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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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demandent actuellement plusieurs
chefs importants. Je vous prie, quel est donc celui qui commande
cette cohorte, ou plutôt cette légion, vu que vous avez le concours
de cavalerie auxiliaire ?
    – C'est un régiment, monsieur, dit Saxon d'un
air bourru, le régiment du colonel Saxon, infanterie du Comté de
Wilts, que j'ai l'honneur de commander.
    – Je demande pardon à monsieur le colonel,
s'écria le secrétaire, d'un air inquiet, en s'écartant du soldat à
figure bronzée. J'ai entendu parler de monsieur le colonel et de
ses exploits dans les guerres d'Allemagne. Moi-même, j'ai porté la
pique dans ma jeunesse, et j'ai brisé une ou deux têtes, oui, et
même aussi un ou deux cœurs, au temps où je portais justaucorps et
bandoulière.
    – Faites connaître votre message, dit
brièvement le colonel.
    – C'est de la part de son Excellence monsieur
le Maire. Il s'adresse à vous-même, et à vos capitaines, qui sans
doute sont ces cavaliers de haute stature que je vois à mes côtés.
Beaux gaillards, sur ma foi, mais vous et moi, colonel, nous savons
bien qu'un petit tour d'escrime peut mettre le plus petit d'entre
nous au même niveau que le plus fendant. Oui, je vous le garantis,
vous et moi qui sommes des soldats, nous pourrions, étant mis dos à
dos, tenir tête à ces trois galants.
    – Parlez, mon garçon, gronda Saxon, en
étendant un long bras musculeux et saisissant par le revers de son
habit le bavard secrétaire, et le secouant de façon à faire sonner
encore une fois son grand sabre.
    – Quoi ! Colonel ! Comment ?
s'écria Mr Tetheridge, dont l'habit parut prendre une teinte plus
foncée par le contraste avec la pâleur soudaine de ses joues.
Porteriez-vous une main irritée sur le représentant du Maire ?
Moi aussi, je porte l'épée au côté, comme vous pouvez le voir. En
outre, je suis assez vif, assez prompt à me fâcher, et je vous
avertis en conséquence de ne rien faire que je puisse par hasard
regarder comme une offense personnelle. Quant à mon message,
c'était pour vous dire que son Excellence Mr le Maire désirait
avoir un entretien avec vous et vos capitaines à l'Hôtel de
Ville.
    – Nous allons nous y rendre, dit Saxon.
    Puis, s'adressant au régiment, il se mit à
expliquer quelques-uns des mouvements et exercices les plus
simples, en instruisant ses officiers tout comme ses hommes, car si
Sir Gervas connaissait un peu l'exercice, Lockarby et moi, nous
n'avions guère que de la bonne volonté à offrir dans
l'occasion.
    Lorsque l'ordre de rompre fut enfin donné, nos
compagnies retournèrent à leur casernement dans le magasin à
laines, pendant que nous remettions nos chevaux aux valets d'écurie
du
Blanc-Cerf
et que nous nous mettions en route pour
présenter nos respects au Maire.

III – Maître Stephen Timewell, Maire de
Taunton.
    Tout était en mouvement, en agitation, dans
l’Hôtel de Ville.
    Sur un des côtés, à une table basse couverte
de serge verte, étaient assis deux écrivains, ayant devant eux de
grands rouleaux de papier.
    Une longue procession de citadins défilaient
devant eux.
    Chacun déposait un rouleau ou un sac de pièces
de monnaies qui était dûment enregistré par les receveurs.
    Une caisse carrée, renforcée de fer, se
trouvait à côté d'eux.
    On y jetait l'argent et nous remarquâmes au
passage qu'elle était à moitié pleine de pièces d'or.
    Nous ne pûmes éviter de constater que parmi
les donateurs, il y en avait beaucoup dont les doublets râpés et
les figures amaigries montraient que les sommes si volontiers
données par eux étaient le fruit de privations qu'ils s'étaient
imposés jusque dans leur nourriture.
    Beaucoup, parmi eux, accompagnaient leur
offrande d'une courte prière, ou de la citation d'un texte bien
choisi, où il est parlé du trésor qui ne se corrompt point, ou du
prêt fait au Seigneur.
    Le secrétaire de la ville, debout près de la
table, délivrait les reçus pour chaque somme, et le mouvement
incessant de sa langue emplissait la salle, lorsqu'il lisait les
noms et les sommes, en y intercalant ses remarques :
    – Abraham Willis, criait-il à notre entrée,
inscrivez-le pour vingt-six livres dix shillings. Vous recevrez dix
pour cent sur cette terre, Maître Willis, et je vous garantis
qu'ensuite vous ne serez point oublié… John Standish, deux livres,
William Simons, deux guinées… Tiens-bon Bealing, quarante-cinq
livres. Voilà un fameux coup dans le flanc du Prélatisme, brave
Maître

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