Le clan de l'ours des cavernes
ce témoignage de sollicitude, Ovra demeurait néanmoins inconsolable.
Iza tint à ce qu'Ayla continue de soigner les br˚lures de Brun, et le clan constata avec plaisir que la blessure de leur chef se cicatrisait parfaitement. quant à Ayla, elle fut désormais moins impressionnée en présence de Brun. Après tout, il n'était qu'un homme.
12
Tandis que le long hiver touchait à sa fin, le rythme de la vie du clan s'accélérait à l'unisson de la nature renaissante. Avec l'adoucissement de la température, chacun se sentait impatient de sortir de la léthargie dans laquelle l'avait confiné la saison froide. Iza distribua à la ronde une potion à base d'armoise commune, de feuilles sèches de reine-desbois et de parelle, qu'elle administra aux jeunes comme aux vieux, afin de leur communiquer une vigueur nouvelle.
Ce troisième hiver passé dans la caverne ne s'était pas révélé trop pénible. La seule perte à déplorer était l'enfant mort-né d'Ovra, ce qui en fait ne comptait guère puisque le bébé n'avait pas été nommé ni reconnu.
Iza, qui n'avait plus besoin d'allaiter son enfant, avait bien supporté les froids. Creb, pour sa part, n'avait pas plus souffert que de coutume. Aga et Ika étaient de nouveau enceintes, à la grande satisfaction de tous. Les premières pousses furent cueillies et une chasse fut prévue en vue d'un festin printanier destiné à rendre gr‚ce aux esprits qui avaient ressuscité
la nature et permis au clan de traverser sans encombre un autre hiver.
Ayla éprouvait une infinie reconnaissance envers son totem. L'hiver avait été pour elle à la fois rude et plaisant. Si elle détestait Broud plus férocement que jamais, elle avait du moins réussi à se contenir devant lui.
Et puis elle avait pris grand plaisir à apprendre comment préparer les remèdes d'lza. Plus elle avançait dans ses connaissances, plus elle désirait savoir. Elle était impatiente d'aller cueillir des herbes, mais cette fois pour leur usage propre, et non plus comme un prétexte à
s'éloigner de la caverne. Enfin, elle attendait avec une fiévreuse impatience le départ des vents froids et des blizzards pour se mettre à
chasser.
Dès que le temps le lui permit, Ayla prit la direction des bois et des collines. Désormais, elle ne cachait plus sa fronde dans la petite grotte derrière les noisetiers. Elle la gardait sur elle, dissimulée dans un des replis de sa fourrure ou sous une couche de feuilles au fond de son panier.
Au début, elle eut du mal à retrouver le coup de main et à ajuster son tir.
Les animaux se révélaient prestes et agiles, et les cibles mouvantes autrement plus difficiles que les cibles immobiles. Il lui fallut aussi se défaire de la f‚cheuse habitude qu'avaient les femmes de faire du bruit, quand elles partaient en cueillette, pour effrayer les bêtes qui pouvaient se trouver clans les parages. Combien de fois s'en voulut-elle d'avoir averti un animal de sa présence en le voyant disparaître dans un fourré. Mais elle était déterminée, et elle apprit vite.
Ce fut toutefois à grand-peine, et non sans commettre de nombreuses erreurs, qu'elle apprit à dépister le gibier en appliquant les rudiments du savoir qu'elle avait glanés auprès des hommes. Naturellement dotée d'un sens aigu de l'observation, elle s'appliqua à utiliser les indications que lui fournissaient telle trace imperceptible dans la poussière, telle nappe d'herbe couchée ou telle branche cassée. Elle apprit aussi à reconnaître la foulée des différents animaux, leurs habitudes et leurs repaires. Sans négliger les herbivores, elle concentra cependant son attention sur les carnivores, les proies qu'elle s'était choisies.
Elle prenait bien garde d'observer la direction que prenaient les hommes quand ils partaient chasser ; mais ce n'étaient pas eux qui l'inquiétaient le plus, car ils préféraient les steppes, o˘ elle n'aurait jamais osé
s'aventurer. Les deux vieux chasseurs en revanche lui causaient maintes angoisses, car elle les avait souvent trouvés sur son chemin, quand elle cueillait des plantes pour Iza. Zoug et Dorv étaient les seuls susceptibles de chasser aux mêmes endroits qu'elle. Même lorsqu'ils partaient dans une direction opposée à la sienne, rien ne garantissait qu'ils ne rebrousseraient pas chemin. Alors ils risquaient de la surprendre, la fronde à la main. Aussi, Ayla se tenait-elle constamment sur ses gardes.
Mais dès qu'elle eut appris à se
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