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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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cousues ensemble. Quant à leurs  armes que Naylor sortit d’un sac de cuir et laissa tomber par terre, elles s’avérèrent tout aussi pitoyables : vieux arcs au bois fendu, épées et poignards de mauvaise qualité au tranchant et à la pointe émoussés. Bien que hâlés par le soleil et le vent, ils étaient émaciés et ne faisaient guère figure de brigands s’engraissant des meilleurs morceaux des chasses gardées du roi.
    — Vous avez certainement des renseignements à nous donner sur le dénommé Robin des Bois, n’est-ce pas ? hurla Branwood.
    Les malheureux nièrent d’un signe de tête.
    — Nous n’avions pas de terre à nous, expliqua l’un d’eux. Nous crevions de faim.
    Il humecta ses lèvres fendillées.
    — Alors nous sommes partis vivre dans la forêt de Sherwood. Nous ne savons rien du hors-la-loi.
    Naylor soupira. Se frottant la joue, il descendit de l’estrade et s’avança vers les prisonniers qui se tassèrent sur eux-mêmes. Il se dressa devant eux, jambes écartées.
    — Messire le shérif, déclara-t-il d’un ton neutre, vous a posé une question. Ne racontez pas de balivernes, mais dites la vérité.
    — Ce ne sont pas des mensonges, avança l’un des captifs, fixant le sergent entre ses paupières tuméfiées et à moitié fermées. C’est la pure...
    Il n’acheva pas, le poing de Naylor s’était abattu sur ses lèvres. Puis le sergent se retourna vers le shérif :
    — Messire, un petit séjour dans nos geôles pourrait leur délier la langue ?
    Branwood donna son assentiment :
    — Enfermez-les.
    On les emmena brutalement. Naylor sortit à leur suite. Branwood se leva et rejoignit Corbett.
    — Nous avons fait du bon travail, Sir Hugh, hein ?
    Le clerc scruta le fin visage sombre et lut, dans les yeux vifs, une cruauté implacable. « C’est de l’obsession, pensa-t-il, de la haine pure et simple envers Robin des Bois. »
    — La torture, Sir Peter, est interdite.
    — Ce sont des bandits, pris sur le fait. Ils sont jugés ut legatum, en dehors de la procédure normale.
    — Oh ! Je crois aussi que ce sont des hors-la-loi, mais ils n’ont rien à voir avec Robin des Bois.
    Corbett fut surpris de la vitesse avec laquelle la colère remplaça l’éclair de triomphe dans le regard de son interlocuteur.
    — Que voulez-vous dire ? bafouilla le shérif. Quelles preuves avancez-vous ?
    — Aucune, à proprement parler, répondit lentement Corbett en observant un des chats de la forteresse qui bondissait sur la grande table et enfouissait son museau dans le gobelet de Branwood. Aucune preuve, juste une impression.
    Il ajouta, l’air songeur :
    — Ces benêts ont agi seuls. Ils se sont quasiment laissé prendre par Naylor.
    — Ils font partie de la bande de Robin.
    Branwood sourit méchamment :
    — Je vous le prouverai !
    Et il sortit en coup de vent. Corbett fit une grimace et tira Ranulf par la manche :
    — Observons la suite des événements !

CHAPITRE VII
    Ils suivirent Branwood dans les soubassements du donjon. Une rangée de cachots, plongés dans la pénombre, s’ouvraient sur des couloirs tellement sales que leurs bottes furent toutes crottées. La puanteur était insoutenable. Les portes de chêne, de chaque côté, étaient surmontées de judas d’où les fixaient des regards fous.
    Après maints détours, ils parvinrent à une vaste salle, noire comme un four, malgré les torches murales et les énormes braseros rougeoyants, remplis de charbon de bois. Naylor et d’autres gardes, torse nu, luisaient déjà de sueur. Les prisonniers se tenaient adossés au mur du fond.
    Des cordes, passées dans des anneaux fixés à la paroi, entouraient leurs poignets et leurs chevilles. À l’entrée de Corbett, l’un des bourreaux, à moitié nu, grogna un ordre. Ses compères tirèrent vigoureusement sur les cordes et les captifs hurlèrent en sentant leurs bras prêts à se disloquer. Les gardes se dirigèrent vers les braseros et saisirent des charbons ardents dans leurs tenailles. Puis ils revinrent pesamment vers leurs victimes et appliquèrent les charbons sur leur ventre, leur poitrine et leurs aisselles. Les malheureux se tordirent de douleur et leurs corps tressautèrent contre le mur jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance.
    Ranulf jura entre ses dents. Corbett eut envie de vomir. Branwood, quant à lui, fit demi-tour et sortit, pendant que Naylor réclamait des seaux d’eau qu’il lança à la figure des

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