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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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disperser,
et les troupes gagnèrent les divers lieux de rassemblement où on
avait pourvu à leur nourriture.
    Le Roi et ses principaux officiers établirent
leur quartier-général dans le château, pendant que le Maire et les
plus riches bourgeois pourvoyaient au logement des autres.
    Quant aux simples soldats, un grand nombre
d'entre eux furent mis en subsistance chez les habitants.
    Beaucoup d'autres campèrent dans les rues et
sur les terrains environnant le château.
    Le reste s'installa dans les voitures et les
charrettes laissées dans les champs en dehors de la ville.
    Ils y allumaient de grands feux.
    Ils firent rôtir du mouton et couler la bière
à flots, avec autant d'entrain que s'il s'agissait d'une partie de
campagne et non d'une marche sur Londres.

VI – Un échange de poignées de mains
entre moi et le Brandebourgeois.
    Le Roi Monmouth avait convoqué une réunion du
conseil pour la soirée et donné au colonel Decimus Saxon l'ordre
d'y venir.
    Je m'y rendis avec lui, muni du petit paquet
que Sir Jacob Clancing avait confié à ma garde.
    Arrivés au château, nous apprîmes que le Roi
n'était pas encore sorti de sa chambre.
    On nous introduisit dans le grand hall pour
l'attendre.
    C'était une belle pièce avec de hautes
fenêtres et un superbe plafond de bois sculpté.
    Tout au fond on avait fixé les armoiries de
Monmouth, mais sans la barre à senestre qu'il avait portée
jusqu'alors.
    Là étaient réunis les principaux chefs de
l'armée, un grand nombre des officiers subalternes des
fonctionnaires de la ville, et d'autres personnes qui avaient des
requêtes à présenter. Lord Grey de Wark était debout près d'une
fenêtre et contemplait la campagne d'un air sombre.
    Wade et Holmes hochaient la tête et causaient
à demi-voix dans un coin.
    Ferguson allait et venait à grands pas, sa
perruque posée de travers, lançant à tue-tête des exhortations et
des prières, qu'il prononçait avec l'accent écossais le plus
marqué.
    Un certain nombre de personnages, aux costumes
plus gais, s'étaient groupés devant la cheminée sans feu et
écoutaient l'un d'eux racontant une histoire dans un langage bourré
de jurons, et qui les faisait rire aux éclats.
    Dans un autre coin, un groupe de fanatiques,
en vêtements noirs ou bruns, avec de larges poignets blancs et des
manteaux traînants, faisaient cercle autour de quelqu'un des
prédicants les plus goûtés et discutaient à demi-voix la
philosophie calviniste dans ses rapports avec la science du
gouvernement.
    Un petit nombre de soldats aux costumes et aux
façons simples qui n'étaient ni des courtisans, ni des sectaires
allaient et venaient, ou regardaient fixement par les fenêtres le
camp plein d'animation qui était formé sur la pelouse du
château.
    Saxon me conduisit vers l'un de ces hommes
remarquable par sa haute stature et la largeur de ses épaules, et
le tirant par la manche, il lui tendit la main comme à un vieil
ami.
    –
Mein Gott !
s'écria
l'aventurier allemand, car c'était celui-là même que Saxon m'avait
désigné le matin, je me suis dit que c'était bien vous, Saxon,
quand je vous ai vu près de la porte, quoique vous soyez encore
plus maigre qu'autrefois. Comment se fait-il qu'après avoir lampé
autant de bonne bière bavaroise que vous l'avez fait, vous soyez
resté aussi décharné. Cela dépasse mon intelligence. Et comment vos
affaires ont-elles marché ?
    – Comme, jadis, dit Saxon, plus de coups que
de thalers, et j'ai eu plus souvent besoin d'un chirurgien que d'un
coffre-fort. Quand vous ai-je vu pour la dernière fois, mon
ami ? N'était-ce pas à l'affaire de Nuremberg, quand je
commandais l'aile droite, et vous l'aile gauche de la grosse
cavalerie ?
    – Non, dit Buyse, je vous ai rencontré depuis
lors, sur le terrain des affaires. Avez-vous oublié l'escarmouche
sur les bords du Rhin, quand vous avez déchargé sur moi votre fusil
hollandais ? Sans un gredin qui éventra mon cheval, je vous
aurais fait sauter la tête aussi aisément qu'un gamin abat des
chardons avec un bâton.
    – Oui, répondit Saxon avec placidité, je
l'avais oublié. Vous avez été fait prisonnier, si je m’en souviens
bien, mais par la suite vous avez assommé la sentinelle avec vos
chaînes et franchi le Rhin à la nage sous le feu d'un régiment. Et
cependant, je crois, nous vous avions offert les mêmes avantages
que vous receviez des autres.
    – On m'a fait, en effet, de ces sales offres,
dit l'Allemand, d'un ton

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