Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
touchant du doigt, peut-être comprise littéralement, il est l’homme le plus digne de pitié qui respire entre les rives de la Solway et le lieu où nous sommes en ce moment. Suspendez votre curiosité, très digne ecclésiastique, de peur qu’il n’y en ait dans cette affaire plus que je n’en vois moi-même ; de façon que, tandis qu’il me semble que j’ai découvert la véritable explication de ce mystère, je puisse n’avoir pas encore à reconnaître que je vous ai induit en erreur… Holà hé ! sonnez le bouteselle ! cria-t-il par une des fenêtres de l’appartement, et que les hommes qui m’ont accompagné ici se tiennent prêts à battre les bois en s’en retournant. »
    « Sur ma foi ! dit le père Jérôme, je suis fort content que ce jeune casseur de noix m’abandonne enfin à mes propres réflexions. Je déteste qu’un jeune homme prétende savoir ce qui se passe, tandis que les anciens sont obligés d’avouer que tout est mystère pour eux. Une telle, présomption est comme celle de cette maudite folle, sœur Ursule, qui prétendait avec son œil unique lire un manuscrit que je ne pouvais parvenir à déchiffrer moi-même avec le secours de mes lunettes. »
    Cette réplique n’aurait pas extrêmement plu au jeune chevalier, et ce n’était d’ailleurs pas une de ces vérités que l’abbé aurait voulu énoncer de manière qu’il pût l’entendre ; mais sir Aymer lui avait secoué la main, lui avait dit adieu, et il était déja à Hazelside donnant des ordres particuliers au petit détachement d’archers et d’autres soldats qui s’y trouvaient, réprimandant même Thomas Dickson qui, avec une curiosité que le chevalier anglais n’était pas disposé à excuser, avait tâché de recueillir quelques détails sur les événemens de la nuit.
    « Paix, drôle ! dit-il et occupe-toi de ta propre besogne, car je t’assure qu’il viendra un temps où elle exigera toute l’attention dont tu es capable, laissant aux autres le soin de leurs affaires. »
    « Si l’on a des soupçons contre moi, répliqua Dickson d’un ton plutôt bourru et rechigné qu’autrement, il me semble qu’il serait juste qu’on me fît connaître l’accusation qu’on élève contre moi. Je n’ai pas besoin de vous dire que la chevalerie défend à un chevalier d’attaquer un ennemi sans l’avoir défié. »
    « Quand vous serez chevalier, repartit sir Aymer de Valence, il sera encore assez temps pour que nous discutions ensemble l’étiquette qu’on doit observer à votre égard d’après les lois de la chevalerie. En attendant ; vous feriez, mieux de m’apprendre quelle part vous avez prise à l’apparition de ce fantôme guerrier qui poussa le cri de guerre, le cri rebelle des Douglas dans la ville de ce nom. »
    « J’ignore absolument ce dont vous voulez parler, » répliqua le Fermier d’Hazelside.
    « Tâchez donc, dit le chevalier, de ne pas vous mêler des affairés d’autrui, quand même votre conscience vous dirait que vous n’avez rien à craindre pour vos propres actions. »
    À ces mots il s’éloigna sans attendre de réponse. Les idées qui lui remplissaient la tête peuvent se résumer ainsi.
    « Je ne sais comment cela se fait, mais un brouillard n’est pas plus tôt dissipé que nous nous trouvons plongés dans un autre ; je regarde comme certain que la demoiselle déguisée n’est autre que la déesse de l’idolâtrie particulière de Walton, qui nous a valu à lui et à moi tant de peine et même une espèce de mésintelligence pendant ces dernières semaines. Sur mon honneur ! cette belle est vraiment prodigue du pardon qu’elle m’a si franchement accordé, et s’il lui plait d’être moins complaisante pour sir John de Walton, ma foi alors… mais quoi donc ?… Il n’y a dans tout ceci rien qui doive me faire conclure qu’elle me donnerait dans son cœur la place qu’elle vient d’ôter à de Walton. Et quand même elle y serait disposée, pourrais-je profiter d’un tel changement en ma faveur aux dépens de mon ami, de mon compagnon d’armes ? Il y aurait folie même à songer à une chose aussi improbable. Mais ma première aventure de cette nuit demande de sérieuses réflexions. Ce fossoyeur semble avoir fait société avec les morts au point qu’il ne puisse plus tenir compagnie aux vivans ; et quant à ce Dickson d’Hazelside, comme on l’appelle, il n’est pas de tentative contre les Anglais, durant ces interminables

Weitere Kostenlose Bücher