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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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elle-même, qu'on nomme le monde, ne m'avait jamais séduit au
point qu'il m'en coûtât un gémissement lorsque je la quitterais –
jamais, jusqu'au jour de mon mariage – et c'est là, ainsi que vous
le reconnaîtrez, un fait qui change vos idées sur le prix de la
vie, ainsi que bien d'autres idées.
    Les choses étant ainsi, je me tins ferme, les
yeux fixés sur le gentilhomme en colère, pendant que ses soldats
mettaient les menottes à mes poignets.

X – Des choses étranges qui se passent
dans le Donjon des Botelers.
    – Écrivez les paroles de cet individu, dit le
Duc à son secrétaire. Maintenant, monsieur, il peut se faire que
vous ignoriez que Sa Gracieuse Majesté le Roi m'a conféré pleins
pouvoirs pendant cette période d'agitation, et que j'ai son
autorisation pour agir à l’égard des traîtres sans jury ni juge. À
ce que je comprends, vous avez un grade dans la troupe rebelle
désignée ici sous le nom de régiment de Saxon, de l'infanterie du
comté de Wilts. Dites la vérité, si vous tenez à votre cou.
    – Je dirai la vérité pour quelque chose qui a
plus d'importance que cela, Votre Grâce, répondis je. Je commande
une compagnie dans ce régiment.
    – Et qui est ce Saxon ?
    – Je répondrai de mon mieux sur ce qui me
regardera moi-même, dis-je, mais pas un mot qui puisse compromettre
autrui.
    – Ha ! hurla-t-il, tout bouillant de
colère, voici que notre joli gentilhomme juge à propos de faire le
délicat en matière d'honneur, après avoir pris les armes contre son
Roi. Je vous le déclare, monsieur, votre honneur est déjà en si
fâcheux état que vous pouvez bien y renoncer pour ne songer qu'à
votre sûreté. Le soleil va se coucher à l'ouest. Avant qu'il soit
couché, il peut se faire que ce soit aussi le couchant de votre
vie.
    – Je suis le gardien de mon honneur, Votre
Grâce, répondis-je. Quant à ma vie, si je craignais beaucoup de la
perdre, je ne serais pas ici. Il est bon de vous informer que mon
colonel a juré d'exercer d'exactes représailles, dans le cas où il
m'arriverait malheur, sur vous ou sur toutes les personnes de votre
maison qui tomberont entre ses mains. Cela, je le dis non point
comme une menace, mais comme un avertissement, car je le sais homme
à ne point manquer à sa parole.
    – Votre colonel, comme vous l'appelez, pourra
avoir bientôt assez de difficulté à se sauver lui-même, répondit le
Duc d'un air narquois. Combien d'hommes Monmouth a-t-il avec
lui ?
    Je souris et hochai la tête.
    – Comment ferons-nous pour que ce traître
retrouve sa langue ? demanda-t-il avec colère, en s'adressant
à son Conseil.
    – Je lui mettrais les poucettes, dit un vieux
soldat à mine farouche.
    – J'ai entendu dire qu'une mèche allumée entre
les doigts opère des prodiges, suggéra un autre. Dans la guerre
d'Écosse, Sir Thomas Dalzell a pu convertir par cet argument-là
plusieurs personnes de cette race si entêtée, si endurcie que sont
les Covenantaires.
    – Sir Thomas Dalzell, dit un gentleman âgé,
vêtu de velours noir, a étudié l'art de la guerre chez les
Moscovites, dans leurs rencontres barbares et sanglantes avec les
Turcs. Dieu veuille que nous autres Chrétiens d'Angleterre, nous
n'allions pas chercher nos modèles parmi les idolâtres vêtus de
peaux de bêtes d'un pays sauvage.
    – Sir William voudrait que la guerre se fît
conformément aux règles de la plus pure courtoisie, dit celui qui
avait pris le premier la parole. Une bataille se livrerait comme on
danse un menuet solennel, sans aucune atteinte à la dignité ou à
l'étiquette.
    – Monsieur, répondit l'autre avec vivacité, je
me suis trouvé sur le champ de bataille, alors que vous étiez
encore dans les langes, et j'ai joué de l'épée quand vous aviez à
peine la force d'agiter un hochet. Dans les sièges et dans les
engagements, le métier de soldat veut force et rigueur, mais je dis
que la torture, dont l'emploi a été supprimé par la loi anglaise,
devrait l'être aussi par le droit des gens.
    – Assez, gentilshommes, assez, s'écria le Duc,
voyant que la dispute allait probablement s'échauffer. Nous faisons
grand cas de votre opinion, Sir William, ainsi que de la vôtre,
colonel Marne. Nous les discuterons plus amplement en notre
particulier. Hallebardiers, emmenez le prisonnier, et qu'on lui
envoie un prêtre pour pourvoir aux besoins de son âme.
    – Le conduirons-nous à la chambre de force,
Votre Grâce ? demanda le capitaine des

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