !
    — Ne me menacez pas, Monseigneur ! Répondez-moi. Vous, les Fitzalan, êtes des chasseurs, n’est-ce pas ? Des chasseurs-nés ?
    La colère de Fitzalan fit place à de l’embarras.
    — Quel rapport ?
    — Laissons cela. Mais si Lord Henry, qui a bu du vin trafiqué, a pu s’en remettre, pourquoi pas son frère ?
    — Je vais vous expliquer, Corbett : le matin de la chasse, mon ventre et mes entrailles ne me causaient nul trouble. Mais, pendant que j’attendais à Savernake Dell, mon frère m’a menacé parce que j’avais aidé Gaveston. Vous ne connaissiez pas

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