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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Titel: L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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n’est pas que je sois en mesure de vous aider à
coincer ces malfaiteurs ?
    — J’entends ça chaque semaine et ils
courent toujours. Vous comprenez mon scepticisme. »
    Bob s’assit dans l’un des fauteuils du
magistrat et posa son chapeau melon sur ses genoux. Il caressa avec appréciation
les accoudoirs sculptés en acajou.
    « Dernièrement ?
    — Dernièrement quoi ?
    — On est venu vous voir dernièrement pour
vous livrer un ou deux membres de la bande ? »
    Craig nettoya ses lunettes avec un mouchoir
blanc.
    « En quoi ça vous intéresse ?
    — Je me disais juste que ça se pourrait.
    — Une femme s’est présentée.
    — Ce serait pas Mattie, son nom ? »
    Craig empoigna un fauteuil et s’assit en face
de Bob, penché en avant, les coudes sur les genoux, tel un entraîneur d’aviron.
    « À vous de me le dire. Donc, son nom, c’était
Mattie. Mattie quoi ? De qui était-elle l’intermédiaire ? Qui
avaient-ils l’intention de dénoncer ? Vous êtes en froid avec Jesse ?
Ou c’est simplement après la récompense que vous en avez ? Il faut me
donner un os à ronger. Je ne connais même pas votre nom.
    — Bob.
    — Bob, c’est tout ?
    — Pour l’instant, dans l’immédiat, oui. »
    Craig esquissa un sourire et lissa du pouce
les larges ailes de sa moustache.
    « Quel est le premier nom sur votre liste,
Bob ? »
    Bob se leva de son fauteuil en chintz et se
dirigea vers le téléphone. Des fils en cuivre étaient attachés à des vis en
laiton, mais Bob n’avait aucune idée de leur fonction. Il expédia une
chiquenaude dans l’un d’eux et une secousse électrique lui remonta dans le
poignet.
    « Vous vous êtes fait pincer ? »
    Bob remua la main avec un sourire gêné.
    « Je ne savais pas que ces engins avaient
des pinces… » Il baissa les yeux vers l’appareil. « Comment ça marche ? »
    Craig imita une vague de la main.
    « La voix est transmise par un courant
électrique ondulatoire. On braille dans ce micro pour parler et ensuite, on le
colle à côté de son oreille pour écouter. Les trois quarts du temps, on a l’impression
d’être une andouille.
    — Qu’est-ce que c’était, cette blague que
j’ai lue dans le journal ? Ah oui : “Le téléphone a favorisé le
développement d’allocutions d’un genre nouveau.” Vous pigez ? Allo-cution,
en deux mots. »
    Le commissaire dévisagea Bob sans un mot. Dehors,
un tramway passa dans un concert de cliquetis et de grincements. Des rires de
jeunes filles éclatèrent dans le couloir.
    « Il s’agit d’un ami, reprit Bob. Mais je
n’ai pas le sentiment de le trahir pour autant. Jesse veut le tuer – il a même
mis sa tête à prix pour mille dollars. J’ai plutôt le sentiment de lui sauver
la peau. »
    Craig ne cilla pas.
    « Dick Liddil », lâcha Bob.
    Craig ne s’émut guère.
    « Où puis-je le trouver ?
    — La raison, c’est que Dick est un
comploteur ; je ne sais pas ce qu’il mijote, mais je sais qu’il a plus d’un
mauvais tour dans son sac et qu’il ne me fera pas de cadeaux. »
    Craig s’approcha d’un pupitre qui lui arrivait
à hauteur de poitrine et ouvrit une écritoire afin de griffonner toutes ces
informations dans un registre.
    « Il ne doit pas apprendre que c’est moi
le mouchard », précisa Bob.
    Craig se concentra sur ses notes.
    « Indiquez-moi le lieu et l’heure exacts
où nous pouvons nous emparer de lui et je vous jure que votre nom restera
secret. Vous serez cité comme un espion anonyme – Timberlake lui-même ne saura
rien. Si jamais il y a une récompense, vous la toucherez, mais au-delà de ça, je
ne peux ni vous garantir l’immunité judiciaire, ni une quelconque protection
physique. » Craig jeta un regard par-dessus son épaule et vit que Bob
fronçait les sourcils, l’intellect en berne. « Vous saisissez ce que je
dis, en gros ?
    — Tout à fait.
    — Vous savez où habite Jesse ?
    — Passé un temps, il était à Kansas City. »
    Le visage de Craig accusa l’incrédulité.
    « Vous rigolez !
    — Woodland Avenue d’abord, puis Troost
Avenue. Cela dit, il a déménagé, depuis. Mon frère sait où, mais il est reparti
avant que j’aie le temps de lui poser la question. »
    Craig inscrivit quelque chose dans le registre
et Bob le rejoignit pour étudier l’entrée.
    « Est-ce que le nom de Bob Ford vous
évoque quelque chose ? »
    Craig trempa sa plume dans l’encrier et
calligraphia des

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