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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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dans un matin d’automne,
    En un temps orageux, sur les coteaux d’Eldonne.
    « Ces vers ont un sens, sir archer, continua le ménestrel, et qui va aussi directement au but qu’aucune de vos flèches, quoiqu’il puisse y avoir quelque imprudence à en donner l’explication directe. Néanmoins, comme j’ai entière confiance en vous, je n’hésite pas à vous dire que, dans mon opinion, ce jeune chien qui n’attend que le moment de paraître, n’est autre que le célèbre prince écossais Robert Bruce, qui, malgré ses défaites réitérées, n’a point cessé, tandis qu’il est poursuivi par des limiers avides de sang, et entouré par des ennemis de toute sorte, de soutenir ses prétentions à la couronne d’Écosse, en dépit du roi Édouard, aujourd’hui régnant. »
    « Ménestrel, répliqua le soldat, vous êtes mon hôte, et nous sommes assis tous deux en amis pour partager en bonne intelligence ce modeste repas ; je suis forcé de vous dire cependant, quoiqu’il m’en coûte pour troubler notre harmonie, que vous êtes le premier qui ayez jamais osé prononcer en présence de Gilbert Feuille-Verte un seul mot en faveur de ce traître proscrit, Robert Bruce, qui a, par ses rébellions, troublé si long-temps la paix de ce royaume. Suivez mon conseil, et taisez-vous sur ce sujet ; car, croyez-moi, l’épée d’un véritable archer anglais sortira du fourreau sans le consentement de son maître, s’il entend dire quelque chose au préjudice de saint George et de sa croix rouge ; et l’autorité de Thomas-le-Rimeur, ou de tout autre prophète d’Écosse, d’Angleterre ou du pays de Galles, ne sera point regardée comme une excuse valable pour ces inconvenantes prédictions. »
    « Je serais toujours fâché de vous causer la moindre offense, dit le ménestrel, et à plus forte raison de vous faire mettre en colère, lorsque je reçois de vous l’hospitalité. Vous n’oublierez cependant pas, je l’espère, que c’est uniquement sur votre invitation que je mange à votre table, et que, si je vous parle des événemens futurs, je le fais sans avoir la moindre intention de travailler pour ma part à ce qu’ils se réalisent ; car, Dieu m’est témoin, il y a bien des années que je lui demande sincèrement paix et bonheur pour tous les hommes, et surtout gloire et félicité pour le pays des archers, où je suis né moi-même, et que je suis tenu de mentionner dans mes prières avant toutes les autres nations du monde. »
    « Et vous avez raison, répliqua l’archer, car ainsi vous remplissez un devoir indispensable envers le beau pays de votre naissance, qui est le plus riche de tous ceux qu’éclaire le soleil. Il y a cependant quelque chose que je voudrais bien savoir, s’il vous plait de me le dire, et c’est si vous trouvez dans ces rimes grossières rien qui paraisse concerner la sûreté du château de Douglas où nous sommes en ce moment… car, voyez-vous, sire ménestrel, j’ai remarqué que ces parchemins moisis, peu importe leur date et le nom de l’auteur, ont cette certaine coïncidence avec la vérité, que, quand les prédictions qu’ils contiennent sont répandues dans le pays, et occasionent des bruits de complots, de conspirations et de guerres sanglantes, ils sont très aptes à causer les malheurs mêmes qu’ils ne sont censés que prédire. »
    « Il ne serait pas alors très prudent à moi, repartit le ménestrel, de choisir pour texte de mes commentaires une prophétie qui aurait rapport à une attaque de ce château ; car, dans ce cas, je m’exposerais, selon votre raisonnement, au soupçon de vouloir amener un résultat que personne ne regretterait plus vivement que moi. »
    « Je vous donne ma parole, mon cher ami, répliqua l’archer, qu’il n’en sera point ainsi à votre égard ; car d’abord je ne concevrai aucune mauvaise opinion de vous, et je n’irai pas dire ensuite à sir John de Walton que vous méditez mal contre lui ou sa garnison… et, à parler franchement, sir John de Walton ne croirait pas l’individu qui viendrait lui tenir un pareil langage. Il a haute opinion, opinion sans doute méritée, de votre dévouement à votre maîtresse, et il croirait commettre une injustice en soupçonnant la fidélité d’un homme qui a montré qu’il n’hésiterait pas à recevoir la mort plutôt que de trahir le moindre secret de sa noble dame. »
    « En conservant son secret, dit Bertram, je n’ai fait que remplir le devoir

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