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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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John
Brown, sur le registre, mais plus connu comme le Fermier. Prenez ce
tournant sur la droite de la grande route. Maintenant nous pouvons
mettre nos bêtes au trot, sans être étouffés par la poussière des
autres. Et pourquoi allez-vous trouver Beaufort ?
    – Pour des affaires particulières qui ne
comportent pas d'explications, répondis-je.
    – Diable à présent ! Des affaires d'État,
probablement, dit-il en sifflotant. Bon, une langue, qui se tait, a
sauvé le cou de plus d'un. Je suis de mon côté un homme
précautionné et nous sommes en un temps où je me garderais de dire
tout bas certaines idées à moi. Non, je ne les dirais pas même à
l'oreille de ma vieille jument brune que voici, de peur de la voir
à la barre des témoins, déposant contre moi.
    – On parait très affairé par ici,
remarquai-je, car nous avions alors sous nos yeux les murs de
Bristol, que des équipes d'ouvriers étaient occupés à réparer, le
pic et la pelle à la main.
    – Oui, on est pas mal affairé. On fait des
préparatifs dans le cas où les rebelles arriveraient de ce côté.
Cromwell et ses noirauds ont trouvé ici à qui parler, au temps de
mon père, et il en arrivera sans doute autant à Monmouth.
    – Il y a aussi une forte garnison ?
dis-je, me rappelant le conseil donné par Saxon à Salisbury. Je
vois là-bas deux ou trois régiments sur ce terrain nu et
découvert.
    – Il y a quarante mille hommes d'infanterie,
et mille de cavalerie, répondit le fermier, mais les fantassins ne
sont que des apprentis ; pas moyen de compter sur eux après
Axminster. On dit par ici que les rebelles sont près de vingt mille
et qu'ils ne font point quartier. Eh bien, si nous devons avoir la
guerre civile, j'espère que cela ira chaudement, vivement, au lieu
de traîner pendant une douzaine d'années comme la dernière. Si l'on
doit nous couper la gorge, que ce soit avec un couteau bien affilé,
et non avec de vieux ciseaux à ébrancher.
    – Que dites-vous d'un pot de cidre ?
demandai-je, car nous passions devant une auberge vêtue de lierre,
dont l'enseigne portait ces mots : « Aux Armes de
Beaufort. »
    – De tout mon cœur, mon garçon, répondit mon
compagnon. Holà ! par ici ! deux pintes d'ale, de la
vieille et de la forte ! Voilà qui fera passer la poussière de
la route. Les véritables « Armes de Beaufort » sont
là-bas, à Badminton, car au guichet du cellier, le premier venu
peut demander ce qu'il veut, pourvu qu'il soit raisonnable, sans
rien tirer de sa poche.
    – Vous parlez de la maison comme si vous la
connaissiez bien, dis-je.
    – Qui donc la connaîtrait mieux ?
demanda le gros fermier, en s'essuyant les lèvres, quand on se
remit en route. Il me semble qu'hier encore, nous jouions à
cache-cache, mes frères et moi, dans le vieux château des Botelers,
qui s'élevait près de la nouvelle maison de Badminton, où Acton
Turville, comme quelques-uns la nomment. Le Duc l'a bâtie il y a
seulement quelques années, et à vrai dire son titre de Duc n'est
guère plus ancien. Certains trouvent qu'il aurait mieux fait de
garder le nom que portaient ses ancêtres.
     
    – Quelle sorte d'homme est le Duc ?
demandai-je.
    – Emporté, précipité, comme tous ceux de sa
famille. Mais quand il a le temps de réfléchir, et qu'il s'est
refroidi, il est juste, en somme. Votre cheval a été dans l'eau ce
matin, mon ami ?
    – Oui, dis-je d'un ton bref, il a pris un
bain.
    – C'est pour une affaire de cheval que je vais
trouver Sa Grâce, dit mon compagnon. Ses officiers ont requis mon
cheval pie de quatre ans et l'ont emmené sans même dire :
« Avec votre permission… Permettez-vous » pour le service
du Roi. Je tiens à leur apprendre qu'il y a quelque chose au-dessus
du Duc et même du Roi. Il y a la loi anglaise, qui accorde
protection aux gens et à ce qu'ils possèdent. Je ferais n'importe
quoi de raisonnable pour le service du Roi Jacques, mais mon cheval
pie de quatre ans ! C'est trop.
    – Je crains que les besoins du service de
l'État ne fassent passer par-dessus votre objection, dis-je.
    – Comment ! Mais c'est assez pour faire
de vous un Whig, s'écria-t-il. Les Têtes-Rondes eux-mêmes payaient
jusqu'au dernier penny tout ce qu'ils prenaient. Il est vrai qu'ils
en prenaient pour la valeur de leur argent. J'ai entendu mon père
dire que jamais le commerce n'alla aussi bien qu'en quarante-six,
quand ils étaient par ici. Le vieux Noll avait une cravate de
chanvre prête pour

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