Le clan de l'ours des cavernes
pas le même aspect qu'ici, Ayla. Tu y prendras la forme de ton animal à pouvoir. C'est ainsi que tu découvriras qui il est.
Ayla n'aimait pas beaucoup entendre Zelandoni parler de l'envoyer dans le Monde des Esprits, et Marthona se demandait pourquoi la doniate s'exprimait aussi ouvertement. D'ordinaire, elle ne traitait pas ces questions dans le détail. La mère de Jondalar avait la nette impression que Zelandoni cherchait à tenter Ayla, à la séduire en lui livrant des bribes de savoir fascinantes auxquelles seuls les membres de la Zelandonia avaient accès.
Soudain Marthona comprit : la plupart des gens considéraient déjà Ayla comme une sorte de Zelandoni, et la Première préférait l'avoir au sein de la Zelandonia, o˘ elle pourrait la contrôler, que la laisser à l'extérieur, o˘ elle pourrait créer des problèmes. Ayla avait cependant déclaré qu'elle voulait seulement s'unir et avoir des enfants, être comme toutes les autres. Elle ne souhaitait pas rejoindre la Zelandonia, et Marthona, connaissant son fils, pressentait qu'il ne le souhaitait pas non plus. Mais il avait toujours été attiré par les femmes qui en faisaient partie. La suite serait intéressante
à observer.
Ayla avait apparemment terminé et s'apprêtait à partir mais, au moment de sortir de la hutte, elle se retourna.
- Une dernière question, Zelandoni. quand tu as parlé de bébés, de moyens de mettre fin à une grossesse non voulue, pourquoi n'as-tu pas évoqué la possibilité d'empêcher d'abord la vie de commencer ?
- Parce que c'est impossible. Seule Doni a le pouvoir de faire naître la vie, Elle seule peut l'empêcher, répondit Zelandoni de la quatorzième Caverne, qui se tenait à proximité et avait écouté la conservation.
- Si, c'est possible ! rétorqua Ayla.
29
La Première posa sur la jeune femme un regard aigu. Peut-être aurait-elle d˚ discuter plus longuement avec Ayla avant la réunion. Se pouvait-il qu'elle conn˚t un moyen de contrarier la volonté de Doni ? La façon d'aborder le sujet était mauvaise, mais il était trop tard maintenant. Les Zelandonia parlaient entre eux avec animation et certains se montraient aussi agités que la quatorzième. quelques-uns affirmaient que c'était faux, d'autres s'approchaient pour voir ce qui se passait. Ayla n'avait pas soupçonné que ses propos provoqueraient un tel émoi.
Les trois femmes qui l'accompagnaient observaient la scène, Marthona avec amusement, bien que son expression demeur‚t neutre. Joplaya s'étonnait que les éminents Zelandonia puissent se quereller avec tant de fougue mais elle était aussi consternée qu'eux. Jerika écoutait avec un vif intérêt et avait déjà décidé de s'entretenir en privé avec Ayla.
quand elle avait fait la connaissance de Dalanar, Jerika était tombée totalement et irrévocablement amoureuse de ce magnifique géant qui, de son côté, était charmé par cette jeune femme à la fois délicate, exquise et d'une indépendance farouche. C'était, malgré sa taille, un homme doux et un amant consommé. Jerika avait pris grand plaisir à partager le Don avec lui.
Lorsqu'il lui avait demandé de devenir sa compagne, elle avait accepté sans hésiter, puis elle avait été ravie en découvrant qu'elle était grosse. Mais le bébé qu'elle portait était trop gros pour son corps menu, et l'accouchement avait failli les tuer, elle et sa fille. Son ventre avait tellement été abîmé qu'elle n'était plus jamais retombée enceinte, à son grand regret, à son grand soulagement.
Or sa fille venait de choisir un homme qui, s'il n'était pas aussi grand que Dalanar, était au moins aussi robuste, avec des muscles puissants et une lourde charpente. quoique grande, Joplaya avait une ossature délicate, des hanches étroites. Dès que Jerika avait compris quel homme sa fille allait choisir - et donc quel esprit la
Joplaya ne subisse le même sort qu'elle, ou pire. Joplaya était déjà
enceinte car elle avait été prise de violentes nausées matinales pendant le voyage, mais elle refusait de mettre fin à la grossesse, comme le lui suggérait sa mère.
Jerika savait qu'elle n'y pouvait rien. La décision appartenait à la Mère.
Joplaya serait honorée ou non d'un enfant quand Boni le souhaiterait ; la jeune femme vivrait ou mourrait selon Sa décision, mais Jerika songeait que, avec l'homme que sa fille avait choisi, elle risquait fort de mourir jeune dans les douleurs de l'accouchement, sinon au premier
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