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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu'elle descende le sentier. Elle se rendait parfois au bord de la terrasse et contemplait le paysage avec mélancolie, mais quand son ventre grossit tellement qu'il lui devint impossible de voir ses pieds et qu'elle dut cambrer le dos pour contrebalancer le poids qu'elle portait devant elle, Ayla n'eut plus guère envie de quitter la sécurité de la Neuvième Caverne pour la neige et la glace du dehors.
    Elle restait volontiers près du feu, souvent avec des amies, dans son habitation ou dans la leur, ou encore sur l'aire de travail toujours animée sous la protection du surplomb massif, à préparer des vêtements pour le bébé. L'attention tournée vers l'intérieur d'elle-même, elle avait restreint le champ de son intérêt.
    Chaque jour, elle allait voir les chevaux pour les c‚liner et s'assurer qu'ils avaient assez d'eau et de nourriture. Ils étaient moins actifs, eux aussi, même s'ils descendaient souvent jusqu'à la rivière gelée et la traversaient pour gagner le pré. Ils savaient creuser la neige pour trouver à manger - sans avoir toutefois l'efficacité du renne - et leur appareil digestif s'accommodait d'aliments frustes : paille des tiges d'herbe jaunes et gelées, écorce de bouleau et brindilles de broussailles. Sous la couche de neige isolante, près des tiges apparemment mortes, ils découvraient les bourgeons et les brins prêts à croître avec le renouveau. Les chevaux parvenaient à se remplir l'estomac mais les grains et le foin qu'Ayla leur donnait les maintenaient en bonne santé.
    Loup sortait plus souvent que Whinney et Rapide. La saison, si dure pour les herbivores, était souvent une aubaine pour les carnassiers. Il s'aventurait loin, restait parfois parti toute la journée puis revenait passer la nuit sur la pile de vieux vêtements d'Ayla. Elle l'avait installé
    près de la plate-forme de couchage et se tracassait chaque soir jusqu'à ce qu'il rentre, parfois très tard. Certains jours, il ne sortait pas du tout et demeurait près d'elle, sommeillant ou
    jouant avec des enfants.
    Le temps libre des membres de la Caverne pendant l'oisiveté rela-
    '.
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    chacun. Si les Zelandonii allaient encore parfois à la chasse, recherchant plus particulièrement le renne pour les riches réserves de graisse que cet animal adapté au froid emmagasinait jusque dans ses os, ils possédaient assez de vivres pour subsister, assez de bois qui leur tiendrait chaud, les éclairerait et cuirait leurs aliments. Pendant toute l'année, ils mettaient de côté les matériaux dont ils auraient besoin pour les travaux d'hiver.
    C'était le moment de traiter les peaux, de les assouplir, de les teindre, de les polir pour les rendre luisantes et imperméables, de fabriquer des vêtements, de les orner de perles et de broderies. C'était aussi le moment d'apprendre une nouvelle activité ou de cultiver un talent.
    Ayla était fascinée par le tissage. Les poils perdus par les animaux muant au printemps étaient ramassés sur le sol ou décrochés des buissons épineux et gardés jusqu'à l'hiver. Il y avait toute une variété de laines, du mouflon à l'ibex. Le duvet qui poussait chaque automne sous les poils extérieurs d'animaux comme le mammouth, le rhinocéros et le bouf musqué
    était très apprécié en raison de sa douceur. Le pelage permanent, plus long et plus rêche, était récupéré une fois l'animal abattu, par exemple les poils extérieurs des animaux laineux et les longues queues des chevaux. Les Zelandonii utilisaient aussi les fibres de nombreuses espèces végétales, transformées en cordes et en fils qu'ils pouvaient laisser bruts ou teindre puis feutrer ou tisser afin d'en faire des vêtements ou des nattes, des tapis à accrocher pour arrêter les courants d'air et couvrir les parois rocheuses.
    Ils évidaient des blocs de bois afin d'obtenir des bols, les polissaient, les peignaient, les gravaient ; ils tissaient des paniers de toutes formes et de toutes dimensions. Ils fabriquaient des bijoux avec des perles en ivoire, des dents d'animaux, des coquillages et des pierres exceptionnelles. L'os, le bois d'andouiller, la corne et l'ivoire étaient métamorphosés en écuelles et en plats, en manches de couteau, en pointes de sagaie, en tire-fil, en une quantité d'autres outils, ustensiles et objets décoratifs. Avec un grand souci du détail, les Zelandonii gravaient des représentations d'animaux pour décorer des objets sculptés dans n'importe quel

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