Le clan de l'ours des cavernes
très inconfortables afin que les femmes surmontent leur peur d'accoucher dans le seul but d'en avoir terminé.
Ayla avait fini de ranger une fois de plus les affaires du bébé et le reste de son habitation. Elle décida de préparer un bon repas à Jondalar et l'envoya chercher les légumes et la viande dont elle avait besoin. quand il revint, elle n'avait pas bougé, et son visage avait adopté une expression étrange, mélange de joie et de frayeur.
- qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il en posant son panier.
- Je crois que le bébé est prêt à naître.
- Là, tout de suite ? Allonge-toi, je vais chercher Zelandoni. Ma mère aussi, peut-être. Ne fais rien avant que je revienne avec Zelandoni, ajouta-t-il, soudain inquiet.
- Non, pas tout de suite. Calme-toi, Jondalar. Il ne viendra pas avant un moment. Attendons d'être s˚rs avant d'appeler Zelandoni.
Elle prit les légumes, les porta près du foyer, commença à les tirer du panier.
- Laisse-moi m'en occuper, conseilla Jondalar. Repose-toi, plutôt. Tu ne veux vraiment pas que j'aille chercher Zelandoni ?
- Jondalar, tu as déjà vu des bébés naître, non ? Tu n'as pas à
t'inquiéter.
- qui dit que je m'inquiète ? répondit-il en t‚chant d'avoir l'air serein.
Elle se figea, posa une main sur son ventre.
- Ayla, tu ne crois pas qu'il vaut mieux que j'aille prévenir Zelandoni ?
- D'accord. Mais seulement si tu promets de lui dire que je n'en suis qu'au début. Rien ne presse.
Jondalar sortit en trombe et revint en tirant quasiment la doniate derrière lui.
- Je t'avais dit que rien ne pressait, lui reprocha-t-elle. Zelandoni, je suis désolée qu'il t'ait appelée si tôt. Cela vient à peine de commencer.
- Jondalar pourrait aller passer un moment chez Joharran et avertir Proleva que j'aurai peut-être besoin d'elle plus tard. Je n'ai rien d'important à
faire, je reste pour te tenir compagnie, Ayla. Aurais-tu une infusion à
m'offrir ?
- Je peux en préparer une. Zelandoni a raison, Jondalar. Va donc chez Joharran.
- En passant, préviens aussi Marthona, mais ne la ramène pas ici, dit la Première.
Après le départ de Jondalar, elle ajouta :
- A la naissance de Folara, il a assisté à l'accouchement avec le plus grand calme. Mais c'est toujours différent quand c'est la compagne qui enfante.
Ayla se figea de nouveau, attendit que la contraction passe puis commença à
préparer l'infusion. Zelandoni l'avait observée en notant le temps pendant lequel elle était restée immobile. Puis la doniate s'assit sur un large tabouret qu'Ayla lui réservait, sachant qu'elle n'aimait pas s'installer par terre ou sur des coussins si elle pouvait l'éviter. Ayla l'utilisait aussi ces derniers temps.
Après avoir bu une infusion et bavardé pendant qu'Ayla avait d'autres contractions, Zelandoni suggéra à la jeune femme de s'étendre pour qu'elle puisse l'examiner. Ayla s'exécuta. La Première attendit la contraction suivante, palpa le ventre et annonça ;
- Ce ne sera peut-être pas si long, finalement.
Ayla se leva de sa couche, fit un pas pour aller s'asseoir sur un coussin, changea d'avis et retourna près du foyer, but une gorgée d'infusion, sentit une autre contraction. Elle se demanda si elle devait retourner sur sa couche : tout se passait plus vite qu'elle
n'avait cru. Zelandoni l'examina de nouveau puis la regarda dans les yeux.
- Ce n'est pas ton premier bébé, n'est-ce pas ?
Ayla attendit la fin d'un nouveau spasme pour répondre.
- Non. J'ai eu un fils.
La doniate se demanda pourquoi l'enfant n'était pas auprès d'elle. N'avait-il pas survécu ? S'il était mort-né ou s'il avait succombé peu après la naissance, c'était important à savoir.
- qu'est-il devenu ?
- J'ai d˚ le laisser. Je l'ai confié à ma sour, Uba. Il vit encore avec le Clan, du moins je l'espère.
- L'accouchement avait été très difficile ?
- Oui. J'ai failli mourir en lui donnant le jour. Ayla parlait d'une voix neutre en t‚chant de ne montrer aucune émotion, mais la Première décela de la peur dans ses yeux.
- quel ‚ge a-t-il ? Ou plutôt quel ‚ge avais-tu quand tu as accouché ?
- Je ne comptais pas encore douze ans.
Une autre contraction la fit grimacer. Elles se succédaient plus vite, à présent.
- Et maintenant ? demanda Zelandoni quand la contraction fut passée.
- J'en compterai vingt après cet hiver. C'est vieux pour avoir un bébé.
- Non, mais tu étais très jeune quand tu as eu le premier. Trop jeune. Pas
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