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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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Grâce à leur rapidité et à leur précision, et parce que mon père et moi avions toujours encouragé chez eux l’initiative et la faculté d’adaptation, ils s’en tirèrent fort bien et contraignirent les Amazones à battre en retraite. Coûteuse victoire. Le champ de bataille était jonché de cadavres de Myrmidons. Encouragés, ils étaient prêts à tuer d’autres Amazones et d’autres chevaux encore.
    Je me hissai à côté d’Automédon et cherchai Penthésilée des yeux. Elle était là, parmi ses femmes, et faisait de son mieux pour les rassembler. Je fis signe à Automédon.
    — Sus à la reine !
    Depuis mon char, je menai la charge contre ses troupes avant qu’elles ne fussent prêtes. Cependant, quelques flèches nous accueillirent et Automédon dut prendre son bouclier pour se protéger. Je ne pus m’approcher de la reine. Par trois fois elle nous repoussa tout en s’efforçant de reformer ses lignes. Automédon, essoufflé et en larmes, ne parvenait pas à maîtriser mes trois étalons blancs aussi bien que le faisait Patrocle.
    — Donne-moi les rênes.
    J’appelai chaque animal par son nom – Xanthos, Balios et Podargos – et lui demandai de faire tout son possible. Ils m’entendirent, bien que Patrocle ne fût plus là pour répondre à leur place.
    Sans que j’eusse besoin de me servir du fouet, ils repartirent. Ils étaient de taille à repousser de l’encolure les chevaux des Amazones. Lançant mon cri de guerre, je rendis les rênes à Automédon et saisis la Vieille Pélion. La reine Penthésilée était à ma portée et ses guerrières plus que jamais en ordre dispersé. La malheureuse ! Elle n’était pas très douée pour le commandement. J’étais de plus en plus près… Elle dut faire un écart pour éviter de heurter mon attelage de front. Ses yeux pâles étincelaient de rage, elle présentait le flanc à la Vieille Pélion. Cependant, au lieu de l’attaquer, je la saluai et donnai l’ordre du repli.
    Une jument sans cavalière avait les pattes prises dans ses rênes. Comme Automédon passait près d’elle, je tirai les rênes de sous les sabots de l’animal et l’obligeai à nous suivre. Une fois sorti de la mêlée, je descendis du char et regardai la jument. Aimerait-elle l’odeur des hommes ? Pourrais-je m’asseoir dans ce cadre de cuir ?
    — Que fais-tu, Achille ? me demanda Automédon, tout pâle.
    — Penthésilée n’a pas eu peur de mourir. Elle mérite une plus belle mort. Je vais la combattre d’égal à égal, hache contre hache. À cheval.
    — Es-tu fou ? Nous ne savons pas monter à cheval.
    — Pas encore, mais après avoir vu comment s’y prennent les Amazones, nous crois-tu incapables d’apprendre ?
    Je grimpai sur le dos de la jument en me servant d’une roue de mon char pour l’atteindre. J’eus un mal inouï à me glisser dans le cadre trop étroit dont les rebords saillaient. Mais, une fois installé, je fus stupéfait. Il était si facile de se tenir droit et de garder son équilibre ! La seule difficulté provenait de mes jambes, qui pendaient sans aucun appui. La jument tremblait mais, par chance, c’était un animal placide. Quand je lui donnai une tape sur le flanc et tirai sur les rênes pour lui faire faire demi-tour, elle obéit. J’étais sur ma monture ; j’étais le premier homme à monter à cheval !
    Automédon me passa ma hache. Un de mes Myrmidons accourut, souriant, et me remit le petit bouclier rond d’une Amazone.
    Suivi des Myrmidons qui poussaient des cris de joie, je chargeai parmi les guerrières, en quête de leur reine. Ma monture se frayait lentement un chemin dans la mêlée. Elle s’était habituée à moi. Quand j’aperçus la reine, je lançai mon cri de guerre et fonçai vers elle.
    Tout en poussant un étrange hululement, Penthésilée fit volte-face et, serrant les genoux, incita sa jument blanche à avancer. Elle mit son arc en bandoulière et, de sa main droite, saisit une hache dorée. Puis d’un ton sec, elle intima l’ordre à ses guerrières de se replier et de former un demi-cercle. Mes Myrmidons s’empressèrent d’en faire autant de l’autre côté.
    — Tu es Achille ? questionna la reine dans un grec affreux.
    — Oui, c’est moi.
    Elle s’approcha, sa hache posée sur l’encolure de sa jument, son bouclier bien calé. Comme je n’avais aucune expérience de ce nouveau genre de duel, je décidai de lui laisser prendre des initiatives, comptant sur ma

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