Le clan de l'ours des cavernes
ce que les gens pensent. Non, pas exactement, plutôt ce qu'ils sentent. Ce n'est pas cela non plus. Ce qu'ils sont, peut-être. Je ne trouve pas les mots, Jondalar. De toute façon, je bloque mes visions la plupart du temps. quelquefois, certaines réussissent à passer, en particulier quand ce sont des sentiments violents, comme ceux de Brukeval. Jondalar la scruta avec perplexité.
- Tu sais ce que je pense en ce moment ? Ce que j'ai dans la tête?
- Non, répondit-elle. Je ne connais pas les pensées. Mais je sais que tu m'aimes. Voyant l'expression de son compagnon changer, elle s'alarma :
- Cela te préoccupe, n'est-ce pas ? Je n'aurais peut-être rien d˚
te dire.
L'inquiétude de Jondalar pesait sur elle comme un poids. Elle avait toujours été réceptive à ce qu'il éprouvait. Elle baissa la tête, laissa ses épaules s'affaisser. Devant l'abattement d'Ayla, le malaise de Jondalar s'évanouit. Il la prit dans ses bras, lui releva la tête et la regarda dans les yeux. Ils avaient cette lueur ancestrale qu'il leur avait vue quelquefois, mêlée à une tristesse ineffable.
- Je n'ai rien à te cacher, dit-il. Cela m'est égal que tu saches ce que je pense ou ce que je sens. Je t'aime. Je ne cesserai jamais de t'aimer.
Des larmes de soulagement et d'amour coulèrent des yeux d'Ayla. Elle approcha ses lèvres de celles de Jondalar quand il se pencha pour l'embrasser. Il la serra contre lui pour la protéger de tout ce qui pourrait la blesser. Elle se blottit dans ses bras. Tant qu'elle avait Jondalar, rien d'autre ne comptait. Ce fut alors que Jonayla se mit à pleurer.
- Je désire seulement être une mère et ta compagne, dit-elle en allant prendre l'enfant. Je ne veux pas devenir Zelandoni.
Elle est effrayée, pensa-t-il, mais qui ne le serait pas ? Moi qui
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A me lencire uans le Monde des Esprits. Il la regarda revenir vers lui, le bébé dans les bras, les yeux encore mouillés de larmes, et sentit une soudaine bouffée d'amour protecteur pour la femme et l'enfant. Même si elle devenait Zelandoni, elle resterait Ayla pour lui, elle aurait toujours besoin de lui
- Tout ira bien, assura Jondalar.
Il s'empara de la petite fille, la cala au creux de son bras. Jamais il n'avait été aussi heureux que depuis qu'ils s'étaient unis, en particulier depuis que Jonayla était née. Il baissa les yeux vers l'enfant et sourit.
Je crois qu'elle est aussi ma fille, pensa-t-il.
- C'est à toi de choisir, Ayla. Tu as raison : si tu acceptes d'être acolyte, cela ne t'oblige pas à devenir Zelandoni, mais si tu le décides, ce sera bien aussi. J'ai toujours su que je prenais pour compagne quelqu'un d'exceptionnel. Non seulement une femme belle, mais un être pourvu d'un don rare. Tu as été choisie par la Mère, c'est un honneur. Elle l'a montré en t'accordant un enfant avant même notre union. Maintenant, tu as une magnifique petite fille. Non, nous avons une magnifique petite fille. Tu as bien dit qu'elle est aussi de moi, n'est-ce pas ? fit-il, t‚chant d'apaiser les craintes d'Ayla.
Elle recommença à pleurer mais sourit à travers ses larmes.
- Oui. Jonayla est ta fille et ma fille.
Elle éclata de nouveau en sanglots. Jondalar l'enlaça avec son autre bras, tint à la fois contre lui la mère et l'enfant.
- Si tu ne m'aimais plus, Jondalar, je ne sais pas ce que je ferais, murmura-t-elle. Je t'en supplie, aime-moi toujours.
- Je ne cesserai jamais de t'aimer. Rien ne pourra m'en empêcher, jura-t-il, sentant son amour au fond de son cour, espérant qu'il y resterait toujours.
L'hiver s'acheva enfin. Les congères fondirent ; les fleurs violettes et blanches des premiers crocus montrèrent leur tête entre les derniers vestiges de neige. Les pointes de glace accrochées aux rochers gouttèrent jusqu'à disparaître et les premiers bourgeons verts apparurent. Ayla passait beaucoup de temps avec Whinney. Le bébé attaché dans le dos par une couverture, elle marchait auprès de la jument ou la montait à la même allure. Rapide se sentait plus fringant, et même Jondalar avait du mal à le diriger, mais c'était un défi agréable à relever.
Whinney hennit en la voyant. Ayla projetait de retrouver Jondalar et quelques autres dans un petit abri-sous-roche situé en aval. Ils voulaient recueillir de la sève de bouleau, dont une partie, réduite par ébullition, donnerait un épais sirop. Ils laisseraient fermenter le reste pour en faire une boisson alcoolisée.
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