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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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Honorable Sir Gervas Jérôme, qui sont
venus de loin tirer leurs épées en faveur de la foi foulée aux
pieds.
    – Taunton vous souhaite la bienvenue jeunes
messieurs, dit le Maire, en regardant un peu de travers, du moins
je me le figurais, le baronnet qui avait tiré son miroir de poche
et était occupé à se brosser les sourcils J'espère que durant votre
séjour en cette ville, vous voudrez bien vous installer chez moi.
C'est une maison sans façon, où la chère est simple, mais un soldat
a peu de besoins. Et maintenant, colonel, je serais heureux de vous
consulter au sujet de ces drags, et de savoir si après avoir été
recerclés, ils peuvent encore servir, ainsi qu'au sujet de ces
trois demi-canons, qui furent employés au temps ancien du Parlement
et diront peut-être leur mot dans la cause du peuple.
    Le vieux soldat et le Puritain s'enfoncèrent
aussitôt dans une profonde et savante discussion sur les mérites
des pièces de rempart, des petits canons, demi-couleuvrines,
sacres, mignons, mortiers, faucons, pierriers, autant de types
d'artillerie sur chacun desquels Saxon avait à exprimer des
opinions bien tranchées, étayées de bien des aventures, de bien des
expériences personnelles.
    Il s'étendit ensuite sur les avantages des
flèches à feu, des lances à feu, dans l'attaque ou la défense des
places fortes.
    Il termina par une longue dissertation sur les
fortins,
directis lareribus
, sur les ouvrages en
demi-lune, en ligne droite, horizontaux, obsculaires, avec tant de
mentions des lignes de la Majesté Impériale, à Gran, qu'il semblait
que ce discours ne dût jamais finir.
    Nous nous esquivâmes pendant qu'il était en
train de discuter sur les efforts que produisirent les grenades
autrichiennes sur une brigade de piquiers bavarois à la bataille
d'Obergranstock.
    – Que je sois maudit, si je suis disposé à
accepter l'offre de ce personnage, dit Sir Gervas à demi-voix. J'ai
entendu parler des ménages puritains. Beaucoup de prières, peu de
vin du Rhin, et de tous côtés des vols de textes aussi durs, aussi
tranchants que des cailloux. On se couche avec le soleil, et un
sermon est là qui vous guette pour peu qu'on regarde avec
bienveillance la domestique, ou qu'on chantonne un refrain de
chanson à boire.
    – La maison peut être plus importante que
celle de mon père, fis-je remarquer, mais elle ne peut pas être
plus rigoureuse.
    – Pour cela, je le garantis, s'écria Ruben.
Quand nous allions à une danse moresque, quand nous organisions un
jeu des samedis soir, comme la ronde aux baisers ou « le curé
qui a perdu son habit », j'ai vu Joe Côte de Fer nous jeter au
passage un regard capable de geler le sourire sur nos lèvres. Je
vous réponds qu'il aurait aidé le Colonel Pride à tuer les ours ou
à abattre les maïs.
    – Un tel homme eût commis un fratricide en
tuant des ours, dit Sir Gervas, avec tout le respect que je
professe pour votre honorable père, ami Clarke.
    – Tout comme vous si vous aviez abattu un
papegai, répondis-je en souriant. Quant à l'offre du Maire, nous ne
pouvons maintenant nous dispenser d'aller à son repas, et si on le
trouve ennuyeux, il vous sera aisé de trouver une excuse, et de
vous tirer honorablement de là. Mais rappelez-vous ceci, Sir
Gervas, ces intérieurs-là sont très différents de tous ceux que
vous connaissez. Aussi donc réfrénez votre langue : sans quoi il
pourrait y avoir quelqu'un de fâché. Si je fais hem ! ou si je
tousse, cela signifiera que vous ferez bien de vous tenir sur vos
gardes.
    – Convenu, jeune Salomon, s'écria-t-il. Il
fait réellement bon avoir un pilote qui connaît comme vous ces eaux
sacrées. Quant à moi, je ne me doutais pas combien j'étais près des
récifs. Mais nos amis ont fini la bataille d'Ober… je ne sais pas
quoi, et ils s'avancent vers nous. J'espère, Monsieur le Maire, que
toutes les difficultés sont résolues ?
    – Elles le sont, répondit le Puritain. J'ai
été extrêmement édifié par les propos de votre colonel, et je suis
certain qu'en servant sous ses ordres vous ferez grand profit de sa
mûre expérience.
    – Très probable, monsieur, très
probable ! dit Sir Gervas d'un ton insouciant.
    – Mais, reprit le Maire, il est près d'une
heure, et notre faible chair demande à grands cris à manger et à
boire. Je vous en prie, faites-moi la faveur de m'accompagner en
mon humble demeure, où nous trouverons le repas de famille déjà
servi.
    En disant ces mots, il nous

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