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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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pas cet objet pour la première fois.
    Elle
confirma d’un hochement de tête. Sa curiosité était aiguisée, aussi ne fut-elle
pas longue à prendre une décision.
    —  Je
vais me rendre à Prince Street.
    —  Cela
ne me paraît pas raisonnable, répliqua aussitôt Andrew. L’expédition pourrait
même s’avérer dangereuse. Le ton de la lettre est inquiétant, et je ne peux
t’accompagner car j’ai encore des patients à visiter ce soir.
    —  Je
ne suis pas raisonnable. Et je suis de taille à me défendre seule, je te
remercie.
    —  Certes,
je n’en doute pas une seconde…
    Andrew
eut un soupir désabusé, puis il demanda :
    — As-tu déjà
rencontré Nicholas Ferguson ?
    — Non, mais son
père m’avait un peu parlé de lui. Il est avocat à Birmingham si mes souvenirs
sont exacts. Si j’en crois la lettre, nous ne tarderons pas à faire sa
connaissance puisqu’il doit entrer en relation avec moi.
    Cassandra
se leva, décidée, et tendit la main pour attraper un muffin, mais la coupelle
était vide.
    —  Quel
glouton ! s’écria-t-elle d’un ton de reproche. Tu aurais pu m’en laisser
un !
    — Je n’ai rien
avalé depuis ce matin, se défendit Andrew, la bouche encore pleine du dernier
gâteau.
    Le
front de Cassandra se barra d’un pli soucieux.
    —  Tu
travailles trop, je ne cesse de te le répéter, tu as d’ailleurs l’air fatigué.
Je me rends immédiatement à Londres, ajouta-t-elle après un silence. Si tu le
souhaites, je te ramène là-bas en voiture.
    —  Oui,
s’il te plaît.
    Andrew
suivit son amie dans le couloir avec résignation, les yeux dans le vague.

Chapitre III
    Fondée
en 1755, la vénérable banque Russell était un des établissements financiers les
plus prospères de la Cité de Londres. Située dans King William Street, elle
ressemblait à un majestueux temple antique dont la façade monumentale alliait
la richesse au prestige. Deux colonnes corinthiennes surmontées de chapiteaux
encadraient l’entrée et soutenaient une architrave sur laquelle était inscrit
en lettres immenses « Banque Russell ». Sous les bureaux dans
lesquels besognaient les commis s’étendait un vaste réseau de caves regorgeant
de lingots d’or, de billets de banque, de bijoux et d’objets précieux. Plus au
sud, en direction de la Tamise, étaient creusées d’autres salles pouvant servir
de réserves secrètes et dont seul le directeur de la banque Russell connaissait
l’existence. Celui-ci pouvait y accéder par un passage habilement dissimulé
dans les lambris de son bureau, et une deuxième issue débouchant dans une
maison près du fleuve avait été aménagée quatre ans plus tôt. Car ces caves
n’étaient pas utilisées par le directeur pour y entreposer les richesses de la
banque et celles de ses clients ; elles avaient été détournées de leur
vocation première et servaient désormais de centre névralgique à des activités
nettement moins honorables.
    Dans l’une de ces salles
secrètes, une horloge à balancier sonna les deux heures de l’après-midi. Le
deuxième coup vibra intensément sous la voûte de la pièce, se répercutant sur
les murs drapés d’épaisses tentures de soie écarlate.
    À la
surface, l’activité frénétique de la Cité battait son plein.
    Sous
terre, le Cercle du Phénix était sur le point de se réunir.
    Les
participants, une quinzaine d’hommes au visage masqué d’un loup de velours
noir, attendaient en silence le Commandeur, assis autour d’une longue table
ovale en bois précieux. Seules les lueurs tremblotantes de quelques bougies
disséminées dans la pièce les éclairaient. La pénombre régnait dans la salle,
et des ombres gigantesques et effrayantes dansaient sur les murs ensanglantés.
Une atmosphère lourde d’expectative pesait sur les membres du Cercle. Tous
pressentaient que des nouvelles décisives allaient être annoncées dans les
minutes à venir.
    Une
porte dissimulée dans le mur du fond s’ouvrit en grinçant sur un homme de haute
stature au maintien rigide, boutonné dans une stricte redingote noire. Son
visage austère et intelligent, taillé à coups de hache, était encadré de
favoris grisonnants. Froid comme du marbre, il vint s’asseoir au bout de la
table, salué par des hochements de tête respectueux. Son masque laissait
entrevoir des yeux d’un gris métallique, vifs et perçants, auxquels nul détail
ne semblait échapper.
    —  Messieurs,
commença-t-il d’une voix

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