Le clan de l'ours des cavernes
demanda-t-il. Tu es si petite, tu auras besoin de quelqu'un pour veiller sur toi jusqu'à ce que tu grandisses. Il la serra un peu plus contre lui et, à son grand étonnement, sentit monter en lui une bouffée soudaine et totalement inattendue d'amour protecteur. Jnnayla. pensa-t-il Ma fille: Jonayla,
Le lendemain, Zelandoni passa voir Ayla. Elle avait surveillé l'habitation et guetté les allées et venues pour s'assurer que la jeune femme serait seule. Installée par terre sur un coussin, Ayla donnait le sein à sa fille.
La doniate s'assit à côté d'elle et s'enquit :
- Comment va Jonayla ?
- Très bien. C'est un bébé sage. Elle m'a réveillée la nuit dernière mais elle dort presque tout le temps.
- Je voulais te dire qu'elle sera acceptée après-demain comme Zelandonii née au foyer de Jondalar et que la Caverne sera informée de son nom.
- Tout sera alors en ordre.
- Es-tu au courant pour Relona ? La compagne de Shevonar, le chasseur piétiné par un bison peu après ton arrivée ? fit la Première d'un ton anodin.
- Non.
- Elle et Ranokol, le frère de Shevonar, s'uniront l'été prochain. Il lui venait en aide pour compenser la perte de son compagnon et ils ont fini par s'éprendre l'un de l'autre. Je crois que cela fera un bon couple.
- J'en suis heureuse. Ranokol était bouleversé par la mort de Shevonar, il s'en tenait presque pour responsable.
Il y eut un silence et Ayla se demanda si la doniate n'était pas venue pour une raison qu'elle n'avait pas encore révélée.
- Je voulais aussi te voir pour autre chose, avoua Zelandoni. J'aimerais en savoir plus sur ton fils. Je comprends pourquoi tu n'as pas mentionné son existence, en particulier après les problèmes soulevés par l'union d'Echozar. Si tu acceptes de parler de lui, il y a certaines choses sur lesquelles tu pourrais m'éclairer.
- Cela ne me dérange pas. En fait, j'ai parfois besoin de parler de lui.
Ayla évoqua longuement devant la doniate le fils qu'elle avait quand elle vivait avec le Clan, commença par les nausées qui avaient duré pendant presque toute sa grossesse et l'accouchement qui lui avait arraché des hurlements de douleur. Elle avait déjà oublié ce qu'elle avait éprouvé de désagréable en donnant naissance à Jonayla, mais elle se rappelait encore les souffrances du premier accouchement. Elle expliqua qu'aux yeux du Clan l'enfant était difforme, qu'elle s'était réfugiée dans une grotte pour lui sauver la vie et qu'elle avait fini par revenir tout en craignant encore de le perdre. Elle raconta sa joie quand il avait été accepté et que Creb avait choisi son nom, Dure, d'après une légende du Clan. Elle décrivit leur existence, son bonheur en découvrant que son fils pouvait rire et émettre des sons comme elle, le langage qu'ils avaient inventé rien que pour eux.
Enfin, elle parla du jour o˘ elle avait d˚ laisser Dure à sa sour, quand le Clan l'avait forcée à partir. Au terme de son récit, elle avait la voix étranglée par l'émotion. - Zelandoni, dit-elle en levant vers la doniate des yeux pleins de
i : - - --~t=îK tHtftrs lui dans la
grotte, et plus j'y réfléchis, plus je la croîs vraie. Je pense que ce n'est pas le mélange d'esprits qui fait naître une vie nouvelle. La vie commence quand un homme et une femme s'accouplent. Ce sont les hommes qui font germer la vie à l'intérieur des femmes.
L'hypothèse avancée par la jeune femme était sidérante, d'autant que personne n'avait jamais tenu de tels propos devant la Première, mais cela n'était pas totalement nouveau, bien que l'unique personne qui e˚t envisagé
aussi cette possibilité ne f˚t autre qu'elle-même.
- J'y ai longuement pensé depuis lors, poursuivit Ayla, et je suis maintenant plus convaincue encore que la vie commence lorsqu'un homme introduit son membre à l'intérieur d'une femme, là o˘ naissent les bébés, et y laisse son essence. C'est cela qui fait germer la vie, pas le mélange des esprits.
- Tu veux dire quand ils partagent le Don des Plaisirs de la Grande Terre Mère ?
- Oui.
- Laisse-moi te poser quelques questions. Un homme et une femme partagent souvent le Don des Plaisirs. Or il ne naît pas autant d'enfants que de fois o˘ ils le font. Si la vie germait chaque fois qu'ils partagent les Plaisirs, il y aurait beaucoup plus d'enfants, argua Zelandoni.
- J'y ai songé. Il est évident qu'une nouvelle vie ne commence pas chaque fois qu'ils partagent le Don ; il doit donc y avoir autre
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