L'archipel des hérétiques

plus amples développements) est
celui de C. Gerretson, Coen 's Eerherstel (Amsterdam : Van Kampen,
1944). Le titre que Gerretson a donné à son livre (littéralement, la «
Réhabilitation de Coen ») en dit long sur la désapprobation qu'a soulevée cet
exceptionnel bâtisseur d'empire hollandais dans les rangs des historiens du XX e siècle.
    1. Description de la chaloupe : Une reconstitution
de la chaloupe, d'après des plans de l'époque, a été réalisée il y a quelques
années, en Hollande. J'ai pu voir à Sydney, en même temps que la réplique
grandeur nature du Batavia, construite à Lelystad (voir épilogue), qui a
été exposée lors des Jeux olympiques de 2000 ; la réplique de la chaloupe donne
une impression d'exiguïté. Elle semble bien trop petite pour avoir pu
transporter quarante-huit per-sonnes. On peut voir une photo de la maquette de
la chaloupe dans l'ouvrage de Philippe Godard, The First and hast Voyage of
the Batavia (Perth : Abrolhos Publishing, nd c. 1993), p. 150.
    2.  Le projet : Résolution de Pelsaert du 8
juin 1629, Journal de Pelsaert [DB 127-8].
    3.  L'équipage : Ni le second maître, ni Nannings,
qui avaient tous deux participé activement à la mutinerie, ne sont mentionnés
comme faisant partie de la bande de Jeronimus. Ils devaient donc être à bord de
la chaloupe (ou encore, ce qui est moins probable, faire partie de la douzaine
d'hommes qui se noyèrent lors du naufrage du Batavia). En ce qui
concerne les autres membres de l'équipage, voir Antonio Van Diemen à Pieter de
Carpentier, 30 novembre-10 décembre 1629, ARA VOC 1009 (OB) 16301 [DB 42-3] ;
résolution de Pelsaert du 8 juin 1629, Journal de Pelsaert [DB 127-8],
    4.  Le trajet le long de la côte : Journal de
Pelsaert, 8 juin-7 juillet 1629 [DB 128-133]; Phillip Playford, Carpet of
Silver : the Wreck of the Zuytdorp (Nedlands, WA : University of Western
Australia Press, 1996), pp. 69-71 ; Godard, op. cit., pp. 149-156. Les
opinions de Vlamingh sont citées dans l'ouvrage de Playford, Voyage of
Discovery to Terra Australis by Willem de Vlamingh in 1696-97 (Perth :
Western Australian Muséum, 1999), pp. 49-50.
    5.  Le premier accostage : Journal de Pelsaert,
14 juin 1629 [DB 129-30]. Les brisants étaient trop dangereux pour que la
chaloupe puisse accoster, mais six marins parvinrent à gagner la terre à la
nage, à travers les déferlantes. En pure perte, puisqu'ils ne trouvèrent pas
d'eau, et ce n'est que vers le soir qu'ils aperçurent les aborigènes, qui
étaient pourtant présents dans le secteur. Le commandeur nota un
incident étonnant : « Vu quatre hommes ramper à quatre pattes vers [nos
matelots]. Quand nos gens, qui émergeaient d'un creux situé à flanc de colline,
se sont soudainement approchés d'eux, ils ont sauté sur leurs pieds et ont
déguerpi. Nous les avons vus distinctement depuis le bateau ; c'étaient des
sauvages noirs, entièrement nus, sans rien sur eux. »
    6.  Le second accostage : Journal de Pelsaert,
15-16 juin 1629 [DB 125n, 130],
    7.  Le fleuve de Jacop Remmessens : Il fut
découvert par le maître d'équipage du navire Leeuwin de la VOC. Ibid. ; Gunter Schilder, Australia Unveiled : the Share of Dutch Navigators in the
Discovery of Australia (Amsterdam : Theatrum Orbis Terrarum, 1976), p. 77.
    8.  La décision de poursuivre jusqu 'à Java : Journal de Pelsaert, 16 juin 1629 [DB 131].
    9.  Conditions de vie dans la chaloupe : Lettre
d'un naufragé, décembre 1629, publiée in anon., Levds Veer-Schuyts
Praetjen, Tuschen een Koopman ende Borger van Leyden, Varende van Haarlem nae
Leyden (np [Amsterdam : Willem Jansz], 1630) [R 235-6]. A propos du voyage
de Bligh, voir John Toohey, Captain Bligh's Portable Nightmare (Londres
: Fourth Estate, 1999), pp. 62-64, 72-78. Pour les questions d'ordre
psychologique, voir S. Henderson & T. Bostock, « Coping behaviour after
shipwreck », British Journal of Psychiatry 131 (1977), pp. 15-20. Dans
leur étude du cas de dix naufragés qui dérivèrent au large des côtes
australiennes en 1973, Henderson et Bostock soulignent l'importance de «
l'idéation de l'attachement », selon leurs propres termes : « Durant toute
cette épreuve, notent-ils, l'attitude prédominante était les préoccupations
qu'inspiraient leurs proches -épouses, mères, enfants, petites amies - aux
naufragés. Tous les survivants évoquèrent ces préoccupations concernant leur
principales figures d'attachement comme les idées les plus salutaires qui