Le clan de l'ours des cavernes
on dirait que tout le monde a eu la même idée ce matin.
Il jeta un coup d'oil à l'aire de travail encombrée et ajouta :
- Je ne crois pas que j'irai, finalement.
- O˘ vas-tu te mettre ? s'enquit Ayla. Je descends voir les chevaux mais je viendrai peut-être te regarder plus tard si cela ne gêne personne.
- A En-Aval, je pense. Beaucoup de ceux qui fabriquent des outils y travaillent. Tu veux que je t'aide, pour les chevaux ?
- Non, à moins que tu n'y tiennes. Je souhaite simplement voir comment ils vont. Je ne monterai sans doute pas aujourd'hui, mais j'emmènerai peut-être Folara pour qu'elle s'assoie sur Whinney, si
elle le souhaite.
- Ce serait drôle de la voir essayer, mais j'ai envie de fabriquer quelques outils, aujourd'hui.
Ils sortirent ensemble, Jondalar partant d'un côté, Ayla et Loup d'un autre. Elle fit halte à l'aire de travail pour chercher Folara, et son attention fut détournée par les personnes qui s'y adonnaient à diverses activités. L'atmosphère était appliquée, détendue cependant. Certains aspects du travail exigeaient une intense concentration mais les parties répétitives laissaient le temps de bavarder, et la plupart des Zelandonii furent heureux de répondre à ses questions, de montrer leurs techniques et d'expliquer leurs méthodes.
Ayla trouva Folara occupée à tisser avec sa mère et la jeune fille ne pouvait interrompre son travail. Ayla promit de l'emmener voir les chevaux une autre fois. La pluie avait cessé et Ayla décida de descendre avant une nouvelle averse.
Whinney et Rapide étaient en excellente condition et ravis de les voir, elle et Loup, quand elle les trouva à quelque distance de l'abri, dans la Vallée des Bois. Ils avaient découvert une petite prairie avec une source qui formait un bassin d'eau claire au milieu de la vallée boisée, et un endroit sous les arbres pour se protéger de la pluie. Les cerfs avec qui ils partageaient cet endroit détalèrent en voyant la femme et le loup, tandis que les chevaux galopaient vers eux en
hennissant.
Ces cerfs ont été chassés, pensa Ayla. La vue d'un seul loup n'aurait pas suffi à mettre en fuite des animaux adultes. Le vent leur porte mon odeur, et ils ont appris à redouter bien davantage les
humains.
Le soleil était revenu. Ayla trouva des capitules de cardère sèches de la saison précédente et s'en servit pour étriller les chevaux. quand elle eut terminé, elle remarqua que Loup s'était mis à avancer à pas lents, l'échiné
creusée. Elle décrocha la fronde passée à sa ceinture, ramassa une pierre sur le bord caillouteux du bassin et, qU‚Rd Loup fit détaler deux lièvres, elle abattit l'un d'eux à son
Un nuage masqua le soleil. Levant la tête, Ayla s'aperçut qu'il était déjà
tard. Il s'était passé tant de choses ces derniers jours qu'elle savourait ce moment o˘ elle était laissée à elle-même, mais, lorsqu'il recommença à
pleuviner, elle décida de monter Whinney pour retourner à la Neuvième Caverne. Rapide et Loup suivirent. Elle se félicita d'avoir pris cette résolution quand la pluie redoubla à l'instant o˘ elle arrivait à l'abri.
Elle fit monter les chevaux sur la terrasse, les conduisit au-delà de la zone d'habitation, vers la partie moins fréquentée, proche d'En-Aval. Elle avisa quelques hommes assis autour d'un feu et devina qu'ils étaient en train de jouer, bien qu'elle ne p˚t identifier le jeu à leurs gestes. Ils s'interrompirent, la regardèrent passer. Elle trouva leur attitude très grossière et mit un point d'honneur à leur montrer les bonnes manières en évitant de tourner la tête vers eux. Mais elle avait appris des femmes du Clan à observer beaucoup de choses à la dérobée. Elle les entendit échanger des commentaires à voix basse et remarqua qu'ils sentaient le barma.
Plus loin, elle vit des Zelandonii occupés à préparer des peaux de bison et de cerf. Eux aussi avaient probablement trouvé qu'il y avait trop de monde sur l'aire de travail. Elle amena les chevaux presque au bord de la terrasse, près du petit cours d'eau qui séparait la Neuvième Caverne d'En-Aval, et songea que l'endroit serait idéal pour leur construire un abri avant l'hiver. Il faudrait qu'elle en parle à Jondalar. Puis elle leur montra la piste qui redescendait vers la Rivière et les laissa libres. Loup décida d'accompagner les chevaux quand ils s'élancèrent sur la piste. Pluie ou non, ils aimaient mieux paître l'herbe de la berge
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