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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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plaisanter, mais elle n’avait pas protesté comme il s’y était attendu.
    — J’ai...
    Elle hésita.
    — Je sais ce que je ne veux pas être. Je... je voudrais...
    — Fais ce que tu veux, mon enfant, la rassura-t-il.
    Alicia allait répondre quand il y eut un coup violent à la porte. Elle fit mine de se lever, mais Verlian, honteux de sa propre peur, haussa les épaules et se leva.
    — Reste ici, ma fille. C’est sans doute quelqu’un de la forêt qui cherche frère Cosmas.
    Enfilant son capuchon, il se dirigea à pas lents vers l’huis qu’il ouvrit.
    — Qui est là ? cria-t-il.
    Dehors, un vent froid s’était levé et faisait tourbillonner les feuilles mortes comme des âmes en peine. Verlian huma les parfums de la forêt ; le courroux le prit d’en être exclu. Il sortit sous le porche. Dans son dos la porte s’ouvrit à la volée. Verlian avança et comprit qu’il avait fait une erreur. Il n’y avait personne et il formait une cible parfaite qui se découpait dans la lumière. Il fit demi-tour, mais, à ce moment-là, la flèche le frappa en plein coeur.

 
    CHAPITRE XV
    Corbett contemplait le corps gisant dans sa bure de franciscain. Le cercueil n’était qu’une boîte en bois, sans doute une grande caisse à flèches. D’épais bandages blancs formaient saillie sur la poitrine du cadavre. Ils couvraient la blessure, bien que la mort ne soit jamais présentable : deux pièces fermaient les yeux de Verlian mais le visage était creux, non rasé et la bouche entrouverte. Les mains de l’homme, croisées sur sa poitrine, serraient un crucifix de bois. Corbett entendit sangloter. Il se dirigea jusqu’à l’entrée du jubé de St Oswald-sous-les-Arbres d’où il put voir Ranulf assis sur un banc à côté d’Alicia.
    La jeune femme ne se consolait pas du meurtre de son père. Elle était pâle, les yeux rougis par les pleurs et ses beaux cheveux dénoués tombaient sur ses épaules. Elle se tenait tête baissée, mains crispées dans son giron. Ranulf avait posé une main sur son épaule et lui parlait à voix basse, mais elle ne semblait pas écouter ce qu’il disait. Corbett s’avança et s’accroupit près d’elle.
    — Maîtresse Alicia, je suis sincèrement désolé. Je suis aussi marri de ne pouvoir rien dire ou faire pour apaiser votre terrible douleur.
    — Mon père a été assassiné, dit-elle en relevant la tête. C’était un homme bon, Messire. Ça a été si soudain, dit-elle en suffoquant. Nous étions installés dans la cuisine du prêtre. On a frappé. Père est allé sous le porche et a appelé ; puis je l’ai entendu tomber. Je me suis précipitée, mais il n’y avait personne, rien, sauf la forêt.
    Corbett lui tapota les mains avec douceur avant d’aller placer le couvercle sur le cercueil. Il jeta un coup d’oeil à frère Cosmas, agenouillé sur un prie 
    — Dieu devant la chapelle de la Vierge.
    — Pourquoi tous ces meurtres, Corbett ? grinça le franciscain en se relevant. Pourquoi le Christ n’a-t-il point envoyé l’un de ses anges ?
    — Vous le savez bien, répondit le magistrat.
    Il montra le mur sur lequel un artiste avait représenté Satan, de façon rudimentaire, mais explicite, sous forme de lièvre pourchassant des renards à face humaine. Le lièvre portait un masque de démon ; ses longues oreilles étaient des cornes, ses yeux flamboyaient et il tenait un filet dans ses griffes acérées.
    — Le Christ a dit de Satan qu’il était le premier meurtrier. Nous sommes tous des assassins, mon frère. Là.
    Il se frappa la poitrine.
    — Dans nos coeurs, nous voulons tuer et détruire. N’avez-vous jamais rêvé de lever une épée, un gourdin, sur Lord Henry ? Que Dieu me pardonne, mon frère, mais j’aimerais beaucoup en finir avec le Français, Amaury de Craon ! Régler un compte qui n’a cessé de s’allonger au fil des années !
    Corbett s’avança vers le prêtre.
    — Mais je peux vous affirmer ceci : je vais tendre mes rets et piéger ce tueur ! Notre seule défense, notre seule protection contre ces fils de Caïn qui réalisent leur désir de meurtre, est la loi !
    — Et la justice de Dieu, ajouta le franciscain.
    — Oui, et voilà bien le mystère. La justice divine dépend de nous. Vous devriez prier, mon frère.
    — Je ne cesse de prier.
    — Non, je veux dire que vous devriez prier pour Verlian et pour vous.
    Frère Cosmas eut l’air interloqué.
    — Je ne crois pas que l’assassin

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