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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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rivière, et n'allait à la mare que lorsqu'elle était pressée, Ayla n'avait jamais eu l'occasion de voir son reflet sur la surface lisse du bassin.
    La jeune femme observa attentivement son visage. Il était plutôt anguleux, terminé par des maxillaires très prononcés, mais adouci par la rondeur des hautes pommettes, et soutenu par un cou lisse. Une légère fossette creusaÔt son menton, ses lèvres étaient charnues et son nez droit et fin. Ses grands yeux gris-bleu étaient réhaussés de longs cils un ton plus foncé que ses longs cheveux blonds, tombant en cascade sur ses épaules et brillant dans les rayons du soleil. L'arc de ses sourcils délicatement dessinés soulignait la courbe de son front. quittant précipitamment la mare, Ayla se rua vers la caverne.
    - Ayla, que se passe-t-il ? lui demanda Iza en la voyant bouleversée.
    - Oh, maman ! Je me suis vue dans la mare. Pourquoi suis-je si laide ?
    répondit-elle sur un ton pathétique, avant de fondre en larmes.
    Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Ayla n'avait jamais vu personne d'autre que les membres du clan et son aspect provoqua en elle un choc douloureux.
    - Ayla, Ayla, calme-toi, dit Iza en la serrant contre elle.
    - Je ne savais pas que j'étais si vilaine, maman. Pourquoi suis-je si laide ?
    - Mais tu n'es pas si vilaine que ça, Ayla. Tu es différente, c'est tout.
    - Je suis laide ! Je suis laide ! répondit Ayla avec entêtement. Regardemoi ! Je suis trop grande, je suis plus grande que Broud et Goov, je suis presque aussi grande que Brun ! Et je suis laide. Je suis grande et laide.
    Je n'aurai jamais de compagnon, personne ne voudra de moi ! s'écria-t-elle en redoublant de sanglots.
    - Ayla, arrête 1 lui ordonna Iza. Tu n'y peux rien changer. Tu n'es pas née au sein du clan, tu es née chez les Autres et tu leur ressembles. Tu dois te faire à cette idée. S'il est vrai que tu ne puisses jamais trouver de compagnon, tu dois te faire à cela aussi. Mais on ne sait jamais... Tu seras bientôt guérisseuse et tu ne seras pas sans statut ni sans valeur.
    " Le Rassemblement du Clan se tiendra l'été prochain, il se pourrait fort bien que tu y rencontres un compagnon. Il ne sera peut-être ni jeune ni d'un rang très élevé, mais il sera ton compagnon. Zoug te tient en grande estime ; il a déjà prié Creb de te recommander auprès des autres clans.
    N'oublie pas que nous ne sommes pas le seul clan au monde, et qu'il existe d'autres hommes que ceux que tu connais.

    - Zoug a dit ça ? Malgré ma laideur ? s'étonna Ayla dont les yeux brillèrent d'une lueur d'espoir.
    - Exactement. Avec sa recommandation et le rang que je vais te transmettre, je suis certaine qu'il se présentera un homme pour t'accepter.
    - Mais je ne serai pas obligée de m'en aller au moins ? demanda Ayla dont le sourire fugace avait disparu. Je ne veux pas vous quitter, ni toi, ni Creb, ni Uba.
    - Ecoute, Ayla, je suis vieille. Creb n'est plus très jeune lui non plus, et d'ici quelques années, Uba sera en ‚ge de vivre dans le foyer d'un homme. que feras-tu alors ? Brun passera bientôt le pouvoir à Broud et je ne suis pas s˚re que ce jour-là tu souhaiteras rester parmi nous. Profite du Rassemblement du Clan pour trouver le moyen de t'en aller à temps.
    - Je crois que tu as raison. Je ne pourrais jamais supporter de vivre ici quand Broud sera le chef. Mais il me reste encore une année entière pour y penser, je ne vais pas m'inquiéter d'ici là !
    Une année entière, pensa Iza. Ayla, ma pauvre enfant. Peut-être faudrait-il que tu aies mon ‚ge pour savoir combien passe vite une année. Tu ne veux pas me quitter. Mais tu ne sais pas combien tu me manqueras. Si seulement il y avait dans le clan un homme disposé à te prendre pour compagne ! Si seulement Broud n'était pas destiné à devenir chef !
    Mais Iza ne laissa pas deviner ses pensées. Ayla se frotta les yeux et retourna puiser de l'eau à la mare. Cette fois elle évita de regarder son reflet.
    Un peu plus tard dans l'après-midi, Ayla, à la lisière du bois, observait de loin la caverne devant laquelle travaillaient et bavardaient plusieurs personnes. Elle disposa convenablement les deux lapins jetés en travers de son épaule, sortit sa fronde d'un repli de son vêtement pour se l'attacher à la taille, bien en vue, et, quelque peu nerveuse, elle se dirigea droit vers la caverne, la tête haute.
    Brun a dit que j'avais le droit de chasser à la fronde, se dit-elle pour se rassurer. Je suis

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