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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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émotion. Elle se retourna vers Jondalar, qui semblait la regarder. Au moment o˘ elle ébauchait un sourire, elle se rendit compte que lui aussi fixait le vide, que ce n'était pas elle qu'il voyait, mais quelque chose au loin dans son esprit. Soudain, elle se retrouva à proximité de sa vallée.
    Ayla entendit quelque chose qui lui glaça le sang : le rugissement assourdissant d'un lion des cavernes - et un cri. Jondalar était avec elle, en elle, semblait-il. Elle sentit la douleur provoquée par la griffe du lion puis il perdit conscience. Le cour battant à se rompre, elle s'arrêta.
    Elle n'avait pas entendu de voix humaine depuis fort longtemps, et pourtant elle savait que ce cri émanait d'un être humain et, qui plus est, d'un être semblable à elle. Elle était trop stupéfaite pour pouvoir réfléchir. Ce cri l'interpellait : c'était un appel à l'aide.
    La présence de Jondalar, maintenant inconscient, n'étant plus prédominante, elle sentit celle des autres. Zelandoni, lointaine mais puissante ; Mejera, proche mais vague. Le tout enveloppé par la musique, les voix et les fl˚tes, faibles mais réconfortantes, et les tambours, profonds et sonores.
    Elle entendit le grondement du lion des cavernes et entrevit sa crinière rousse. Puis elle s'aperçut que sa jument n'avait montré aucun signe de nervosité et comprit pourquoi... - C'est Bébé, Whinney ! C'est Bébé !
    Il y avait deux hommes. Elle repoussa le lion qu'elle avait élevé et s'agenouilla pour les examiner. En tant que guérisseuse, elle songeait avant tout à leur porter secours, mais elle était aussi mue par la curiosité. Elle savait que ces inconnus étaient des hommes, même si c'étaient les premiers Autres qu'elle se rappelait avoir vus.
    Elle comprit aussitôt qu'il n'y avait plus d'espoir pour l'homme aux cheveux bruns. Il gisait dans une position anormale, la nuque brisée. Elle ne l'avait jamais vu auparavant, mais sa mort la bouleversa et des larmes embuèrent ses yeux. Elle avait l'impression d'avoir perdu quelque chose d'inestimable avant même d'avoir eu la possibilité de l'apprécier. C'était la première fois qu'elle rencontrait un homme de esnère et il était mnrt -
    Elle aurait voulu honorer sa condition d'être humain en l'enterrant, mais un examen plus poussé de l'autre homme lui permit de comprendre que c'était hors de question. L'homme aux cheveux blonds respirait encore, bien que la vie s'écoul‚t de lui par une blessure à la jambe. Seul espoir de le sauver : le ramener à la grotte au plus vite afin de le soigner. Elle n'avait pas le temps d'enterrer son compagnon.
    Ayla demeurait indécise, cependant, car elle répugnait à abandonner l'homme mort aux lions... Elle remarqua que les rochers au fond du défilé sans issue avaient l'air instables. Ils s'étaient amoncelés derrière un gros bloc de pierre qui ne semblait pas très stable, lui non plus. Elle traîna le mort au fond du défilé, près de l'éboulis...
    Après avoir installé l'autre homme sur le travois, elle retourna à la corniche avec un long et solide épieu. Elle baissa les yeux vers le mort, éprouva à nouveau de la peine et, avec les gestes cérémonials du Clan, s'adressa au Monde des Esprits.
    Elle avait observé Creb, le vieux Mog-ur, lorsqu'il avait envoyé l'esprit d'Iza dans le Monde d'Après avec des gestes fluides et éloquents. quand elle avait trouvé le corps inanimé de Creb dans la caverne, après le tremblement de terre, elle avait répété ces gestes sacrés, bien qu'elle n'en e˚t jamais compris pleinement le sens. C'était sans importance : elle savait à quelle fin on les faisait...
    Utilisant l'épieu comme un levier, elle libéra le gros bloc et sauta en arrière tandis qu'une cascade de pierres recouvrait le mort.
    Lorsqu'ils approchèrent d'un passage entre des masses rocheuses déchiquetées, Ayla mit pied à terre et examina le sol, n'y vit aucun excrément frais. Il n'y avait plus de douleur, le temps avait passé. La jambe avait guéri, il ne restait de la blessure qu'une grande cicatrice.

    Jondalar descendit lui aussi de Whinney et suivit Ayla, bien qu'il n'e˚t aucune envie d'être là, elle le savait.
    Elle s'engagea dans le défilé en cul-de-sac puis escalada un rocher qui s'était détaché de la paroi et se dirigea vers l'éboulis occupant le fond.
    - C'est ici, Jondalar, dit-elle en lui tendant une pochette qu'elle venait de tirer de sa tunique. Il avait reconnu l'endroit.
    - qu'est-ce que c'est ?

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