Le clan de l'ours des cavernes
Finalement, c'est toujours la Grande Terre Mère qui décide.
Jondalar fut content de voir les femmes rentrer. Il était resté au camp avec Loup pour attendre Ayla quand Dalanar était parti avec Joharran pour le camp principal, et leur avait promis de les rejoindre dès le retour d'Ayla. Marthona avait demandé à Folara de préparer une tisane et de quoi manger, et d'inviter Jerika et Joplaya dans leur hutte. Marthona et Jerika parlèrent d'amis communs, et Folara évoqua avec Joplaya les activités qu'envisageaient les jeunes.
Ayla les rejoignit au bout d'un moment mais, après la fin agitée de la réunion dans la hutte de la Zelandonia, elle éprouvait le besoin de se retrouver seule. Prétextant qu'elle allait voir les chevaux, elle prit son sac et partit avec Loup. Elle marcha le long du cours d'eau, passa un moment avec les chevaux puis poussa jusqu'à l'étang. Tentée de se baigner, elle décida en fin de compte de poursuivre sa promenade et s'aperçut, aux abords de la nouvelle grotte, qu'elle avait suivi le chemin emprunté la fois précédente par Jondalar et les autres.
En approchant de la petite colline, elle distingua l'entrée de la grotte.
Les buissons qui l'obstruaient avaient été arrachés, la terre et les cailloux déblayés.
Presque tous les participants à la Réunion d'Eté étaient probablement venus voir la nouvelle grotte au moins une fois, mais il y avait peu de traces de leur passage. Parce qu'elle était splendide et singulière avec ses parois presque blanches, elle leur apparaissait comme un lieu sacré et quasi inviolable. Encore très impressionnés eux-mêmes, les Zelandonia et les chefs cherchaient les moyens appropriés pour utiliser la grotte. Elle ne faisait l'objet d'aucune tradition, sa découverte était trop récente.
L'endroit o˘ elle avait allumé un petit feu était devenu un foyer entouré
de pierres, avec des torches en partie consumées à proximité. Elle tira de son sac silex et pyrite, fit du feu, alluma une des torches et se dirigea vers l'entrée de la grotte.
Tenant haut son flambeau, elle pénétra dans l'espace sombre. Au début de la galerie en pente, le jour éclairait le sol de terre battue, o˘ s'étaient imprimées des traces de toutes dimensions, pieds nus ou chaussés. Elle vit l'empreinte d'un long pied nu, probablement celle d'un homme de haute taille, une autre de longueur moyenne et un peu plus large, le pied d'une femme adulte ou d'un jeune gar-: Elle nota eneorÎ le dessin d'unß sÎmdle de sandale en rnsean
tressé et, à côté, la trace brouillée d'un mocassin en cuir, puis une série de toutes petites empreintes très espacées, les pas d'un bambin sachant à
peine marcher. Par-dessus, la trace d'une patte de loup. Ayla se demanda ce qu'un traqueur, ignorant la présence de l'animal qui l'avait précédée dans la grotte, en aurait conclu.
La jeune femme sentit l'air devenir frais et humide quand elle descendit la pente. Il ne fallait pas accomplir des prouesses d'agilité pour pénétrer dans cette grotte, du moins dans la salle principale. C'était un lieu que des familles entières utiliseraient, mais non pour y vivre. Les grottes profondes étaient trop sombres et trop humides, en particulier dans une région qui offrait des abris exposés au soleil, protégés de la pluie et de la neige par des surplombs.
Accompagnée de Loup, Ayla longea la paroi gauche de la grande salle, passa dans l'étroite galerie du fond, dont les murs s'élargissaient en montant et se rejoignaient pour former la vo˚te du plafond blanc. Elle descendit dans la partie en contrebas entourant la colonne qui ne touchait pas le sol.
Comme elle avait froid, elle prit dans son sac une peau de cerf qu'elle jeta sur ses épaules, celle de l'animal qu'elle avait abattu avec son lance-sagaie avant la chasse au bison qui avait tué Shevonar. Il s'était passé tant de choses depuis lors...
Elle avança jusqu'à l'endroit o˘ le couloir tournait autour de la colonne, revint sur ses pas et s'assit. Loup s'approcha d'elle, frotta sa tête contre la main libre d'Ayla. " Tu veux que je m'occupe de toi ", murmura-telle, faisant passer la torche dans sa main gauche pour gratter l'animal derrière les oreilles. quand il repartit en exploration, elle laissa ses pensées revenir sur la réunion.
Elle songea aux signes de parenté, se souvint que celui de Mar-thona était le cheval et se demanda quel était le sien. Elle trouvait intéressant que, dans le Monde des
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