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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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dame, et à cet effet pour me rendre dans la sainte église de Douglas, dit l’Anglais, lorsque j’ai eu le bonheur de vous rencontrer ici ; et je ne refuse pas de continuer ma route en ce moment même, concluant une trève d’une heure ; attendu que j’y trouverai bien certainement des amis auxquels je vous confierai en toute assurance, si je venais à succomber dans le combat que nous venons d’interrompre pour le reprendre après le service divin. »
    « Je consens aussi, répliqua Douglas, à cette courte trève ; et je trouverai de même, assurément, assez de bons chrétiens dans l’église qui ne souffriraient pas que leur maître fût accablé sous le nombre. Marchons donc, et que chacun de nous coure la chance de ce qu’il plaira au ciel de lui envoyer. »
    D’après un tel langage, sir John de Walton douta peu que Douglas ne se fût assuré un parti parmi ceux qui y seraient rassemblés ; mais il n’hésitait pas à penser que les soldats de la garnison y seraient assez nombreux pour comprimer toute tentative de soulèvement : au reste c’était un risque qui valait bien la peine qu’on le courût, puisque par là il trouvait l’occasion de placer lady Augusta de Berkely en lieu sûr, ou du moins de faire dépendre sa liberté de l’issue d’une bataille générale, au lieu du résultat précaire d’un combat entre Douglas et lui-même.
    Ces deux illustres chevaliers pensaient intérieurement que la proposition de la dame, quoiqu’elle suspendît le combat pour le moment, ne les obligeait en aucune manière à s’abstenir de profiter des avantages qu’une augmentation de forces, pourrait leur donner de part et d’autre ; et chacun comptait sur la victoire, en puisant ses espérances de supériorité dans l’égalité même de la première lutte. Sir John de Walton était presque certain de rencontrer quelques unes de ses bandes de soldats qui battaient le pays et traversaient les bois par son ordre ; et Douglas, on peut le supposer, ne s’était pas aventuré en personne dans un lieu où sa tête était mise à prix, sans être accompagné d’un nombre suffisant de partisans dévoués placés plus ou moins près les uns des autres, mais toujours de manière à se secourir mutuellement. Chacun donc entretenait l’espérance bien fondée que, en acceptant la trève proposée, il s’assurait un avantage sur son antagoniste, quoiqu’il ne sût exactement ni de quelle manière ni jusqu’à quel point ce succès devait être obtenu.

CHAPITRE XVIII.
 
Les Prophéties.
 
    Son langage était d’un autre monde, ses prédictions étaient étranges, bizarres et mystérieuses ; ceux qui l’écoutaient croyaient entendre un homme dans le délire de la fièvre, qui parle d’autres objets que des objets présens sous ses yeux, et marmotte entre ses dents comme s’il voyait une apparition.
    Ancienne Comédie.
    Ce même dimanche des Rameaux où de Walton et Douglas mesurèrent ensemble leurs redoutables épées, le ménestrel Bertram était occupé à lire l’ancien volume des Prophéties que nous avons déja mentionnées comme ouvrage de Thomas-le-Rimeur, mais non sans de vives inquiétudes relativement au sort de sa maîtresse et aux événemens qui se passaient autour de lui. Comme ménestrel, il désirait un auditeur auquel il pût communiquer les découvertes qu’il faisait dans le livre mystique, et qui en même temps l’aidât à couler les heures. Sir John de Walton lui avait procuré, dans Gilbert Feuille-Verte l’archer, un gaillard qui remplissait bien volontiers le rôle d’auditeur
    Depuis le matin jusqu’au soir,
    pourvu qu’un flacon de vin de Gascogne ou une cruche de bonne ale anglaise demeurât sur la table. On peut se rappeler que de Walton, lorsqu’il fit sortir le ménestrel de son cachot, sentit qu’il lui devait quelques dédommagemens pour les injustes soupçons qui lui avaient valu d’être arrêté, d’autant plus qu’il était un serviteur fidèle, et qu’il s’était montré le discret confident de lady Augusta de Berkely, lorsque vraisemblablement il devait bien connaître tous les motifs et toutes les circonstances du voyage de cette dame en Écosse. Il était donc politique de se concilier sa bienveillance ; et de Walton avait engagé son fidèle archer Gilbert à mettre de côté tout soupçon contre Bertram, mais en même temps à ne pas le perdre de vue, et, s’il était possible, de le tenir en bonne humeur pour le gouverneur du

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