Le clan de l'ours des cavernes
sur le corps du lièvre, leva les yeux vers elle.
- Je le veux, celui-là, Loup, va en attraper un autre pour toi, dit-elle au carnassier, lui parlant en même temps par signes.
Le jeune garçon restait abasourdi par la façon dont l'énorme loup obéissait à cette femme. Elle ramassa le lièvre, retourna près des chevaux.
- Tu devrais aller voir la démonstration, Lanidar, cela t'intéresserait.
Peu importe que tu ne saches pas lancer. Personne ne sait se servir d'un lance-sagaie non plus. Tout le monde devra apprendre. Si tu attends un peu, j'irai avec toi.
- Je n'ai jamais vu de cheval brun comme lui. La plupart des chevaux sont comme la jument.
- Je sais. Tout là-bas à l'est, au-delà de la fin de la Grande Rivière Mère, qui commence de l'autre côté du glacier, certains chevaux sont bruns.
C'est de là qu'il vient.
Au bout d'un moment, Loup réapparut. Il trouva un endroit qui lui plaisait, en fit plusieurs fois le tour puis se coucha sur le ventre, pantelant.
- Pourquoi ces animaux restent près de toi ? Pourquoi ils font ce que tu leur dis ?
- Ils sont mes amis. J'ai tué la mère de la jument, mais je ne l'avais pas prise pour cible. Elle est tombée dans une fosse que j'avais creusée. C'est seulement en voyant son petit que j'ai su qu'elle nourrissait. Des hyènes aussi l'avaient vu. Je n'aime pas les hyènes mais je ne sais pas pourquoi je les ai chassées. Comme la pouliche n'aurait pas survécu seule, de toute façon, je l'ai emmenée, je l'ai élevée. Je pense qu'elle a grandi en me prenant pour sa mère. Plus tard, nous sommes devenues amies, nous avons appris à nous comprendre. Elle fait ce que je lui demande parce qu'elle en a envie. Je l'ai appelée Whinney.
La façon dont Ayla avait prononcé le nom imitait parfaitement un hennissement. Dans le pré, la jument louvette leva la tête et regarda dans leur direction.
- Comment tu fais ça ? murmura Lanidar, interloqué.
- C'est son vrai nom. Aux autres, je dis simplement Whinney, parce qu'ils comprennent mieux, mais ce n'est pas la façon dont je l'ai prononcé quand je l'ai appelée ainsi. L'étalon est son fils. J'étais là quand il est né.
Jondalar aussi. Il l'a appelé Rapide, quelque temps après sa naissance.
Parce qu'il aime courir et veut toujours être devant, sauf quand je l'attache à une corde. Alors, il suit sa mère.
Ayla recommença à brosser l'étalon. Elle avait presque fini.
- Et le loup ? demanda Lanidar.
- C'est presque la même histoire. Je l'ai élevé tout petit. J'avais tué sa mère parce qu'elle volait les hermines prises dans mes pièges. Je ne savais pas qu'elle nourrissait. C'était l'hiver, le sol était couvert de neige, elle avait mis bas hors de saison. J'ai suivi ses traces jusqu'à son terrier. C'était une louve solitaire, sans autres animaux pour l'aider, et tous ses petits étaient morts sauf un. quand j'ai tiré Loup du terrier, il avait les yeux à peine ouverts, fl a grandi avec des enfants mamutoÔ, il prend les êtres humains pour sa meute.
- Comment tu l'as appelé ?
- Loup. C'est le mot mamutoÔ pour loup. Tu veux faire sa connaissance ?
- Faire la connaissance d'un loup ?
- Viens, je vais te montrer.
Le jeune garçon s'approcha prudemment de l'animal.
- Donne-moi ta main, dit Ayla. Nous allons la faire sentir à
Lanidar hésita à mettre sa main valide si près de la gueule de l'animal, puis finit par la tendre lentement. Ayla la prit, la plaça sous le museau de Loup, qui la renifla puis la lécha.
- «a chatouille ! fit l'enfant avec un rire nerveux.
- Tu peux lui toucher la tête, il aime qu'on le gratte derrière les oreilles.
Avec un sourire extatique, le petit garçon caressa l'animal, leva les yeux quand le jeune étalon hennit.
- Je crois que Rapide réclame un peu d'attention, traduisit Ayla. Tu veux le caresser aussi ?
- Je peux ?
- Viens ici, Rapide, dit Ayla, ajoutant un signe à l'ordre.
L'étalon brun à la crinière et à la queue noires hennit de nouveau, avança de quelques pas vers la femme et l'enfant, baissa la tête devant Lanidar, qui recula. Le cheval n'était pas un camivore à la gueule hérissée de crocs, mais cela ne voulait pas dire qu'il était inoffensif. Ayla plongea la main dans le sac posé à ses pieds.
- Fais des gestes lents, recommanda-t-elle. Laisse-le te sentir, lui aussi, c'est comme cela que les animaux apprennent à nous connaître. Ensuite tu pourras lui caresser les naseaux ou le côté de la tête.
L'enfant suivit
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