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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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assassiné. Je n’irai pas traquer le hors-la-loi demain, Sir Peter. C’était une ruse pour me protéger jusqu’à l’arrivée du comte de Lincoln.

CHAPITRE XII
    Ce fut un fameux tollé ! Corbett ne disait mot. A la fin, le comte de Lincoln leva la main pour réclamer le silence et lui permettre de continuer.
    — Oui, Robin de Locksley est bien revenu, reprit Corbett en se plaçant derrière la prieure. Il se rendit à son manoir, fit une visite de courtoisie au père Edmund, puis reprit la route vers le prieuré de Kirklees tant il brûlait de revoir Lady Mary. Il espérait, également, que son lieutenant, Jean Petit, alias Petit Jean, l’y attendrait, car c’est là qu’ils étaient convenus de se retrouver. Cependant ses deux compagnons et lui furent victimes d’un vil guet-apens sur un sentier isolé. William Goldberg et le nommé Thomas furent tués immédiatement. Robin parvint à s’enfuir, non sans avoir reçu une blessure mortelle. Peut-être réussit-il à ramper dans les fourrés. Toujours est-il que ses assaillants le crurent mort.
    Corbett effleura l’épaule de la prieure.
    — Mais ce brigand avait l’âme chevillée au corps : il put se traîner jusqu’au prieuré, l’embuscade ayant eu lieu près de l’entrée où l’attendait Petit Jean. Une chance, n’est-ce pas, ma mère ?
    La supérieure accusa le coup.
    — Bon, enchaîna Corbett. Mère Elizabeth me décrivit l’arrivée à cheval de Robin. Elle mentit. Robin, mauvais cavalier, serait arrivé à pied. Elle déclara, aussi, qu’il était accompagné de Petit Jean. Autre mensonge, tous deux ne devant se retrouver qu’au prieuré.
    — Et alors ? beugla Lincoln. Que s’est-il passé ?
    — On transporta Robin, mourant, dans la loge de la soeur tourière, un peu éloignée des autres bâtiments conventuels, n’est-ce pas, ma mère ?
    — Oui, c’est vrai, confirma la prieure, les doigts étroitement entrelacés et les yeux rivés sur la table. Il avait, au cou, une plaie en dents de scie d’où le sang jaillissait à flots. J’ai fait ce que j’ai pu.
    Corbett observa les convives. Branwood, bouche bée, semblait transformé en statue de marbre.
    — Ranulf ! appela Corbett. Que Petit Jean se présente devant nous !
    Ranulf s’avança. Le colosse le suivait, pataud comme un ours, tandis que frère William fermait la marche. Naylor bondit sur ses pieds, en écartant sa chaise.
    — Cet homme est un hors-la-loi et un bandit de grand chemin, s’écria-t-il en portant sa main à sa dague. N’importe qui a le droit de l’abattre !
    — Si vous interrompez cette réunion, le tança vertement Corbett, je prierai le comte de Lincoln de vous pendre aux poutres ! Jean Petit, tu as entendu ce que j’ai déclaré. Est-ce la vérité ?
    Le géant barbu et dépenaillé confirma d’un signe de tête. Même Corbett frémit en lisant la haine dans son regard.
    — Robin s’mourait, commença-t-il d’une voix aux accents paysans et étonnamment douce. Mère Elizabeth a dit vrai. Ell’a fait c’qu’elle a pu, mais l’Seigneur seul sait quel breuvage elle a donné à Robin. Après l’avoir bu, il a r’pris des forces et m’a demandé mon arc.
    Les yeux de Petit Jean s’embuèrent.
    — Il s’mourait. Il m’a dit d’ouvrir la croisée. J’ai encoché une flèche et l’ai aidé à armer. Il a bien tiré et son trait est r’tombé derrière les jardins du prieuré.
    Le colosse se tut un moment :
    — Et puis Robin s’est mis à rire. Sa parente, la prieure, l’portait pas dans son coeur, il le savait, mais ell’pouvait guère lui refuser un enterrement de chrétien. Robin m’ordonna de retrouver l’endroit où était retombée la flèche et de l’y enterrer. Lady Mary accourut, poursuivit le géant en toussant. Robin faiblissait.
    Petit Jean tordit ses larges mains en un geste d’impuissance.
    — Et c’fut la fin. L’jour s’éteignait, Robin aussi. Dans son agonie, il balbutiait des mots sur not’vie d’antan, dans la forêt. Il riait d’temps à autre ou criait l’nom de Marion. L’mien aussi, une ou deux fois. Puis c’fut l’silence. Lady Mary était folle de chagrin. Je m’étais penché sur le lit. Ses yeux étaient fermés et son visage déjà froid.
    Petit Jean tira sur sa barbe. Malgré sa taille et sa carrure, il avait l’air d’un gamin qui narre un accident épouvantable.
    — L’lendemain, j’suis sorti voir où la flèche était tombée. Y m’fallut un bon bout

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