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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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d’Automédon.
    — Trouve Agamemnon ! dis-je en haletant.
    Je laissai glisser mon bouclier au sol avec un soupir de soulagement. On ne peut être mieux protégé, mais quel poids !
    Tous les chefs étaient revenus. Je m’arrêtai à côté de Diomède et d’Idoménée. Savourant la victoire, Agamemnon était à nouveau le roi des rois. Il avait au bras une blessure qu’il avait bandée avec un morceau de toile. Une à une, des gouttes de sang tombaient à terre, mais il ne semblait pas y prêter attention.
    — Ils battent en retraite sur tout le front, disait Ulysse. Cependant ils ne semblent pas avoir l’intention de se réfugier à l’intérieur de la cité – du moins pas pour le moment. Hector estime qu’il a encore une chance de gagner. Inutile de nous presser. Seigneur, si nous faisions ce que nous avons fait pendant neuf ans ? poursuivit Ulysse en levant les yeux vers Agamemnon, comme s’il venait d’avoir une idée lumineuse. Si nous divisions notre armée en deux et tentions de faire une percée dans leurs rangs ? À environ une lieue d’ici, le Scamandre décrit une grande boucle vers l’intérieur en direction des murs de la cité. Hector se dirige déjà par là. Si nous pouvions les forcer à étirer leur front entre les deux côtés de la boucle, nous pourrions nous servir de la deuxième armée pour en pousser au moins la moitié au fond de cette poche, tandis que le reste d’entre nous continuerait de faire avancer l’autre moitié en direction de Troie. Nous n’arriverons pas à grand-chose avec ceux qui s’enfuiront vers Troie, mais nous pourrons massacrer ceux qui seront enfermés dans les bras du Scamandre.
    C’était un plan excellent. Agamemnon le comprit tout de suite.
    — D’accord. Achille et Ajax, prenez les unités que vous préférez dans ce qui fut la seconde armée et occupez-vous des Troyens qui se trouveront pris dans la boucle du Scamandre.
    — Seulement si tu t’assures qu’Hector ne se réfugie pas dans la cité, répondis-je en manière de provocation.
    — Entendu, acquiesça Agamemnon.
     
    Ils furent pris au piège comme des poissons dans une nasse. Nous rattrapâmes les Troyens au moment où ils arrivaient à l’ouverture de la boucle du fleuve. Là-dessus, Agamemnon fit charger son infanterie au centre et les dispersa. Ils n’avaient aucun espoir de parvenir à se retirer en bon ordre, face à l’énorme masse d’hommes déployée. Sur la gauche, Ajax et moi retenions nos troupes jusqu’à ce qu’une bonne moitié des Troyens en fuite se rendît compte qu’ils s’étaient engagés dans une impasse. Alors nous leur barrâmes l’unique voie de sortie. Je rassemblai mon infanterie et la fis pénétrer dans la boucle, Ajax fit la même chose par la droite. Les Troyens, pris de panique, tournaient en rond désespérément, reculaient sans cesse et leurs derniers rangs finirent par se trouver au bord du fleuve. La masse des hommes qui battaient toujours en retraite devant nous les poussait inexorablement ; tels des moutons au bord d’une falaise, ceux qui se trouvaient à l’arrière commencèrent à tomber à l’eau.
    Le dieu Scamandre fit la moitié de notre travail ; tandis qu’Ajax et moi mettions en pièces des soldats qui imploraient notre pitié à grands cris, il en noyait par centaines. De mon char, je vis que l’eau était plus claire et le courant plus fort que d’habitude ; le Scamandre était en crue. Les malheureux qui perdirent pied sur la rive n’eurent aucun espoir de jamais se rétablir pour lutter contre le courant, car leur armure et la panique les handicapaient. Mais pourquoi donc le Scamandre était-il en crue ? Il n’avait pas plu. Alors je regardai en direction du mont Ida ; des nuées orageuses déferlaient dans le ciel et les collines au-delà de Troie étaient coupées de nous par un rideau de pluie opaque.
    Je remis ma Vieille Pélion à Automédon et descendis de mon char, la hache à la main. Incapable de supporter le poids de mon bouclier, je décidai de m’en séparer, mais Patrocle n’était plus là pour protéger mes arrières. Avant d’engager le combat, j’appelai un des hommes chargés de l’équipement. Je devais à Patrocle douze jeunes nobles troyens, pour en garnir sa tombe. La terrible folie sanguinaire s’empara à nouveau de moi, en une soif inextinguible. Même sur la rive du fleuve je ne m’arrêtai pas et au contraire entrai dans l’eau à la poursuite des hommes

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