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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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deviner dans quel but ils avaient été
assemblés.
    Un gentilhomme-chambellan fit le tour de la
compagnie, avec du papier et une écritoire de corne, pour marquer
nos noms et notre affaire.
    Je m'adressai à lui pour savoir s'il ne serait
pas possible d'avoir une audience rigoureusement en
tête-à-tête.
    – Sa Grâce ne donne jamais d'audience privée,
répondit-il. Il est toujours entouré de ses conseillers intimes et
des officiers à son service.
    – Mais l'affaire en question est telle que lui
seul doit l'entendre, insistai-je.
    – Sa Grâce est d'avis qu'il n'y a aucune
affaire qu'il doive être seul à entendre, dit le gentilhomme. C'est
à vous de vous arranger de votre mieux, quand vous lui serez
présenté. Toutefois je veux bien vous promettre que votre requête
lui sera soumise, mais je vous avertir qu'elle ne sera point
accueillie.
    Je le remerciai de ses bons offices, et le
quittai pour aller avec le fermier jeter un coup d'œil sur les
singuliers petits engins contenus dans les caisses.
    – Qu'est-ce que cela ? demandai-je,
jamais je n'ai rien vu de pareil.
    – C'est, dit-il, l'ouvrage de ce fou de
marquis de Worcester. Il était le grand-père du Duc, et il passait
tout son temps à inventer et fabriquer de ces joujoux, mais ils
n'ont jamais servi, ni à lui ni à d'autres. À présent regardez-moi
cela. Celui qui a des roues s'appelait la machine à eau : il
s'était mis en tête la baroque idée qu'en chauffant l'eau de cette
chaudière que voici, on pourrait faire tourner les roues, et
qu'ainsi on pourrait voyager sur des barres de fer plus vite qu'un
cheval. Hou ! j'engagerais bien ma vieille jument brune contre
des mécaniques de cette sorte, jusqu'à la fin du monde. Mais
reprenons nos places, car voilà le Duc.
    Nous nous étions à peine assis avec les autres
solliciteurs, que la porte s'ouvrit à deux battants.
    Un homme trapu, gros, courtaud, d'une
cinquantaine d'années, entra dans la pièce d'un air affairé, et la
parcourut à grandes enjambées entre deux rangées de protégés qui
s'inclinaient.
    Il avait de grands yeux bleus, saillants,
au-dessous desquels la peau formait deux grosses poches, et le
visage jaune, blême.
    Sur ses talons venaient une douzaine
d'officiers, et de gens de naissance, aux perruques flottantes, aux
épées sonores.
    À peine avaient-ils franchi la porte d'en face
qui conduisait dans la chambre même du Duc, que le gentilhomme à la
liste appela un nom, qui commença le défilé des gens venus pour se
trouver en présence du grand personnage.
    – Il me semble que Sa Grâce n'est pas de très
bonne humeur, dit le fermier Brown. Avez-vous remarqué, quand il a
passé, comme il se mordait la lèvre inférieure ?
    – Il a pourtant l'air d'un gentilhomme bien
pacifique, dis-je, mais Job et lui-même serait mis à une rude
épreuve, s'il lui fallait recevoir tout ce monde dans un
après-midi.
    – Écoutez-moi cela ! dit-il tout bas, en
levant le doigt.
    Et comme il parlait encore, on entendit la
voix du Duc toute vibrante de colère, dans la chambre du fond, et
un petit homme à figure pointue sortit et traversa l'antichambre en
courant, comme si la frayeur lui avait fait perdre la tête.
    – C'est un armurier de Bristol, dit à
demi-voix un de mes voisins. Il est probable que le Duc n'a pu
s'entendre avec lui sur les conditions d'un contrat.
    – Non, dit un autre, c'est qu'il a fourni des
sabres, à l'escadron de Sir Marmaduke Hyson, et l'on dit que les
lames se ploient comme si elles étaient en plomb. Pour peu qu'elles
aient servi, il est impossible de les faire rentrer dans le
fourreau.
    – L'homme de haute taille qui entre
maintenant, dit le premier, est un inventeur. Il possède le secret
d'un certain feu très meurtrier, dans le genre de celui que les
Grecs ont employé contre les Turcs dans le Levant, et il désire le
vendre pour mieux défendre Bristol.
    Sans doute le feu grégeois ne parut pas
indispensable au Duc, car l'inventeur sortit bientôt, la figure
aussi rouge que si elle eût été en contact avec sa composition.
    Celui qui se trouvait ensuite sur la liste
était mon ami le brave fermier.
    L'accent irrité qui l'accueillit, était de
fâcheux augure pour le sort du cheval de quatre ans, mais une
accalmie se produisit.
    Le fermier sortit et vint se rasseoir en
frottant ses grosses mains rouges avec satisfaction.
    – Par dieu ! dit-il tout bas, il s'est
diablement emporté en commençant, mais ça s'est arrangé, et il m'a
promis

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