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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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prisonniers finir leur pitoyable litanie de remerciements. Il retourna dans la cour. Branwood n’y était pas. Corbett le trouva dans la grand-salle, attablé devant un échiquier dont les cases blanches et noires disparaissaient sous des piles de pièces.
    — Je prépare les comptes du trimestre, murmura-t-il sans daigner lever la tête. Les prisonniers vous ont révélé quelque chose d’intéressant ?
    Corbett lui résuma l’interrogatoire. Branwood opina du chef.
    — Nous les relâcherons sans brutalité, déclara-t-il avant de se pencher en arrière en faisant tinter les pièces dans sa main, les yeux rivés sur Roteboeuf qui, assis au bord de la table, inscrivait méticuleusement des chiffres.
    — Combien de temps leur donnez-vous à vivre, Roteboeuf ? lui demanda ironiquement Branwood.
    Le scribe se redressa et haussa les épaules.
    — Qu’insinuez-vous ? se récria Corbett, outré.
    — J’insinue, Messire l’émissaire du roi à Nottingham, enchaîna Branwood sans chercher à dissimuler son hostilité, que ces deux canailles passeront de vie à trépas avant la fin de la semaine. Ils ont été capturés, puis libérés. À votre avis, que vont en penser leurs compagnons ? Qu’ils ont parlé en échange de leur remise en liberté, bien sûr ! Ce sont des hommes morts !
    — Cela, nous n’en sommes pas responsables, affirma Corbett. Qu’avez-vous l’intention de faire à présent, Sir Peter ?
    Branwood le fixa, un sourire faux barrant son visage sévère.
    — Nous allons patienter jusqu’à l’arrivée de Sir Guy de Gisborne et voir s’il peut faire mieux que nous. Vous attendez toujours le retour de votre messager ?
    Corbett acquiesça.
    — Alors je vais poursuivre mes calculs et Roteboeuf ses comptes. Quant à vous, vous allez continuer à tourner en rond pendant que votre serviteur, s’il faut en croire les on-dit, passe le plus clair de son temps à entrer et à sortir en douce du château.
    — Il y a une chose que je veux absolument faire, répliqua Corbett.
    — Ah ?
    — Oui, Sir Peter. Nous sommes aujourd’hui le 13 juin.
    Branwood plissa les paupières et Roteboeuf releva brusquement la tête.
    — Vous voulez parler des flèches enflammées ?
    Branwood eut un geste évasif.
    — Dieu seul sait ce qu’elles signifient. Une plaisanterie, probablement. Vous joindrez-vous à nous pour souper ?
    Le clerc accepta et retourna à sa chambre. Il se sentait nerveux : tantôt il faisait les cent pas et regardait par la fenêtre, tantôt il se jetait sur son lit et fixait les poutres au-dessus de sa tête.
    — Le 13 juin ! Si je ne décrypte pas ce maudit message bientôt, s’exclama-t-il, le roi exigera que je rentre à Londres et ce sera à d’autres de pourchasser ce feu follet de Sherwood.
    Il se redressa et tira sur un fil lâche de la couverture en se demandant quand reviendrait Maltote.
    — Les trois rois, murmura-t-il, vont à la tour des deux fous avec deux cavaliers.
    Qui donc avait concocté cette énigme ? Amaury de Craon, Nogaret ou le roi Philippe lui-même ? Quel pouvait en être le sens ? Était-ce le nom de villes flamandes ? Les troupes françaises allaient-elles franchir la frontière et frapper certains points vitaux comme l’avait fait Édouard en Écosse ? Corbett sentit le coeur lui manquer. La plupart des codes utilisés par la Chancellerie française finissaient toujours par être décryptés, grâce à la longueur des messages, tout simplement. Plus les messages codés étaient consistants, plus il était facile de les déchiffrer.
    Mais cette courte phrase ? Ses pensées se tournèrent vers un autre sujet : la chambre où Vechey avait trouvé la mort. Comment pouvait-on empoisonner un homme dans une pièce fermée à clé et gardée par deux soldats, sans compter un serviteur à l’intérieur ? Et pourquoi ne décelait-on nulle trace de ce poison ?
    — Tu devrais user de logique, mon pauvre Corbett, se morigéna-t-il à haute voix.
    Il songea à la missive qu’il avait récemment reçue du chancelier d’Oxford l’invitant à discourir à l’université sur la logique d’Aristote et ses conséquences sur l’étude du quadrivium. Corbett sourit. Que de taquineries de la part de Maeve ! Comment s’en tirait-elle dans leur manoir de Leighton ? Pouvait-elle vérifier le travail de leurs régisseurs ? Les récoltes s’annonçaient bonnes, mais il se méfiait comme de la peste des marchands de grain de Cornhill. Il

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