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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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continent, que la fumée des feux ne trahissait point notre présence en s’élevant au-dessus des collines.
    Les jeunes officiers avaient choisi Achille comme chef et le prenaient à présent comme exemple. Depuis la mort d’Iphigénie, il avait évité tout contact avec moi. Plus d’une fois je l’avais aperçu, mais il avait fait mine de ne pas me voir. Il ne perdait pas de temps, ne laissant jamais les Myrmidons oisifs. Chaque jour, il les entraînait ; ces sept mille hommes étaient les soldats les plus capables que j’eusse jamais vus. Pélée et son fils avaient préféré la qualité au nombre. Aucun d’eux n’avait plus de vingt ans, tous étaient des soldats de métier, et non des volontaires plus habitués à pousser la charrue ou à fouler le raisin. Aucun n’était marié. C’était une bonne chose. Seuls les jeunes gens sans femmes ni enfants courent au combat sans se soucier de leur destin.
    Sept jours plus tard, la délégation était de retour. Mes trois ambassadeurs vinrent aussitôt me voir.
    — Ils ont refusé de nous rendre Hélène, Agamemnon ! déclara mon frère en frappant du poing sur la table.
    — Calme-toi, Ménélas ! Jamais je n’ai cru qu’ils nous la rendraient. L’as-tu vue, au moins ?
    — Non, ils l’avaient cachée. On nous a escortés jusqu’à la citadelle. Priam, assis sur son trône, ma demandé ce que je voulais cette fois-ci. J’ai répondu : « Hélène » et il s’est esclaffé ! Si son damné fils avait été là, je l’aurais tué sur-le-champ !
    — Et ils t’auraient tué aussi vite. Continue.
    — Selon Priam, Hélène serait venue de son plein gré, elle ne souhaiterait nullement retourner en Grèce et considérerait Pâris comme son époux légitime. Priam a même insinué que j’avais usurpé le trône de Lacédémone et qu’après la mort de ses deux frères, Castor et Pollux, c’est elle , la fille de Tyndare, qui aurait dû être reine de plein droit ! Moi , je ne serais donc qu’un vulgaire pantin.
    — Continue, Ménélas.
    — Alors j’ai remis à Priam la tablette rouge de déclaration de guerre. Il a été stupéfait. Sa main a tremblé si fort que la tablette est tombée par terre et s’est brisée. Tout le monde a sursauté. Hector a ramassé les fragments et s’en est allé avec.
    — Pourquoi n’es-tu pas aussitôt rentré ? demandai-je.
    Il eut l’air penaud et resta coi. Je savais pourquoi. Il avait espéré revoir Hélène.
    — Mais comment cette première audience s’est-elle terminée ? questionna Palamède.
    — Le fils aîné de Priam, Déiphobos, a instamment prié son père de nous faire tuer. Anténor s’est alors avancé et a proposé de nous loger. Il a invoqué Zeus l’Hospitalier et interdit qu’un Troyen lève la main sur nous.
    — Comme c’est curieux de la part d’un Dardanien ! Courage, frère ! Tu auras très bientôt l’occasion de laver ton honneur bafoué. Mais pour le moment, va te coucher.
    Quand nous fûmes seuls, Nestor, Ulysse, Palamède et moi, je pus enfin savoir ce qui m’intéressait. Ménélas était allé à Troie mais, pendant l’année que durèrent les préparatifs de guerre, il n’avait pu nous donner que de très vagues renseignements sur la hauteur de ses murs, le nombre d’hommes que Priam pouvait appeler aux armes et ses alliances avec le reste des pays d’Asie Mineure…
    — Nous devons nous hâter, seigneur, déclara Palamède.
    — Pourquoi ?
    — Troie est sous l’emprise d’hommes sages et de sots. Priam est à la fois un sage et un sot. Parmi ses conseillers, c’est pour Anténor et un jeune homme du nom de Polydamas que j’ai éprouvé le plus de respect. Déiphobos est une tête brûlée. C’est le fils de Priam et de la reine Hécube, mais il ne joue aucun rôle à la Cour, et ce n’est pas lui l’héritier.
    — En qualité d’aîné, il devrait pourtant l’être.
    — Dans son temps, Priam s’est conduit en véritable bouc. Il se targue d’avoir cinquante fils, que lui ont donnés la reine, ses autres femmes et ses nombreuses concubines. J’ai cru comprendre qu’il a plus de cent filles. Il dit que les plus belles sont offertes en mariage à ses alliés, tandis que les laides tissent le jour durant pour orner le palais de tentures magnifiques.
    — Parle-moi plutôt du palais.
    — Il est immense. Aussi vaste, à mon avis, que l’ancienne demeure de Minos à Cnossos. Chacun des enfants mariés de Priam possède

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