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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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Lycie avec son cousin germain, Sarpédon. Pâris me chuchota dans le creux de l’oreille que Glaucos et Sarpédon étaient inséparables car ils étaient amants. Ce qui est fort stupide de la part de rois.
    — Sois certain, Glaucos, que la Lycie recevra une grande part du butin quand nous aurons chassé les Grecs de nos côtes, affirma Priam, les yeux humides.
    — Oncle Priam, répondit Glaucos en souriant, ce qui préoccupe la Lycie ce n’est point sa part de butin. Le roi Sarpédon et moi n’avons qu’un seul but : écraser les Grecs. La liberté de notre commerce est vitale, car nous occupons le sud de cette côte. Le commerce passe par nous en direction du nord et en direction du sud vers Rhodes, Chypre, la Syrie et l’Égypte. La Lycie est une charnière. Nous devons nous unir par nécessité, non par cupidité. Sois assuré de notre aide et de nos troupes au printemps. Vingt mille hommes équipés, avec leur ravitaillement.
    — Je te remercie du fond du cœur, ainsi que Sarpédon, très cher neveu, dit Priam, le visage ruisselant de larmes.
    Parmi les autres rois, certains se montrèrent généreux, d’autres marchandèrent pour obtenir argent ou privilèges. Priam promit à chacun ce qu’il voulait. Ainsi grandit le nombre de ceux qui apporteraient leur concours à Troie. Priam pourrait rassembler deux cent mille hommes sur les plaines au printemps de l’année prochaine, quand la neige aurait fondu et que les crocus commenceraient à apparaître. Si mon ancien beau-frère n’avait pas de renfort ou de ruse en réserve, il serait vaincu. Pourquoi donc continuer à me tracasser ? Parce que je connaissais mon peuple. Je connaissais les conseillers d’Agamemnon et j’avais vécu assez longtemps à Troie pour savoir que Priam n’avait personne à ses côtés pour égaler Nestor, Palamède et Ulysse.
    Oh, comme les conseils étaient ennuyeux ! Personne n’avait le droit de s’asseoir à part le roi, et surtout pas une femme. Un jour, tandis qu’un Paphlagonien discourait dans un dialecte que je ne comprenais pas, je promenai mon regard sur l’assemblée jusqu’à ce qu’il se posât sur un homme qui venait d’entrer au fond. Il était beau ! Très beau !
    Il se fraya aisément un chemin parmi la foule, car il était plus grand que tous les autres, à l’exception d’Hector, qui se tenait comme d’habitude à côté du trône. Le nouveau venu avait le port altier d’un roi. Il me rappelait Diomède : même élégance dans la démarche, même air guerrier. Il avait des cheveux bruns, des yeux noirs et des vêtements somptueux. Au pied de l’estrade royale, il fit une brève révérence, comme s’il répugnait à reconnaître la supériorité de Priam.
    — Énée ! s’exclama Priam d’une voix caverneuse. Cela fait des jours que je t’envoie chercher.
    — Me voilà, seigneur.
    — As-tu vu les Grecs ?
    — Pas encore, seigneur. Je suis passé par la porte de Dardanie.
    Il insista particulièrement sur le nom. Énée était l’héritier du trône de Dardanie. Son père, le roi Anchise, régnait sur le sud du pays, dont la capitale était Lyrnessos. Priam parlait toujours avec mépris de la Dardanie, d’Anchise et d’Énée. Sans doute, à Troie, les considérait-on comme des parvenus, bien que Pâris m’eût précisé qu’Anchise était cousin germain de Priam et que Dardanos avait fondé la dynastie royale de Troie et celle de Lyrnessos.
    — Je te suggère d’aller jeter un coup d’œil du haut du balcon, dit Priam d’un ton sarcastique.
    — Comme tu le désires, seigneur.
    Énée s’éloigna puis revint en haussant les épaules.
    — J’ai l’impression qu’ils ont l’intention de rester là, déclara-t-il.
    — Voilà une remarque perspicace, ironisa Priam.
    — Pourquoi m’as-tu fait venir ?
    — N’est-ce pas évident ? Une fois qu’Agamemnon aura mis la main sur Troie, ce sera le tour de la Dardanie et de Lyrnessos. Il me faut tes soldats pour m’aider à écraser les Grecs, au printemps prochain.
    — Aucun différend n’oppose la Grèce à la Dardanie. Les Grecs n’ont nul besoin de prétexte, ils veulent des terres du bronze, de l’or !
    — Seigneur, vu le formidable déploiement des forces alliées ici aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi mes soldats te seraient nécessaires. Quand ils te seront indispensables, je viendrai avec une armée, mais pas au printemps.
    Priam frappa le sol de son sceptre d’ivoire. L’émeraude qui

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