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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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Hoaling… Salomon Warren, cinq guinées ; James White,
cinq shillings, l'obole de la veuve, James !… Thomas Bakewell,
cinq livres. Non, Maître Bakewell, avec trois fermes sur les bords
de la Tone et des pâturages dans l'endroit le plus fertile
d'Athelney, vous pouvez vous montrer plus libéral pour la bonne
cause. Nous vous reverrons sans doute. L’Alderman Smithson,
quatre-vingt-dix livres ! Aha ! voilà un soufflet sur la
figure de la femme vêtue d'écarlate. Encore quelques autres comme
celui-là, et son trône se changera en chaise à plongeon. Nous la
démolirons, digne Maître Smithson, ainsi que Jéhu, le fils de
Nimshi, démolit la demeure de Baal.
    Et il bavardait, bavardait, faisant succéder
éloges, conseils, reproches, bien que les graves et solennels
bourgeois ne prêtassent guère attention à son vain jacassement.
    À l'autre côté de la salle, il y avait
plusieurs longues auges de bois, employées à loger les piques et
les faux.
    Des messagers spéciaux, des appariteurs
avaient été expédiés pour battre le pays et réunir des armes.
    Ceux-ci, à leur retour, avaient déposé là leur
butin sous la surveillance de l'armurier en chef.
    Outre les armes ordinaires des paysans, on
voyait un tonneau à moitié plein de pistolets et de pétrinaux, sans
compter un bon nombre de mousquets, de fusils à écrou, des fusils
hollandais, canardières, carabines, ainsi qu'une douzaine de
tromblons à canon de bronze, à gueule évasée, quelques armes de
rempart d'antique façon, telles que sacres, couleuvrines, provenant
des manoirs du comté.
    On avait pris sur les remparts, tiré des
greniers de ces vieilles demeures bien d'autres armes, que sans
doute nos aïeux regardaient comme des objets de prix, mais qui
paraîtraient bien étranges en ce temps-ci, où on peut tirer un coup
de fusil toutes les deux minutes, et envoyer aussi une balle à une
distance de quatre cents pas.
    Il y avait des hallebardes, des haches de
combat, des masses d'armes, des lances, et d'antiques cottes de
mailles, capables encore aujourd'hui de mettre la vie d'un homme à
l'abri d'un coup d'épée ou de pique.
    Maître Timewell, le Maire, était debout au
milieu de ces allées et venues, mettant de l'ordre dans toutes
choses, en chef habile et prévoyant.
    Je compris aisément la confiance et
l'affection qu'éprouvaient pour lui ses concitoyens, quand je le
vis à l'œuvre, et faisant preuve de toute la sagesse de l'âge et de
tout l'entrain de la jeunesse.
     
    Il était tout entier à sa besogne.
    Au moment de notre arrivée, il essayait le
fonctionnement d'un falconnette, mais en nous apercevant, il
s'avança et nous salua avec beaucoup de bienveillance.
    – J'ai entendu parler beaucoup de vous,
dit-il, et raconter comment vous avez maintenu ensemble les
fidèles, et battu ainsi les cavaliers de l'usurpateur. Ce ne sera
pas la dernière fois, je l'espère, que vous aurez vu leur dos. On
m'a appris, Colonel Saxon, que vous avez beaucoup servi à
l'étranger.
    – J'ai été l'humble instrument de la
Providence dans plus d'une bonne besogne, dit Saxon en s'inclinant.
J'ai combattu avec les Suédois contre les Brandebourgeois, puis
avec les Brandebourgeois contre les Suédois, mon temps étant expiré
et mes conditions satisfaites avec ces derniers. Ensuite j'ai
combattu avec les Bavarois contre les Suédois et les
Brandebourgeois réunis, sans parler de la part que j'ai prise aux
grandes guerres sur le Danube contre le Turc, et de deux campagnes
dans le Palatinat avec les
Messieurs
, ce qui toutefois
peut passer pour une distraction plutôt que pour de la guerre.
    – De vrais états de service pour un
soldat ! s'écria le Maire, en caressant sa barbe blanche. J'ai
entendu dire aussi que vous êtes puissant dans la prière et le
chant. Vous êtes, ce que je vois, colonel, de la vieille race de
mil six cent quarante, où les hommes passaient toute la journée en
selle, et la moitié de la nuit à genoux. Quand reverrons-nous leurs
pareils ? Il ne reste plus que des débris tels que moi, le feu
de notre jeunesse entièrement éteint, et n'offrant plus que des
cendres léthargiques de la tiédeur.
    – Non, non, dit Saxon, la position et
l'occupation où vous voilà maintenant ne sont guère d'accord avec
la modestie de votre langage. Mais voici des jeunes gens qui
trouveront l'ardeur, si leurs anciens apportent le concours de
leurs cerveaux. Voici le Capitaine Micah Clarke, le Capitaine
Lockarby, et le Capitaine

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