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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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écrasâmes les Amazones, car elles n’avaient plus le cœur à se battre après la mort de Penthésilée. Elles continuèrent pourtant à lutter jusqu’à l’anéantissement. C’était leur première incursion dans le monde des hommes. Je cherchai le corps de Penthésilée, mais il demeurait introuvable. À la tombée du jour, un des Myrmidons vint me voir.
    — J’ai vu qu’on emportait le corps de la reine.
    — Qui ? Et en quel endroit ?
    — Le roi Diomède. Il est arrivé avec plusieurs Argiens, a dévêtu le corps, l’a attaché par les talons à son char et est reparti avec l’armure et le cadavre.
    Diomède  ? J’étais stupéfait. Quand les hommes commencèrent à nettoyer le champ de bataille, j’allai lui demander des comptes.
    — Diomède, as-tu emporté ma prise, la reine des Amazones ?
    — Oui ! glapit-il en me foudroyant du regard. Je l’ai jetée dans le Scamandre !
    — Et pourquoi donc ? lui demandai-je poliment.
    — Pourquoi pas ? Tu as tué mon cousin Thersite. Un de mes hommes t’a vu le frapper alors qu’il te tournait le dos. Tu as mérité de perdre la reine et son armure.
    — Tu as agi un peu vite, mon ami, répliquai-je en serrant les poings. Demande à Automédon ce qu’avait dit Thersite.
    Avec plusieurs de mes Myrmidons, je partis à la recherche de la reine, sans grand espoir de la trouver. Le Scamandre était à nouveau en crue. Pendant les douze jours où les Troyens avaient pleuré Hector, nous avions colmaté les brèches des rives afin de mettre notre camp à l’abri des eaux, mais il avait encore plu sur le mont Ida.
    La nuit était tombée ; nous allumâmes des torches et parcourûmes la berge, regardant sous les buissons et sous les saules. Quelqu’un cria. La reine était là, flottant au gré du courant, retenue par une longue tresse de cheveux qui s’était prise dans une branche du saule auquel je m’étais accroché. Je la sortis de l’eau, l’enveloppai dans une couverture et la déposai sur le dos de sa jument blanche qu’Automédon avait trouvée, errant sur le champ de bataille déserté.
    Quand je rentrai chez moi, Briséis m’attendait.
    — Mon amour, Diomède est venu t’apporter un paquet, avec ses excuses les plus sincères. Il a dit qu’il en aurait fait autant à Thersite.
    Il était venu me remettre les affaires de Penthésilée. Je l’enterrai dans le tombeau où se trouvait Patrocle avec son armure, le visage recouvert d’un masque d’or, sa jument blanche abattue à ses pieds, afin qu’elle ne fût pas séparée de sa monture dans le royaume des morts.
    Le lendemain et le surlendemain, les Troyens ne se manifestèrent pas. J’allai voir Agamemnon, me demandant ce qui allait se passer à présent. Ulysse était avec lui, plus joyeux et plus confiant que jamais.
    — Sois sans crainte, Achille, ils sortiront à nouveau de la cité. Priam attend Memnon, qui arrive avec nombre de régiments d’élite, des soldats hittites, achetés au roi Hattusilis. Selon mes agents, ils ne seront pas là avant une demi-lune. Entre-temps nous avons un problème plus urgent à régler. Seigneur, voudrais-tu l’expliquer ?
    — Mais certainement, répondit notre grand roi d’un ton condescendant. Achille, cela fait huit jours que nous n’avons pas vu arriver de navire de ravitaillement en provenance d’Assos. Je suppose que les Dardaniens ont attaqué le port. Voudrais-tu emmener des troupes et aller voir ce qui s’y passe ? Nous ne pouvons combattre Memnon et ses Hittites le ventre creux. Nous ne pouvons pas non plus les combattre si notre effectif n’est pas au complet. Peux-tu redresser la situation à Assos et revenir au plus vite ?
    — Oui, seigneur. Il me faudra dix mille soldats, mais pas des Myrmidons. Puis-je avec ta permission prendre d’autres hommes ?
    — Comme tu le souhaites ! répliqua le roi, d’excellente humeur.
     
    À Assos, la situation était telle qu’Agamemnon l’avait imaginée. Les Dardaniens avaient assiégé notre base. Il fallut livrer un combat acharné pour pouvoir sortir de notre camp et les mettre en pièces à terrain découvert. C’était une armée disparate et déguenillée ; quinze mille hommes recrutés sans doute tout au long de la côte par celui qui régnait sur Lyrnessos en ruines. Selon toute vraisemblance, ils se rendaient à Troie, mais n’avaient pu résister à la tentation de prendre Assos en chemin. Cependant, les murs les avaient tenus en respect et

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