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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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de pieds, et qu'enfin j'ai failli
être mis à mort étant pris pour un autre.
    Et pourtant l'issue de tout cela fut de me
faire arriver sain et sauf au but de mon voyage.
    Si au contraire j'avais pris la route de
terre, il est plus que probable que j'aurais été pris à Weston,
car, comme je l'appris plus tard, une troupe de cavalerie battait
activement tout le pays, en fermant les routes et arrêtant tous
ceux qui s'y présentaient.
    Maintenant que je me trouvais seul, mon
premier soin fut de me baigner la figure et les mains dans un
ruisseau, qui descendait à la mer, et de faire disparaître toutes
les traces de mes aventures de la nuit précédente.
    Mon entaille était fort peu de chose et mes
cheveux la cachaient.
    Après m'être rendu à peu près présentable, je
frictionnai aussitôt mon cheval aussi bien que possible et
arrangeai de nouveau sa sangle et sa selle.
    Puis, je le conduisis par la bride au haut
d'une éminence voisine, de laquelle je pensais pouvoir me faire
quelque idée de l'endroit où je me trouvais.
    Le brouillard s'étendait fort épais sur le
Canal, mais du côté de la terre tout était clair et
transparent.
    Le pays, qui longeait la mer, était désolé et
marécageux, mais de l'autre côté s'étendait devant moi une belle
plaine fertile, bien cultivée.
    Une chaîne de hautes montagnes, qui me
parurent être les Mendips, bordait tout l'horizon, et plus loin
encore au nord apparaissaient les cimes bleues d'une autre
chaîne.
    L'Aven scintillant coulait dans la campagne
comme un serpent d'argent dans un parterre fleuri.
    Tout près de son embouchure à deux lieues au
plus de l'endroit où j'étais, s'élevaient les clochers et les tours
de l'imposante ville de Bristol, la Reine de l'Ouest, qui était, et
qui est peut-être encore la seconde cité du royaume.
    Les forêts de mâts qui s'élevaient comme un
bois de pins au-dessus des toits des maison prouvaient l'importance
des relations commerciales tant avec l'Irlande qu'avec les
Colonies, qui avaient fait naître cette florissante cité.
    Sachant que la résidence du Duc était à bien
des milles de la cité dans la direction du comté de Gloucester, et
craignant d'être arrêté et interrogé si je me hasardais à franchir
les portes, je pris à travers champs pour contourner l'enceinte, et
éviter ainsi ce péril.
    Le sentier, que je suivis, me conduisit à une
ruelle champêtre qui, à son tour, déboucha sur une grande route
couverte de voyageurs, les uns à cheval, les autres à pied.
    Comme les troubles, qui régnaient alors,
obligeaient les gens à voyager armés, il n'y avait rien dans mon
équipement qui pût exciter l'attention, et il me fut facile d'aller
mon train parmi les autres cavaliers, sans être questionné, ni
soupçonné.
    À en juger par leur apparence, c'étaient pour
la plupart des fermiers ou de petits gentilshommes, qui se
rendaient à Bristol pour s'informer des nouvelles, ou pour mettre à
l'abri dans une place forte ce qu'ils avaient de plus précieux.
    – Avec votre permission, monsieur, dit un gros
homme aux traits épais, vêtu d'une jaquette de velours, qui
chevauchait à ma gauche, pourriez-vous me dire si Sa Grâce de
Beaufort est à Bristol ou dans sa maison de Badminton ?
    Je lui répondis que je ne pouvais le lui dire,
mais que j'allais moi-même le trouver.
    – Il était hier à Bristol, occupé à faire
faire l'exercice aux volontaires, dit l'inconnu, mais, il faut le
dire, Sa Grâce est si loyaliste et se donne tant de peine pour la
cause de Sa Majesté, que c'est par le plus grand des hasards qu'on
peut mettre la main sur lui. Mais si vous le cherchez, où
voulez-vous aller ?
    – J'irai à Badminton et je l'y attendrai.
Pouvez-vous m'indiquer la route ?
    – Comment ! il ne connaît pas la route de
Badminton ? s'écria-t-il tout ébahi, et ouvrant de grands
yeux. Eh bien, je croyais que l'univers entier la
connaissait ! Vous n'êtes pas de Galles, ni d'un des comtés de
la frontière, monsieur, voilà qui est bien clair.
    – Je suis du Hampshire, dis-je, et je suis
venu d'assez loin pour voir le Duc.
    – Oui, je m'en serais douté, s'écria-t-il en
riant à gorge déployée. Si vous ne savez pas la route de Badminton,
vous n'en savez pas long. Mais j'irai avec vous, je veux être pendu
si je n'y vais pas, je vous montrerai le chemin, et je tenterai ma
chance d'y trouver le Duc. Comment vous appelez-vous ?
    – Je me nomme Micah Clarke.
    – Et moi, je suis le fermier Brown,

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