Le clan de l'ours des cavernes
ses grands yeux marron lui donnaient un regard intense, attirant, hautement intelligent, et, quand ils la contemplaient, ils révélaient son amour pour Joplaya. Bien qu'elle ne l'aim‚t pas, celle-ci éprouvait une certaine affection pour lui, et un respect sincère. Si les regards de curiosité qu'elle suscitait étaient dus à sa beauté exotique, ils ne lui donnaient pas moins le sentiment d'être différente et elle détestait cela autant qu'Echozar. En outre, elle se sentait à l'aise avec lui. Elle décréta que, si elle ne pouvait avoir l'homme qu'elle aimait, elle prendrait pour compagnon un homme qui l'aimait, et elle savait qu'elle ne trouverait jamais quelqu'un qui l'aimerait plus qu'Echozar.
Ayla remarqua que Brukeval devenait fébrile à mesure que le groupe approchait. Il fixait Echozar avec une expression dépourvue d'amitié. Ayla songea aux similitudes et aux différences qui existaient entre les deux hommes. Dans le cas d'Echozar, c'était sa mère qui avait donné naissance à
un enfant d'esprit mêlé ; pour Brukeval, c'était sa grand-mère. Les caractéristiques du Clan étaient plus prononcées chez Echozar, mais le métissage était évident chez les deux. Brukeval ressemblait toutefois plus aux Autres qu'Echozar. Tout en commençant à apprécier ce que les Autres trouvaient - "t tmiinnrs attirée par les traits accusés du Clan.
: 23
*- u
prenait pas pourquoi il pensait qu'aucune femme ne voulait de lui.
Pourtant, même si elle le trouvait beau et le considérait comme un garçon qui avait beaucoup à donner, il y avait quelque chose en lui qui l'inquiétait. Il lui rappelait étrangement Broud, et la façon dont il regardait Echozar à ce moment lui permit de comprendre pourquoi.
- Salutations, Brukeval, dit Jondalar en se dirigeant vers lui, un sourire aux lèvres. Je crois que tu connais Dalanar, l'homme de mon foyer. Mais astu déjà rencontré Joplaya et son promis, Echozar ?
Jondalar s'apprêtait à procéder aux présentations et Echozar tendait déjà
les bras, mais Brukeval, gardant les siens le long du corps, répliqua :
- Je n'ai aucune envie de toucher un Tête Plate.
Il fit volte-face et s'éloigna d'un pas rapide.
Tous étaient consternés. Ce fut Folara qui rompit le silence :
- Comme peut-on être aussi grossier ! Je sais qu'il tient les Têtes Plates
- je devrais dire le Clan, maintenant - pour responsables de la mort de sa mère, mais son attitude est impardonnable.
- Tu peux appeler ma mère Tête Plate ou membre du Clan, comme tu voudras.
Moi, je ne suis ni l'un ni l'autre, affirma Echozar. Je suis lanzadonii.
- Oui, approuva Joplaya en lui prenant la main. Et nous nous unirons bientôt.
- Nous savons qu'il a aussi une femme du Clan dans sa lignée, dit Dalanar.
Cela saute aux yeux. S'il ne supporte pas de toucher quelqu'un de cette origine, comment peut-il se supporter lui-même ?
- Il n'y arrive pas, c'est son drame, répondit Jondalar. Brukeval se hait.
quand il était petit, les autres enfants le traitaient de Tête Plate et il le niait toujours.
- Il a beau nier, cela ne change rien à ce qu'il est, soupira Ayla.
Personne n'avait pris la peine de baisser la voix, et Brukeval, ayant une excellente ouÔe, avait tout entendu. Il possédait une autre caractéristique des Autres qui manquait au Clan : il savait pleurer, et des larmes lui montèrent aux yeux tandis qu'il s'éloignait. Elle aussi, pensait-il. Je la croyais différente. Je la croyais sincère quand elle disait qu'elle aurait pu m'envisager comme compagnon si elle n'avait déjà choisi Jondalar, mais elle aussi me prend pour un Tête Plate. Elle mentait. Plus il y pensait, plus sa colère montait. Je ne suis pas un Tête Plate, quoi qu'elle dise, quoi qu'ils disent tous. Je ne suis pas un Tête Plate !
Il faisait sombre et le ciel était déjà passé du noir au bleu nuit, avec un filet d'or qui soulignait la crête des collines à l'est, lorsque le groupe de la Neuvième Caverne des Zelandonii et de la Première Caverne des Lanzadonii quitta le camp. A la lueur de torches, tous se rendirent au lieu o˘ Jondalar avait effectué la démonstration du lance-sagaie et découvrirent avec plaisir le grand feu allumé au
étaient déjà arrivés. Lorsque le ciel s'éclaircit, le brouillard froid qui montait de la Rivière parut emplir les intervalles entre les arbres et les broussailles qui poussaient à la périphérie, enveloppant les Zelandonii qui se tenaient autour du feu.
Entonnant
Weitere Kostenlose Bücher