Le clan de l'ours des cavernes
débusquer les oiseaux et d'autres animaux, mais il lui montrait aussi o˘ les petites bêtes blanches étaient tombées dans la neige.
- Je ne sais pas comment tu fais, dit Marthona en lui emboîtant le pas quand elle atteignit le bord de la corniche. quand j'étais aussi avancée que tqi dans ma grossesse., ie me sentais énorme, bile. L'idée de continuer à chasser ne me serait jamais venue. Toi, tu chasses et tu rapportes presque toujours quelque chose.
- Je me sens énorme et malhabile, répondit Ayla en souriant, mais lancer un b‚ton ou utiliser une fronde n'exige pas beaucoup d'efforts, et Loup m'aide plus que tu ne peux l'imaginer. Je serai coincée ici bien assez tôt.
Marthona sourit à l'animal qui marchait entre elles à pas feutrés. Bien qu'elle se f˚t inquiétée pour lui lorsqu'il avait été attaqué par une meute, elle aimait bien son oreille un peu tombante, maintenant. Cela permettait en outre de le reconnaître plus facilement. Elle attendit qu'Ayla e˚t déposé le gibier devant son habitation, sur un bloc de calcaire parfois utilisé comme siège.
- Je n'ai jamais été très bonne pour chasser de petits animaux, lui confia Marthona, sauf avec un piège. Il fut un temps o˘ je prenais plaisir à me joindre à un groupe pour une grande chasse. Je n'ai pas chassé depuis si longtemps que je dois avoir tout oublié, mais j'avais l'oil, autrefois, pour repérer une trace. Je n'y vois plus très bien, comme tu le sais.
- Regarde ce que je rapporte d'autre, dit Ayla en ouvrant son sac.
Elle avait trouvé un pommier dépourvu de feuilles mais encore décoré de petites pommes rouge vif, moins dures et moins acides après les premières gelées.
Les deux femmes se dirigèrent vers l'abri des chevaux. Ayla ne s'attendait pas à les y rencontrer au milieu de la journée ; elle vérifia qu'ils avaient de l'eau. En hiver, quand il gelait pendant de longues périodes, elle faisait fondre de la neige pour eux, même si les autres chevaux se débrouillaient seuls pour trouver de l'eau. Elle fit tomber quelques pommes dans la mangeoire puis alla au bord de la terrasse et regarda la Rivière bordée d'arbres et de broussailles. Comme elle n'apercevait pas les chevaux, elle émit le sifflement auquel ils étaient habitués à répondre.
Elle ne dut pas attendre longtemps pour voir Whinney escalader le sentier abrupt, suivie de Rapide. Loup frotta son museau contre le chanfrein de la jument quand elle parvint à la terrasse ; Rapide le salua d'un hennissement auquel il répondit par un jappement enjoué.
Confrontée à des preuves aussi patentes du pouvoir d'Ayla sur ces animaux, Marthona avait encore peine à y croire. Elle s'était accoutumée à Loup, qui passait une grande partie de son temps à la Caverne et répondait à ses caresses. Les chevaux étaient plus ombrageux, moins amicaux, plus farouches, et ressemblaient davantage aux chevaux sauvages qu'elle chassait autrefois.
En les menant à l'abri, Ayla leur parla avec les sons que Marthona l'avait entendue utiliser quand elle les étrillait. La langue des chevaux, pensa la mère de Jondalar. La jeune femme leur tendit des pommes qu'ils mangèrent dans sa main tandis qu'elle continuait à s'adresser à eux, à sa manière étrange. Marthona essaya de distinguer les sons que prononçait Ayla. Ce n'est pas tout à fait une lan-
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qu'Ayla a employés quand elle nous a fait une démonstration du langage des Têtes Plates.
- Tu as un gros ventre, Whinney, disait Ayla en tapotant la panse de la jument. Comme moi. Tu mettras bas au printemps, quand le temps se sera un peu réchauffé. D'ici là, j'aurai certainement eu mon bébé. J'aimerais aller me promener sur ton dos mais ma grossesse est trop avancée, je crois.
Zelandoni dit que ce ne serait pas bon pour le bébé. Je me sens bien mais je ne veux pas prendre de risques. quant à toi, Rapide, Jondalar te montera à son retour.
C'était ce qu'elle voulait dire aux chevaux, ce qu'elle leur disait dans sa tête, et pourtant la combinaison de signes, de mots du Clan et d'autres sons de cette langue personnelle n'aurait pas été traduite en ces termes...
si quelqu'un avait pu la traduire. C'était sans importance. Les chevaux comprenaient la voix bienveillante, les caresses, ainsi que certains sons et signes.
L'hiver arriva sans prévenir. Tard dans l'après-midi, de petits flocons blancs se mirent à tomber, puis ils grossirent et, le soir, un blizzard
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