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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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aurait été une excellente tactique.
    — Malheur aux hommes si ceux de ton espèce détiennent un jour le commandement, Ulysse ! dis-je, fatigué de discuter. Allons nous coucher. Demain je tiendrai conseil et, après-demain à l’aube, nous partirons.
    -- Comment va Philoctète ? demanda Ulysse en sortant.
    --  Machaon dit qu’il n’y a plus d’espoir.
    --  Je suis désolé. Que va-t-on faire de lui ?
    --  L’emmener serait insensé. Il restera ici.
    --  Certes, seigneur, mais nous ne pouvons pas non plus le laisser ici. Dès que nous aurons le dos tourné, les habitants de Ténédos l’égorgeront. Envoie-le à Lesbos. Ce sont des gens plus civilisés, ils ne s’en prendront pas à un malade.
    —  Il ne survivra pas au voyage, protesta Nestor.
    —  Ce sera un moindre mal.
    — Tu as raison, Ulysse, répliquai-je. Il ira à Lesbos.
    — Merci. Je vais de ce pas l’avertir.
    — Il ne pourra t’entendre, Ulysse. Il est dans le coma depuis trois jours.

13
    Récit d’Achille
     
    Agamemnon souhaitait être le premier à débarquer, mais une nouvelle prophétie de Calchas le fit changer d’avis : le premier roi qui mettrait pied sur le sol troyen mourrait au cours de la première bataille. Je haussai les épaules. Condamné par les dieux, pourquoi m’inquiéterais-je ? Au moins mon trépas serait-il glorieux.
    Nous avions tous nos ordres d’embarquement et de débarquement. Patrocle et moi, debout sur le gaillard d’avant de mon vaisseau amiral, regardions les navires qui voguaient devant nous, fort peu nombreux car nous étions parmi les premiers. Le vaisseau amiral d’Agamemnon était en tête, flanqué de l’énorme convoi de Mycènes à sa gauche et des navires d’Iolaos, roi de Phylacae, à sa droite. Je les suivais. Ajax et les autres étaient derrière moi.
    Les dieux ne nous furent point favorables ce jour-là. Dès que le septième navire eut contourné la pointe de Ténédos, de grands nuages de fumée s’élevèrent du cap Sigée pour donner l’alarme. Les Troyens avaient appris que nous étions déjà dans les parages et ils nous attendaient.
    Nous avions l’ordre de prendre Sigée, puis de foncer sur la cité. Quand mon navire pénétra dans le détroit, je vis les troupes troyennes alignées sur le rivage. Même les vents étaient contre nous. Il nous fallut ferler les voiles et sortir les rames. La moitié de notre armée était éprouvée avant même de combattre. Et, comble de malheur, le courant qui venait de l’Hellespont était lui aussi contre nous ! Il fallut ramer toute la matinée pour atteindre la terre ferme, pourtant toute proche.
    Je constatai que l’ordre de préséance avait été changé. Iolaos était maintenant en tête. Maudissait-il son destin ou s’en réjouissait-il ? Il avait été désigné premier à débarquer. Selon Calchas, il allait donc mourir.
    L’honneur m’imposait d’exiger un plus grand effort de mes rameurs, mais la prudence m’incitait à faire en sorte que mes Myrmidons eussent encore du souffle pour combattre.
    -- Tu ne peux rattraper Iolaos, dit Patrocle, qui lisait dans mes pensées. Ce qui doit arriver arrivera.
    Ce n’était pas mon premier combat – je m’étais déjà battu aux côtés de mon père – mais ce n’était rien, comparé à ce qui nous attendait sur la plage de Sigée. Les Troyens s’alignaient par milliers et il en venait toujours d’autres.
    — Patrocle, dis-je, va à l’arrière et appelle Automédon sur le navire qui nous suit. Qu’il demande à ses timoniers de se rapprocher de nous et de transmettre le message à tous les navires. Pour débarquer, ses hommes doivent passer par mon pont et tous les autres doivent en faire autant. Sinon nous n’aurons jamais assez de troupes sur le rivage pour éviter un massacre. Il se hâta d’exécuter mon ordre. Automédon obéit, son navire se rapprocha immédiatement du nôtre. Les autres navires le suivaient. Nous formions un pont flottant. Mes hommes abandonnèrent les rames pour s’armer. Notre élan était suffisant pour nous mener jusqu’au rivage. Il n’y avait que dix navires devant moi et le premier appartenait à Iolaos.
    La proue s’enfonça dans les galets et le navire stoppa ; Iolaos, debout à l’avant, hésita un instant puis lança le cri de guerre de Phylacae, sauta par-dessus bord, aussitôt suivi de ses hommes qui entonnèrent leur chant de guerre. Quoique l’ennemi les surpassât considérablement en nombre, ils lui

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