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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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nouveau au plafond, où
l'anneau heurta une poutre sculptée et changea de direction, mais
il fit encore un prompt mouvement en avant, se plaça dessous et le
reçut sur la pointe de son épée.
    – Sûrement il y a dans l'assistance quelque
cavalier capable de faire ce tour-là aussi bien que moi, dit-il en
remettant l'anneau à son doigt.
    – Colonel, je crois que je pourrais m'y
risquer, dit une voix.
    Nous regardâmes autour de nous et vîmes que
Monmouth était entré dans la salle et attendait en silence, près du
groupe nombreux.
    Il était resté inaperçu grâce à l'attention
générale qu'avait absorbée notre rivalité.
    – Non, non, gentilshommes, reprit-il d'un ton
charmant, pendant que nous nous inclinions et faisions des saluts
d'un air assez embarrassé… Mes fidèles compagnons ne sauraient
mieux employer leur temps qu'à reprendre un peu le souffle avec
quelques petits jeux à l'épée. Je vous en prie, colonel, prêtez-moi
votre rapière.
    Il ôta de son doigt un anneau où était
enchâssé un diamant, le lança en l'air et l'enfila avec autant
d'adresse que l'avait fait Saxon.
    – Je me suis exercé à ce tour à la Haye, où,
sur ma foi, j'avais beaucoup trop de loisirs à consacrer à de
pareilles bagatelles. Mais que signifient ces plaques d'acier, et
ces éclats de bois épars sur le plancher ?
    – Un fils d'Anak est apparu parmi nous, dit
Ferguson, levant de mon côté sa figure toute ravagée et rougie par
la scrofule. Un Goliath de Gath dont le coup est pareil à celui
d'une ensouple de tisserand. N'a-t-il pas la joue lisse d'un petit
enfant et les muscles de Bellemoth.
    – Un coup adroit, en vérité, dit le Roi en
ramassant la moitié de la chaise. Et comment se nomme notre
champion ?
    – Il est mon capitaine, Majesté, dit Saxon en
remettant au fourreau l'épée que le Roi lui avait tendue, Micah
Clarke, natif du Hampshire.
    – Ce pays-là produit une bonne vieille race
anglaise, dit Monmouth, mais comment se fait-il que vous vous
trouvez ici, monsieur ? J'ai convoqué ce matin ma suite
personnelle, et les colonels des régiments. Si tous les capitaines
doivent être admis à nos conseils, nous serons obligé de le tenir
sur la pelouse du château, car il n'y aura pas de salle assez
grande pour nous.
    – Majesté, répondis-je, si je me suis hasardé
à venir ici, c'est que, au cours de mon voyage j'ai été chargé
d'une commission, qui consistait à remettre un paquet entre vos
mains. J'ai donc cru qu'il était de mon devoir de ne pas perdre un
moment pour m'acquitter de ma mission.
    – Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.
    – Je l'ignore, répondis-je.
    Le Docteur Ferguson chuchota quelques mots à
l'oreille du Roi, qui se mit à rire, et tendit la main pour prendre
le paquet.
    – Ta ! Ta ! dit-il, les temps des
Borgia et des Médicis sont passés, docteur. En outre ce jeune homme
n'est point un conspirateur italien et la Nature lui a donné comme
certificat d'honnêteté de loyaux yeux bleus et une chevelure
couleur de chanvre. C'est bien lourd… un lingot de plomb, à en
juger par le poids. C'est enfermé dans de la toile cousue avec du
gros fil. Ha ! c'est un barreau d'or, d'or vierge massif,
n'est-ce pas bien extraordinaire. Chargez-vous de cela, Wade, et
veillez à ce que cela entre dans le trésor commun. Ce petit morceau
de métal peut fournir dix piquiers. Qu'est-ce que ceci ? Une
lettre et un pli fermé. « À James, Duc de Monmouth. »
Hum ! ceci a été écrit avant que nous eussions pris notre
titre royal : « Sir Jacob Clancing, jadis de Snellaby-Hall,
envoie ses salutations et une preuve d'affection. Menez la bonne
œuvre à la bonne fin. Cent lingots pareils vous attendent quand
vous aurez traversé les plaines de Salisbury. » De magnifiques
promesses, Sir Jacob ! Je souhaiterais que vous les eussiez
envoyées. Eh bien, messieurs, vous le voyez, l'aide et les
témoignages de bonne volonté affluent vers nous. N'est-ce pas
l'heure de la marée montante ? L'usurpateur a-t-il quelque
espoir de se maintenir ? Ses gens lui resteront-ils
attachés ? En un mois, et même moins du temps, je vous verrai
tous réunis autour de moi à Westminster, et alors aucun devoir ne
me sera plus agréable que de pourvoir à ce que tous, du plus haut
jusqu'au moindre, vous soyez récompensés de votre loyauté envers
votre monarque en cette heure sombre pour lui, en cette heure
périlleuse.
    Un murmure de gratitude s'éleva du milieu des
courtisans à ce

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