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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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communiquée de façon fort originale. Un héraut grec se postait devant la porte Scée et informait le capitaine de la tour de guet ouest, le chargeant d’en aviser Priam. Il précisait le nom de la cité mise à sac, le nombre d’habitants tués, de femmes et d’enfants vendus comme esclaves, ainsi que le montant du butin. Et il terminait toujours le message pal ces mots :
    — Dis à Priam, roi de Troie, qu’Achille, fils de Pélée, m’envoie !
    Les Troyens redoutaient à présent le nom d’Achille. Au printemps, Priam dut supporter la présence grecque en silence. Aucune force alliée ne vint renforcer son armée, aucun argent pour payer des mercenaires hittites, assyriens ou babyloniens. Maintenant c’étaient les Grecs qui collectaient les droits de péage pour l’Hellespont.
    À mesure que le temps passait, on craignait de plus en plus Achille. Seul Hector ne manifestait aucune frayeur, et voulait à tout prix le rencontrer. Cela devint une telle obsession qu’il priait les dieux de lui accorder l’occasion de tuer Achille. À l’automne de la seconde année, Hector perdit patience et supplia son père de le laisser sortir de Troie avec l’armée qu’il commandait.
    — Non, Hector, non ! s’écria Priam, qui écarquillait les yeux comme si son héritier eût perdu la raison.
    — Seigneur, les Grecs n’ont laissé sur la plage que la moitié de leurs troupes ! Nous pourrions les vaincre ! Alors l’armée d’Achille devra revenir à Troie. Et nous le battrons !
    — Ou nous serons battus.
    — Seigneur, nous sommes plus nombreux qu’eux.
    — Je ne le pense pas.
    — Alors, permets-moi de rejoindre Énée à Lyrnessos. Avec les Dardaniens nous serions supérieurs en nombre.
    — Énée ne veut pas se mêler de nos affaires.
    — Énée m’écoutera, père.
    — J’autoriserais, moi, mon fils héritier à quémander auprès des Dardaniens ? Es-tu devenu fou, Hector ? Je préférerais mourir plutôt que te voir ramper devant Énée.
    À ce moment j’aperçus Énée. Il venait d’entrer dans la salle du trône, mais il avait entendu les dernières paroles. Avant que quelqu’un d’important – moi je ne l’étais pas – le remarquât, il tourna les talons et s’en alla.
    — Seigneur, reprit Hector désespéré, nous ne pourrons rester toujours derrière nos murailles. Les Grecs sont décidés à réduire nos alliés à néant ! Nos richesses diminuent parce que nous n’avons plus de revenus et notre ravitaillement coûte de plus en plus cher. Si tu ne veux pas que je sorte avec toute l’armée, laisse-moi au moins organiser des raids pour attaquer les Grecs à l’improviste et faire cesser leurs insolentes expéditions.
    -- Bon, soupira Priam après avoir réfléchi longuement, si tu parviens à me convaincre que ton plan n’est pas imprudent, tu pourras l’appliquer.
    — Nous ne te décevrons pas, seigneur, affirma Hector dont le visage s’était illuminé.
    — J’espère que non, répondit Priam d’un air las. Quelqu’un dans la salle éclata de rire. Je me retournai, surprise. Je croyais Pâris à nouveau parti, mais c’est lui qui riait. Le visage d’Hector s’assombrit, il descendit de l’estrade et se fraya un passage à travers la foule.
    — Qu’y a-t-il de si drôle, Pâris ?
    Mon mari se calma et passa un bras autour des épaules d’Hector.
    -- Toi, Hector, toi ! Tu fais tant histoires pour aller t’engager dans des échauffourées, alors que tu as chez toi une si jolie femme ! Comment donc peux-tu préférer la guerre aux femmes ?
    — Parce que je suis un homme, moi, et non une larve.
     J’étais pétrifiée. Mon mari n’était pas seulement un sot, c’était aussi un lâche. Quelle humiliation ! Je sortis.
    J’avais renoncé à mon trône, à ma liberté, à mes enfants, pour vivre avec un sot qui se révélait à présent être aussi un lâche. Il me faudrait mettre en quelque sorte dans le même panier Ménélas, mes enfants et Pâris. Y avait-il pire destin pour une femme que de savoir que nul dans sa vie n’était digne d’elle ?
    J’allai respirer un peu d’air frais dans la cour où je fis les cent pas. Puis, me retournant brusquement, je me cognai contre un homme qui venait de la direction opposée. Nous mîmes les mains en avant par réflexe et il me tint un moment à distance, me dévisageant avec curiosité.
    -- Tu dois être Hélène.
    – Et tu dois être Énée.
    -- Oui.
    -- Tu ne viens pas souvent à

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