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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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faudrait absolument qu’il assistât à la vente des produits de l’année. La pensée que l’on pût essayer de rouler Maeve l’amusa fort : elle était femme à rendre coup pour coup ! Puis ses paupières s’alourdirent. Il sommeilla un peu jusqu’à ce que l’entrée en fanfare de Ranulf le réveille en sursaut.
    — Pour l'amour de Dieu, mon garçon, que se passe-t-il ? dit-il d’une voix rogue. Une autre attaque ?
    — Non, Messire, répondit Ranulf, l’esprit tout revigoré et échauffé par sa conversation avec Rahere. Mais j’ai une idée pour le message codé.
    — Laquelle ?
    — Est-ce que cela pourrait être un poème ou un chant ?
    Corbett fronça les sourcils :
    — À quoi penses-tu ?
    — Une idée en l’air, mentit Ranulf. Une chanson française, peut-être, ou un poème flamand.
    Corbett, l’air dubitatif, murmura :
    — C’est une hypothèse à envisager. Mais pour l’instant, parons au plus pressé !
    Et il décrivit son entrevue avec les prisonniers. Ranulf l’écouta attentivement en dissimulant sa déception devant le manque d’enthousiasme de son maître pour sa suggestion.
    — Ils vous ont probablement dit la vérité, conclut-il. C’est la même chose pour la racaille de Southwark. Ces rats écument les rues en solitaires, mais lorsqu’un chef de la Grande Truanderie prépare une action d’envergure, telle l’attaque d’une maison de marchand ou celle d’un convoi mal escorté, alors ils agissent de concert.
    — Le problème, reprit Corbett, c’est de savoir à quoi s’emploient Robin et sa bande entre deux méfaits. Où se terre-t-il ? Où va-t-il ? Est-il bien protégé ?
    Il revint à la table pour trier des documents. Il prit, ensuite, une plume qu’il aiguisa et trempa dans son encrier en corne, puis il se mit à résumer ses conclusions.
    « D’abord, le roi accorde une amnistie à Robin des Bois en 1297, il y a cinq ans. » Corbett parcourut du doigt le récapitulatif établi par un clerc de Westminster. « Ensuite, le 27 novembre 1301 , alors que Robin sert dans l’armée royale en Écosse, il reçoit une lettre de la Chancellerie, le libérant du service armé et lui procurant, à lui et à ses deux compagnons, un sauf-conduit pour rejoindre le sud du pays. Le même jour, les clercs de Westminster envoient une missive à Sir Eustace Vechey, l’informant que Robin revient à Nottingham, qu’il bénéficie d’une amnistie royale et qu’à ce titre il doit être laissé en paix et autorisé à tirer des revenus de ses terres de Locksley. »
    — Bon !
    Corbett croisa le regard de Ranulf.
    — Notre ami a dû revenir à Nottingham vers la mi-décembre, et de toute évidence, il n’a pas regagné Locksley, mais la forêt de Sherwood où il a repris sa vie de hors-la-loi. D’abord, il s’est contenté de braconner et de dévaliser des voyageurs isolés, mais dès le printemps dernier, il organise des attaques contre des marchands et des convois, atteignant au summum avec le guet-apens sanglant dont sont victimes Willoughby et son escorte.
    Corbett se gratta le menton :
    — Il a gardé les mêmes compagnons : un colosse – Petit Jean d’après Willoughby – et une femme, Lady Mary, plus connue sous le nom de Marion. Il est, apparemment, vêtu exactement comme avant, de brun et de vert, avec un capuchon et un masque qui lui dissimule la moitié du visage. Néanmoins je constate deux différences : premièrement, selon frère William, il a sur la conscience la mort de certains membres de la bande ; deuxièmement, il vole les riches, mais il ne semble pas qu’il distribue, pour autant, son butin aux pauvres.
    Corbett leva les yeux :
    — Ai-je oublié un détail, Ranulf ?
    — Non ! La seule chose inexplicable est son changement d’attitude. Il est devenu plus impitoyable, cruel même.
    — Hum !
    Corbett rongea le bout de sa plume.
    — ... L’âge, peut-être, un plus grand cynisme, la fin de ses illusions sur le roi – Dieu sait qu’il y aurait de quoi ! – ou encore la volonté de renforcer son autorité sur les hors-la-loi de Sherwood.
    — Deux autres points sont à souligner, Messire, enchaîna Ranulf. D’abord, il a un complice au château et ensuite il y a tout lieu de soupçonner des liens entre lui et la taverne du Sanglier Bleu. Nous pourrions arrêter l’aubergiste et le soumettre à la question.
    Corbett signifia son désaccord d’un mouvement de tête.
    — Je doute fort qu’il nous

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