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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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d’espions. Thersite et Sinon m’y accueillirent chaleureusement.
    — Quelles nouvelles ? demandai-je en m’asseyant.
    — Une seule. J’étais sur le point d’aller te chercher, dit Thersite.
    — Ah ! Explique-toi.
    — Alors que la bataille se terminait, un nouvel allié, lointain cousin de Priam, est arrivé : Rhésos.
    — Combien de soldats ?
    — Pas un seul, s’esclaffa Thersite. Rhésos n’est qu’un hâbleur. Il se déclare allié, mais réfugié serait plus exact, car on l’a chassé de chez lui. Il conduit un attelage de trois magnifiques chevaux blancs dont a parlé un oracle troyen. On dit qu’ils sont les fils immortels du cheval ailé Pégase, aussi rapides que Borée et aussi sauvages que Perséphone avant qu’Hadès ne la capture. Lorsqu’ils auront bu l’eau du Scamandre et mangé l’herbe de Troie, la cité ne tombera jamais. Selon l’oracle, cette promesse a été faite par Poséidon, qui est pourtant censé être à nos côtés.
    — En ce cas, ont-ils déjà mangé l’herbe de Troie et bu l’eau du Scamandre ?
    — Ils ont mangé l’herbe mais refusé de boire l’eau du Scamandre.
    — Qui pourrait le leur reprocher ? Je ne la boirais pas moi-même !
    — Priam en a fait rapporter quelques seaux puisés en amont, ajouta Sinon. Il a décidé que ce serait l’occasion idéale pour une cérémonie publique, demain à l’aube. En attendant, les chevaux ont soif.
    — Voilà qui est fort intéressant… Je me dois d’aller voir ces bêtes fabuleuses ! Cela donnerait plus d’éclat à mon image, si je conduisais un attelage de chevaux blancs… Mais où pourrai-je les trouver ?
    — Nous ne sommes pas encore parvenus à le découvrir, remarqua Thersite en fronçant les sourcils. Tout ce que nous savons, c’est qu’ils sont cantonnés quelque part dans la plaine, avec l’armée troyenne.
    Diomède, Agamemnon et Ménélas m’attendaient devant chez moi.
    — Achille va bien, dis-je au grand roi.
    -- Les dieux soient loués ! Je peux enfin dormir tranquille !
    Dès qu’il fut parti en compagnie de Ménélas, j’entrai chez moi avec Diomède et appelai un esclave.
    — Apporte-moi une cuirasse légère et deux poignards.
    — Je ferais bien d’aller m’habiller comme toi, dit Diomède.
    — Rendez-vous sur le gué du Simoïs.
    — Allons-nous dormir ce soir ?
    — Plus tard, plus tard ! Peut-être…
     
    Vêtu d’une souple cuirasse de cuir noir, deux poignards glissés dans la ceinture, Diomède me rejoignit sur le gué du Simoïs. À pas de loup, nous nous faufilâmes dans l’obscurité jusqu’à l’extrémité du pont, là où les fossés rejoignaient la palissade.
    — Qu’est-ce que nous cherchons ? chuchota Diomède.
    — J’ai très envie de conduire un attelage de chevaux blancs immortels.
    — Et où se trouve-t-il, ce fameux attelage ?
    — Je n’en sais rien encore. Quelque part dans l’obscurité.
    — Alors nous cherchons une aiguille dans une meule de foin…
    Je lui serrai le bras.
    — Chut ! Voilà quelqu’un.
    En moi-même je remerciai ma protectrice, la chouette de Pallas Athéna, qui mettait toujours la chance sur mon chemin. Nous nous cachâmes dans le fossé et attendîmes.
    Un homme émergea de l’obscurité ; son armure tintait. Il fallait être un piètre espion pour se déplacer dans un tel accoutrement ! De surcroît, il n’eut pas la présence d’esprit d’éviter un endroit éclairé par la lune, qui illumina un instant sa silhouette. C’était un petit homme rondouillard, en tenue d’apparat, arborant le casque troyen surmonté d’un plumet pourpre. Nous le laissâmes s’approcher à deux pas de nous avant de bondir. Je lui mis ma main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Diomède l’immobilisa et nous le plaquâmes lourdement dans l’herbe. Il nous regarda de ses yeux ronds exorbités, tremblant comme une feuille. Ce n’était pas un des hommes de Palamède. Quelqu’un qui travaillait pour son propre compte, à mon avis.
    — Qui es-tu ? grondai-je.
    — Dolon, parvint-il à dire.
    — Que fais-tu ici, Dolon ?
    — Le prince Hector a demandé à des volontaires d’aller voir dans ton camp si Agamemnon a l’intention de faire une sortie demain.
    — Un homme est arrivé ce soir. Rhésos. Où campe-t-il ? demandai-je en caressant la lame de mon poignard.
    — Je ne sais pas, répondit-il d’une voix chevrotante.
    Diomède se pencha, lui coupa une oreille et

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