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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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d’temps. Alors j’ai commencé à creuser la tombe. Ell’, cette vipère prétentieuse, gronda-t-il en désignant la prieure, ell’voulait pas ! Mais j’lai m’nacée de lui briser l’cou si al acceptait pas, ajouta-t-il avec un sourire sans joie. J’ai fini d’creuser. Avant d’mourir, Robin m’avait causé des pauvres William et Thomas, alors j’suis reparti sur l’sentier pour r’trouver leurs corps. Ils étaient morts, des flèches plein la poitrine et l’cou. J’les ai allongés près d’Robin. J’avais creusé profond et large. J’ai comblé l’trou de terre et j’suis r’venu au prieuré pour consoler Lady Mary, mais al avait perdu la tête, al était folle de chagrin. J’ai dit à la prieure que j’reviendrais de temps à autre pour soigner la tombe, mais l’ai jamais fait. J’voulais pas qu’on m’voie. Et Lady Mary...
    Sa voix se troubla.
    — ... elle est morte ! acheva la prieure. Elle avait mis tous ses espoirs dans le retour de Robin. Lui disparu, elle s’est laissée mourir. Elle refusait de s’alimenter, son esprit s’égarait dans des rêves.
    Mère Elizabeth poursuivit, les yeux étincelants :
    — J’ai annoncé à ma communauté qu’elle était partie avec Robin. Nul ne sut la vérité. Pour moi, cependant, la mort efface tous les griefs. Robin a rendu son âme à Dieu, tout comme sa bien-aimée, que j’ai enterrée à ses côtés.
    Corbett scruta son visage durci et tendu : n’aurait-elle pas aimé Robin en secret et son hostilité ne serait-elle pas due à l’indifférence de cet homme ?
    — Qu’insinuait Petit Jean à propos de cette potion ? demanda le clerc.
    La prieure garda le silence.
    — Pourquoi n’avez-vous pas signalé l’assassinat de Robin au roi ? s’écria le comte. Après tout, il jouissait de la protection royale et détenait des sauf-conduits.
    — Comment l’aurais-je pu ? protesta la prieure. Robin avait trouvé la mort près de Kirklees. Vous avez entendu cette fripouille de Petit Jean : mon inimitié envers Robin était connue de tous. En outre, ajouta-t-elle en décochant un regard courroucé à Corbett, j’étais l’une des rares personnes à savoir qu’il venait.
    — J’y avais pensé, intervint Petit Jean. Robin n’avait point r’connu ses agresseurs qui portaient masques et capuchons. J’m’suis rendu à Nottingham r’trouver frère William. Puis j’ai réfléchi.
    Le géant se gratta la tête :
    — Robin avait été attaqué le 13 décembre. Ses assaillants l’attendaient d’pied ferme. Mais si on savait ben qu’Robin était parti d’Écosse, on savait pas son vrai ch’min : sauf le roi, ses clercs de Westminster et ceux, ici, qu’avaient été prév’nus de son r’tour, c’est-à-dire les shérifs Sir Eustace Vechey et Sir Peter Branwood. Et l’secrétaire, pour sûr !
    — Petit Jean me fit part de ses craintes, continua frère William. Moi aussi, j’eus peur. Je suppliai le père prieur de le faire entrer au prieuré comme jardinier. Il accepta. Je réfléchis à ce que m’avait révélé Jean et en déduisis que l’assassin était soit le roi, soit quelqu’un de Nottingham.
    Frère William regarda Branwood dans le blanc des yeux :
    — Le roi aimait Robin. Il ne l’aurait jamais fait tuer de si vile façon. La conclusion s’imposait d’elle-même : l’embuscade avait été conçue à Nottingham par quelqu’un qui était au courant du retour de Robin. Dieu sait que ce comté ne manquait pas de seigneurs qui l’abhorraient. D’abord, j’ai pensé à un acte de vengeance, et puis me sont parvenus d’étranges récits, selon lesquels Robin s’était remis à traquer les riches voyageurs dans Sherwood, mais avait bien changé. Oh, certes ! il achetait encore le silence des paysans, mais ce Robin-là se montrait impitoyable, s’attaquant à tous, écrasant toute velléité d’opposition et tuant même ceux qui lui avaient été proches, autrefois.
    Frère William s’essuya la bouche d’un revers de main :
    — J’étais bien placé pour savoir que ce n’était pas Robin de Locksley, mais quelqu’un d’autre qui avait usurpé son nom.
    Il eut un geste d’impuissance :
    — Que pouvions-nous faire ? Si j’avais essayé de protester, qui aurait prêté foi à mes paroles ? Quelles preuves avais-je ? Quant à Petit Jean, il n’était pas question qu’il se promène dans les rues de Nottingham, vu sa taille. Alors, nous nous sommes cachés au couvent où

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