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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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rappeler la soumission qu’il devait à l’Angleterre, les bienfaits qu’il avait reçus de lui-même, et les suites probables de sa faute, s’il était pour quelque chose dans l’insolence d’un jeune étourdi, qui osait braver le pouvoir du gouverneur de la province.
    L’abbé tâcha de se disculper de ces accusations avec la plus vive anxiété. Il jura sur son honneur que la réponse impertinente du jeune homme provenait de l’égarement que la maladie avait opéré dans son cerveau. Il rappela au gouverneur que, comme chrétien et comme anglais, il avait des égards à observer envers la communauté de Sainte-Bride, qui n’avait jamais donné au gouvernement anglais, le moindre sujet de plainte. Tout en parlant, l’ecclésiastique semblait puiser du courage dans les priviléges attachés à son caractère. Il dit qu’il ne pourrait permettre qu’un enfant malade qui s’était réfugié dans le sanctuaire de l’église fût arrêté ni soumis à aucune espèce de contrainte, à moins qu’il ne fût accusé d’un crime spécial susceptible d’être immédiatement prouvé. Les Douglas, famille entêtée, avaient toujours respecté autrefois le sanctuaire de Sainte-Bride, et il n’était pas à supposer que le roi d’Angleterre, fils obéissant et respectueux de l’église de Rome, agirait avec moins de vénération pour les droits de cette église, que les partisans d’un usurpateur, d’un homicide, d’un excommunié tel que Robert Bruce.
    Walton fut fortement ébranlé par cette remontrance. Il savait que, vu l’esprit de l’époque, le pape exerçait une grande prépondérance dans toutes les controverses où il lui plaisait d’intervenir ; il savait que même, dans la contestation relative à la souveraineté, d’Écosse, sa sainteté avait élevé une prétention à ce royaume, prétention qui, vu l’époque, aurait pu l’emporter sur celles et de Robert Bruce et d’Édouard d’Angleterre, et il sentait que son monarque lui aurait peu de gré si par sa faute il fallait qu’il se brouillât encore avec l’Église : d’ailleurs il était aisé de placer une sentinelle de manière qu’Augustin ne pût s’échapper pendant la nuit ; et le lendemain au matin il serait encore aussi bien au pouvoir du gouverneur anglais que si on l’arrêtait de force sur-le-champ. Cependant sir John de Walton exerçait une telle autorité sur le supérieur, qu’il l’engagea, en considération du respect qu’il aurait témoigné d’ici là pour le sanctuaire, à vouloir bien, lorsque cet espace de temps serait expiré, lui prêter assistance et secours de son autorité spirituelle pour qu’on saisit le jeune homme, s’il ne pouvait alléguer des raisons suffisantes pour qu’on agît autrement. Cet arrangement, qui semblait encore permettre au gouverneur de se flatter que cette ennuyeuse affaire, se terminerait d’une façon satisfesante, le porta à ne point refuser le délai qu’Augustin avait plutôt exigé, que sollicité.
    « À votre requête, père abbé, car jusqu’à présent j’ai toujours trouvé en vous un homme vrai, j’accorderai au jeune homme la faveur qu’il demande, avant de le faire conduire en prison, pourvu qu’on ne lui permette pas de sortir du couvent ; et c’est vous qui m’en répondez. Mais, comme de juste, je vous délègue le pouvoir de faire marcher notre petite garnison d’Hazelside, à laquelle je vais moi-même envoyer un renfort dès mon retour au château, dans le cas où il serait nécessaire qu’elle vous prêtât main-forte, ou que les circonstances m’obligeassent à prendre d’autres mesures. »
    « Digne sire chevalier, répliqua le supérieur, je ne pense pas que l’honneur de ce jeune homme doive rendre nécessaire l’emploi de tout autre moyen que celui de la persuasion ; et j’ose dire que vous approuverez vous-même au plus haut degré la manière dont je m’acquitterai de cette commission. »
    L’abbé voulut ensuite remplir les devoirs de l’hospitalité, énumérant les tristes provisions que la sévérité du cloître lui permettait d’offrir au chevalier anglais. Du reste, sir John refusa de prendre aucun rafraîchissement, dit poliment adieu, à l’ecclésiastique, et n’épargna point son coursier avant que le noble animal ne l’eût amené devant le château de Douglas. Sir Aymer de Valence alla le recevoir sur le pont-levis, et lui annonça que tout était au château dans le même état qu’il l’y

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