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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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en dise long et nous perdrions notre temps avec ce menu fretin.
    Il étudia le parchemin, s’arrêtant plus longuement sur les dates :
    — Pensons au moment où Robin a quitté l’armée d’Écosse. Où s’est-il rendu en premier, d’après toi ?
    — Chez lui, à Locksley.
    — Et ensuite ?
    — Frère William nous a confié que Lady Mary était entrée au couvent de Kirklees.
    Corbett reposa sa plume :
    — En ce cas, il y sera passé. Quoi qu’il en soit, Ranulf, j’attends Maltote un jour de plus et après, je vais faire un tour à Kirklees et Locksley voir ce que je peux y découvrir.
    Ils discutèrent encore un peu. À un moment donné, des cris dans la cour attirèrent l’attention du clerc : les deux bandits franchissaient les portes du château clopin-clopant, sous les quolibets de la garnison. Le soleil descendait à l’horizon, telle une boule de feu. Ranulf trouva un prétexte pour s’éclipser, la ravissante Amisia occupant toutes ses pensées. Corbett, quant à lui, prit son courage à deux mains et rédigea, pour le roi, un compte rendu bref et sans ambages, dans lequel il avouait franchement n’avoir rien découvert de nouveau.
    Il venait d’y apposer son sceau lorsqu’un serviteur frappa à la porte en annonçant, d’un ton revêche, que le souper était prêt. Corbett se lava les mains et se dirigea vers la grand-salle. Mais il s’arrêta soudain au milieu de l’escalier : ce qu’il venait de faire lui avait rappelé un détail. Il sourit en se jurant bien de poursuivre ce fil conducteur à un moment plus approprié.
    Le souper fut plutôt gai. Branwood considérait la capture des brigands comme une petite victoire remportée sur Robin des Bois. Maigret s’interrogeait toujours sur la substance utilisée pour occire Vechey et évoquait une longue liste de poisons possibles. Corbett l’écoutait avec intérêt, mais ne pipait mot, convaincu que le traître, l’assassin de Vechey, siégeait à leur table. Il jeta un coup d’oeil à frère Thomas, de retour de son église paroissiale, et à Roteboeuf, en se demandant quand le félon commettrait une erreur.
    La nuit tomba, on alluma d’autres torches. Ranulf apparut, complètement éméché, et s’attira des regards noirs. Corbett, alors, prit congé de l’assemblée et, aidé du mire qui continuait à déclamer sa théorie sur les poisons, il sortit en soutenant son serviteur, mal assuré sur ses jambes. Ils montèrent au sommet du donjon où la brise nocturne les rafraîchit et cingla leurs cheveux. Corbett, craignant le vertige, s’assit sur un banc et contempla la voûte céleste piquetée d’étoiles. Ranulf sommeillait à ses côtés.
    — Je sais pourquoi vous êtes là ! déclara tout à trac Maigret en changeant de sujet de conversation. Tout le monde, au château, guette les flèches enflammées.
    — Pourquoi, demanda Corbett, rêveur, pourquoi les lance-t-on ?
    — Dieu seul le sait ! Mais j’ai appris que vous aviez suivi mon conseil, Sir Hugh.
    — Oui. J’ai trouvé la vieille sorcière morte.
    — Trop de morts, marmonna Ranulf. Messire, quand verrez-vous Rahere ?
    — À mon retour, répondit Corbett avec agacement.
    Il s’approcha des créneaux et coula un regard en contrebas. À la lumière des torches, il distingua Branwood, Naylor et des gardes, sur le chemin de ronde, ainsi que des cavaliers piétinant près de la poterne.
    — À chaque fois, Sir Peter envoie des hommes fouiller la ville, mais ils reviennent toujours bredouilles, bougonna Maigret en se postant derrière Corbett.
    La cloche d’une église sonna minuit au loin. Le tintement s’était à peine tu qu’ils entendirent un cri. Ils scrutèrent l’obscurité : une flèche enflammée déchira le velours des ténèbres, bientôt suivie d’une deuxième, puis d’une troisième. Elles brûlèrent, un bref moment, d’un feu vif dans la nuit noire. Branwood lança des ordres, on ouvrit violemment la poterne et les cavaliers éperonnèrent leurs montures, mais Corbett comprit immédiatement la futilité de leur mission. L’archer mystérieux pouvait avoir tiré de n’importe quel toit, de n’importe quel jardin, de n’importe quelle rue sombre.
    « Pourquoi trois ? se demanda-t-il en aidant Ranulf à regagner leurs quartiers. Pourquoi trois flèches le 13 du mois ? »
    Après avoir installé son serviteur le plus confortablement possible, il alla s’étendre sur son lit. Il essaya de réciter trois Ave, mais

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