Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
Vom Netzwerk:
cavalières.
    On attendait Memnon, le frère de Priam, ainsi que cinq mille fantassins hittites et cinq cents chars. Nous avions déjà quarante mille soldats troyens ; si nos alliés tenaient parole, nous surpasserions largement les Grecs en nombre au début de l’été.
     
    Sarpédon et Glaucos furent les premiers à arriver. Leur armée était bien équipée mais, en la regardant, je pris la mesure des destructions qu’Achille avait opérées sur la côte. Sarpédon avait dû recruter des jeunes gens inexpérimentés et des hommes d’un certain âge, des paysans mal dégrossis et des bergers des montagnes qui ignoraient tout de la guerre. Fort heureusement ils étaient enthousiastes et Sarpédon n’avait rien d’un sot. Il saurait en faire des soldats. Je discutai de la question avec Hector.
    — Énée, nous pouvons vaincre, déclara Hector.
    — Cela fait cent mille hommes… Combien de Grecs crois-tu qu’il y ait dans le camp opposé ? demandai-je.
    — On aurait peine à faire le compte si quelques esclaves ne s’étaient échappés. Il y en a un que j’aime beaucoup, un Égyptien de naissance, Démétrios. Grâce à lui et à quelques autres, j’ai appris qu’Agamemnon n’a plus que cinquante mille hommes. Et il ne possède que mille chars de guerre.
    — Cinquante mille hommes seulement ? Cela paraît impossible.
    — Pas vraiment. Ils n’étaient que quatre-vingt mille à leur arrivée. Selon Démétrios, dix mille d’entre eux sont devenus trop âgés pour porter les armes et Agamemnon n’en a pas fait venir d’autres de Grèce – il a préféré peupler de colons ses nouveaux territoires. Cinq mille soldats sont morts à la suite d’une épidémie, il y a deux ans. Dix mille hommes de la deuxième armée ont été tués ou sont à présent invalides et cinq mille autres sont repartis en Grèce, victimes du mal du pays. Voilà pourquoi j’estime qu’ils sont cinquante mille, Énée.
    — En ce cas, dis-je, nous devrions pouvoir les réduire en poussière.
    — Voilà qui est parler ! s’exclama Hector, enthousiaste. Me soutiendras-tu quand je demanderai à père de mener notre armée dans la plaine ?
    — Mais ni les Hittites ni les Amazones ne sont encore arrivés.
    — Nous n’en aurons pas besoin.
    — Les Grecs sont bien plus aguerris que nous. Et leurs troupes bénéficient d’excellents chefs.
    — Nous manquons d’expérience, je l’admets, mais je ne suis pas d’accord avec toi sur les chefs. Nous pouvons compter sur un bon nombre de valeureux guerriers – toi, par exemple. Et il y a Sarpédon, fils de Zeus. Ses troupes le vénèrent. Enfin il y a Hector, ajouta-t-il, quelque peu embarrassé.
    — C’est différent, dis-je. Que représente Hector pour les Dardaniens ou Énée pour les Troyens ? Et qui hors de la Lycie connaît le nom de Sarpédon, fils de Zeus ou non ? Les Grecs, eux, sont célèbres. Songe à Agamemnon, Idoménée, Nestor, Achille, Ajax, Teucer, Diomède, Ulysse, Mérione et bien d’autres encore ! Même leur chirurgien, Machaon, est un brillant soldat. Et tous les soldats grecs connaissent ces noms. Ils pourraient te préciser ce que tel ou tel chef aime manger, ou quelle est sa couleur préférée. Non, Hector, les Grecs forment une nation qui combat sous les ordres du roi des rois, Agamemnon, alors que nous sommes divisés en factions rivales, jalouses les unes des autres.
    — Tu n’as que trop raison, soupira Hector après m’avoir longtemps regardé. Mais, une fois au cœur de la bataille, notre armée polyglotte n’aura plus qu’un seul but : chasser les Grecs d’Asie Mineure. Ils ne se battent que par appât du gain tandis que nous luttons pour survivre !
    — Hector, tu es un incurable idéaliste ! Quand une lance te menace, te demandes-tu si l’adversaire en veut à ta fortune ? Les Grecs, tout comme nous au milieu d’un combat, se battent pour survivre.
    Ne voulant pas commenter ma dernière remarque, il remplit de nouveau nos coupes de vin.
    — Ainsi tu as l’intention de demander la permission de faire combattre l’armée hors de la cité ?
    — Oui, acquiesça Hector. Aujourd’hui même. Et dire que pour moi nos murailles sont devenues des obstacles, et le palais une prison !
    — Parfois c’est ce que nous aimons le plus qui cause notre perte.
    — Comme tu es étrange, Énée ! Tu ne crois donc à rien ? Tu n’aimes donc rien ?
    — Je crois en moi, et je m’aime, répliquai-je.
    Priam

Weitere Kostenlose Bücher