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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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Troie, dis-je en le dévorant des yeux.
    --Connais-tu une raison pour laquelle je devrais venir ?
    -- Non, répondis-je en souriant.
    — J’aime ton sourire, mais tu es en colère. Pourquoi ?
    — Ça ne te regarde pas.
    — Tu t’es querellée avec Pâris, n’est-ce pas ?
    — Pas du tout. Se disputer avec Pâris est aussi difficile que de prendre du vif argent.
    — C’est vrai.
    Là-dessus il me caressa le sein gauche.
    — Les seins nus sont une mode intéressante, Hélène, mais cela excite les hommes.
    Je baissai les paupières et fis la moue.
    — Je suis heureuse de l’apprendre, murmurai-je.
    Attendant un baiser, je me penchai vers lui, les yeux toujours fermés, mais il était parti quand je les rouvris.
    Plus question de m’ennuyer. J’allai à l’assemblée suivante, avec la ferme intention de séduire Énée. Il n’était pas là. Je demandai à Hector en passant ce qu’était devenu son cousin de Dardanie. Il me répondit qu’Énée avait sellé ses chevaux pendant la nuit et était rentré chez lui.

17
    Récit de Patrocle
     
    Les États d’Asie Mineure pansaient leurs blessures et leurs rois s’étaient réfugiés dans les contreforts des vastes montagnes qui appartiennent aux Hittites. Ils craignaient d’aller à Troie et de se retrouver tous en un même endroit, parce qu’ils n’avaient aucune idée du lieu où nous allions frapper. Mais leur sort était réglé : nous naviguions suffisamment loin de la côte pour qu’on ne pût point nous apercevoir de la terre et nous étions plus mobiles qu’eux car les routes étaient difficilement praticables dans ce pays de vallées encaissées. Les nations d’Asie Mineure communiquaient entre elles par la mer dont nous avions la maîtrise.
    Durant la première année, nous interceptâmes de nombreux navires qui transportaient à Troie des armes et des vivres, mais nos ennemis cessèrent bientôt d’envoyer ces convois, quand ils se rendirent compte que c’étaient les Grecs et non Troie qui en profitaient. Nous étions trop nombreux pour eux ; aucune des cités éparpillées le long de la côte ne pouvait nous vaincre et leurs murailles ne pouvaient nous arrêter. En deux ans nous avions mis à sac dix cités.
    Quand nous sillonnions les mers, Phénix donnait toujours à son second la responsabilité d’acheminer le ravitaillement entre Assos et Troie et nous escortait avec deux cents navires vides pour y entasser le butin. Leur coque s’enfonçait dans l’eau quand nous nous éloignions d’une cité en flammes et les transports de troupes grinçaient sous le poids du surplus. Achille était sans pitié. Il ne faisait jamais quartier et rejetait toute demande de reddition. Ceux que nous ne pouvions emmener en esclavage ou vendre en Égypte et à Babylone étaient tués. Une fois qu’il avait mis son armure, Achille était aussi implacable que la bise du nord. « Nous avons un seul objectif, disait-il, assurer la suprématie des Grecs et anéantir toute résistance pour le jour où les nations grecques enverront leur excédent de population en Asie Mineure. » Son nom était haï tout le long de la côte.
    Nous entrions dans notre troisième année, Assos revenait lentement à la vie ; la neige fondait, les arbres bourgeonnaient. Nulle querelle ou différend entre nous. Nous reconnaissions un seul chef, Achille. Soixante-cinq mille hommes étaient cantonnés à Assos. Il y avait toujours l’un des chefs permanents en garnison dans la cité, en cas d’attaque venant de Dardanie après le départ de la flotte. Achille était souvent en mer et comme je ne voulais pas en être séparé, je l’accompagnais.
    Quand nous rentrâmes à Assos après une campagne d’hiver tardive en Lycie (Achille semblait avoir conclu un pacte avec les dieux de la mer car nous naviguions sans encombre, hiver comme été), Ajax attendait sur la plage pour nous accueillir ; il agitait gaiement la main afin que nous sachions qu’il n’avait eu à faire face à aucune menace durant notre absence. Le printemps était déjà bien avancé, l’herbe nous montait jusqu’aux chevilles, les prairies étaient parsemées de fleurs, les chevaux gambadaient dans les prés, l’air était doux et nous enivrait comme du vin pur. Je me promenais avec Achille, ravi d’être de retour à Assos. Les femmes avaient bien travaillé durant notre absence ; légumes et herbes aromatiques poussaient dans les jardins. Assos était un endroit fort agréable,

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