Le clan de l'ours des cavernes
bassin alimenté par une source, Ayla entra dans l'eau tout habillée et Jondalar la suivit. Maintenant que Zelan-doni leur en avait fait la remarque, ils sentaient le sang sur leur peau et son odeur dans leurs narines. Ils avaient h‚te de s'en débarrasser. Si les taches doivent partir, ce sera dans l'eau froide, pensa Ayla. Sinon, elle devrait jeter ses vêtements et s'en fabriquer d'autres. Après la grande chasse, elle disposait de quelques peaux et de diverses autres parties d'animaux qu'elle pourrait utiliser.
Ils avaient laissé leurs montures dans la prairie proche du camp de la Neuvième Caverne, et les chevaux avaient trouvé eux-mêmes le chemin de leur enclos. L'odeur du sang les troublait toujours un peu, et le jeune homme comme le rhinocéros avaient abondamment saigné. L'enceinte leur apportait un sentiment de sécurité. Sa tunique mouillée nouée autour de la taille, Jondalar courut vers le camp en espérant y trouver les chevaux et des vêtements secs dans les paniers qu'ils portaient.
Il ne fut pas étonné de découvrir Lanidar en train de les réconforter, mais le petit garçon semblait lui-même bouleversé et exprima le souhait de parler à Ayla. Jondalar lui répondit qu'elle regagnerait le camp dès qu'il lui aurait donné de quoi s'habiller. Après avoir débarrassé les chevaux des paniers, des couvertures et des licous, il retourna auprès d'Ayla et lui annonça que Lanidar la réclamait.
Dès qu'elle aperçut le petit garçon, elle devina à sa posture, même de loin, qu'il était malheureux. Elle se demanda si, pour une raison quelconque, sa mère lui avait interdit de continuer à s'occuper des chevaux.
- qu'y a-t-il ? s'enquit-elle dès qu'elle fut près de lui.
- C'est Lanoga, répondit-il. Elle pleure depuis ce matin.
- Pourquoi ?
- A cause du bébé. On veut lui prendre Lorala.
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- qui veut lui prendre le bébé ? demanda Ayla.
- Proleva et d'autres femmes. Elles disent qu'elles ont une mère pour Lorala, quelqu'un qui pourra la nourrir tout le temps.
- Allons voir ce qui se passe, proposa-t-elle. Nous reviendrons plus tard nous occuper des chevaux.
En arrivant au camp, elle découvrit avec satisfaction que Proleva s'y trouvait.
- Alors, c'est confirmé ? leur lança la compagne de Joharran, souriante, quand ils s'approchèrent. Vous êtes unis ? Nous pouvons festoyer et donner les cadeaux ? Pas la peine de répondre, j'ai remarqué vos colliers.
Ayla ne put que lui rendre son sourire.
- Oui, nous sommes unis, dit-elle.
- Zelandoni vient de le confirmer, ajouta Jondalar. Le front d'Ayla prit un pli soucieux.
- Proleva, je suis venue te parler d'autre chose...
- Oui?
- D'après Lanidar, vous voulez enlever le bébé à Lanoga.
- Je ne dirais pas cela. Tu seras contente d'apprendre que nous avons trouvé un foyer pour Lorala. Une femme de la Vingt-quatrième Caverne a perdu son enfant. Il était né difforme, il est mort. Comme ses seins sont pleins de lait, elle est prête à prendre Lorala, bien qu'elle soit plus
‚gée. Je crois qu'elle avait déjà fait une fausse couche. Elle veut un bébé
à tout prix. J'ai pensé que ce serait la solution idéale, pour Lorala et pour elle.
- Oui, apparemment, convint Ayla. Les femmes qui allaitent Lorala ont-elles envie d'arrêter ?
- En fait, non. Cela m'a plutôt étonnée. quand je leur en ai parlé, quelques-unes d'entre elles m'ont paru contrariées. Même Stelona a fait remarquer que la Vingt-quatrième Caverne est très éloignée, et qu'elle regretterait de ne pas continuer à voir Lorala devenir un bébé sain et vigoureux.
- Je sais que tu ne songes qu'à l'intérêt de Lorala, mais as-tu demandé à
Lanoga ce qu'elle en pense ?
- Non, pas vraiment. J'ai demandé à Tremeda. J'ai supposé que la fillette serait heureuse d'être déchargée d'une telle responsabilité. Elle est trop jeune pour être obligée de s'occuper d'un bébé tout le temps. Elle en aura l'occasion bien assez tôt quand elle aura un
enfant à elle.
- Lanidar dit qu'elle n'arrête pas de pleurer.
- Je sais que la nouvelle a été un choc pour elle, mais je pensais qu'elle s'en remettrait. Après tout, elle n'allaite pas Lorala, elle n'est même pas encore femme. Elle ne compte que onze ans.
Ayla se rappela qu'elle en comptait moins de douze quand elle avait donné
naissance à Dure et qu'elle n'avait pu se résoudre à l'abandonner. Elle aurait préféré mourir. quand elle n'avait plus eu de lait, les femmes du Clan
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