Le clan de l'ours des cavernes
demandez maintenant si je veux devenir une Zelandonii ?
Ayla ferma de nouveau les yeux pour maîtriser son émotion, essaya d'avaler le noud dans sa gorge.
- Je le désire depuis que j'ai vu Jondalar pour la première fois, et je ne savais même pas s'il vivrait. J'ai pleuré son frère, non parce que je l'avais connu, mais parce que je l'avais reconnu. Cela me bouleversait de ne pas pouvoir entrer en contact avec la première personne de mon espèce que je voyais, du moins aussi loin que remonte ma mémoire.
" Je ne sais pas quelle langue je parlais avant que le Clan me recueille.
J'ai appris à communiquer à la manière du Clan, mais la première langue que j'ai appris à parler, c'est le zelandonii. Même si je ne le parle pas très bien, je le considère comme ma langue. Avant même que Jondalar et moi puissions communiquer, je dési-
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qu'il puisse envisager un jour de me prendre pour compagne. Même si c'était seulement comme deuxième ou troisième femme.
" Vous me demandez si je veux devenir une Zelandonii ? Je le souhaite de tout mon cour.
Il y eut un silence stupéfait. Sans se rendre compte qu'il bougeait, Jondalar franchit les quelques pas qui le séparaient d'Ayla et la prit dans ses bras. Il éprouvait tant d'amour pour elle qu'aucun mot ne pouvait l'exprimer. C'était étonnant qu'elle p˚t être à la fois aussi forte et aussi vulnérable. Tous étaient émus, et même Jaradal avait compris une partie de ce qu'Ayla avait expliqué. Les joues de Mejera et de Folara étaient mouillées de larmes ; d'autres n'étaient pas loin de se mettre à
pleurer. Marthona fut la première à recouvrer sa maîtrise d'elle-même.
- En ce qui me concerne, je suis heureuse de t'accueillir dans la Neuvième Caverne des Zelandonii, déclara-t-elle en serrant Ayla contre elle en un geste spontané. Je serai heureuse de voir mon fils s'unir à toi, encore que d'autres femmes puissent ne pas s'en réjouir. Les femmes l'ont toujours aimé, mais j'ai parfois douté qu'il finirait par trouver une femme qu'il pourrait aimer. Je me disais qu'il choisirait peut-être une femme d'un autre peuple, je ne pensais pas cependant qu'il irait la chercher si loin.
Maintenant je sais qu'il a trouvé, parce que je comprends pourquoi il t'aime. Tu es un être rare, Ayla.
- Le repas refroidit, prévint Proleva avec un sourire gêné.
Ils prirent tous conscience qu'ils avaient oublié de manger. Jondalar piqua une portion de viande avec son couteau, la saisit entre ses dents puis, la tenant avec son autre main, en coupa un morceau au ras de ses lèvres.
- C'est froid mais encore bon, dit-il.
Après avoir mangé, Ayla nettoya son couteau et son bol, rangea le premier dans sa gaine, et l'autre dans la poche attachée à sa ceinture, avec sa coupe. Ils parlèrent de la Réunion d'Eté, du moment o˘ ils partiraient, et la doniate suggéra une petite cérémonie pour accueillir Ayla dans la Neuvième Caverne et en faire une Zelandonii.
A cet instant, une fillette d'une dizaine d'années s'approcha d'eux en courant. Elle avait l'air désemparée, mais ce qui frappa surtout Ayla, ce fut l'état de ses vêtements, sales et déchirés.
- Zelandoni, c'est Bologan, il n'arrive plus à se lever.
- Il est malade ? Il s'est blessé ?
- Je ne sais pas.
- Ayla, viens avec moi. C'est la fille de Tremeda, Lanoga. Bologan est son grand frère, expliqua Zelandoni.
- Tremeda, la compagne de Laramar ? demanda Ayla.
- Oui, répondit Zelandoni.
Les deux femmes partirent ensemble d'un pas pressé.
19
Tandis qu'ils approchaient de la demeure de Laramar et de Tre-meda, Ayla se rendit compte qu'elle était passée plusieurs fois devant cet endroit mais n'y avait pas prêté attention. L'abri de pierre de ce peuple était si vaste et tant de gens y vivaient qu'elle n'avait pu retenir d'un coup toutes ses composantes. Il faudrait du temps pour qu'elle s'y habitu‚t.
L'habitation se trouvait au bout de l'aire de vie, à l'écart de ses voisines et de la plupart des activités de la Caverne. La construction elle-même n'était pas très grande mais la famille s'était approprié une partie substantielle de l'espace en s'étalant au-dehors, bien qu'il f˚t difficile de distinguer entre les affaires personnelles et les détritus. A quelque distance, Laramar avait annexé un autre espace pour fabriquer sa boisson fermentée, dont le go˚t pouvait varier selon les ingrédients mais dont la force était toujours garantie.
- O˘
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